L'armée israélienne promet une "riposte" à l'attaque iranienne, sans donner de précisions

Deux Palestiniens ont été tués par balles lundi dans le nord de la Cisjordanie occupée après des heurts avec des colons israéliens, a indiqué le ministère de la santé de l'autorité palestinienne. Il a précisé que "des tirs de colons" étaient à l'origine de leur mort.

Ces heurts se sont produits à Khirbet al-Tawi après qu'un "suspect palestinien a attaqué un berger israélien", a déclaré de son côté l'armée israélienne, ajoutant que des soldats ont "opéré pour disperser l'échange violent". Au cours de l'incident, deux Palestiniens ont été tués et "une première enquête suggère que les tirs mortels ne proviennent pas" de l'armée, a-t-elle ajouté.

Selon le maire d'Aqraba, "des dizaines de colons" ont attaqué Khirbet al-Tawil lundi soir, "agressé et tiré sur des habitants, entraînant la mort de deux citoyens".

Le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré lundi que les victimes de la frappe qui a visé le consulat iranien à Damas le 1er avril étaient des "terroristes" engagés contre Israël. C'est le premier commentaire officiel de l'armée sur cette frappe.

"Les personnes tuées à Damas étaient des membres de la force Quds. Il s'agit de personnes engagées dans le terrorisme contre l'Etat d'Israël", a déclaré Daniel Hagari lors d'une conférence de presse en réponse à une question.

"Parmi ces agents terroristes se trouvaient des membres du Hezbollah et des aides iraniens. Il n'y avait pas un seul diplomate que je sache. Je n'ai connaissance d'aucun civil qui ait été tué dans cette attaque", a-t-il ajouté.

Le raid avait détruit le 1er avril le consulat iranien et tué 16 personnes, dont sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, parmi lesquels deux hauts gradés. Téhéran et Damas ont imputé la frappe à Israël, qui n'a jamais confirmé sa responsabilité.

L'Iran avait promis de riposter. Le pays s'est exécuté samedi, en lançant depuis son territoire une salve massive de drones, de missiles balistiques et de missiles de croisière sur Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé la communauté internationale à "rester unie" face à "l'agression iranienne, qui menace la paix mondiale", après les salves de missiles et de drones lancées par l'Iran contre Israël.

Le dirigeant a aussi salué "le soutien des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et d'autres pays pour contrecarrer l'attaque iranienne".

Le chef d'état-major de l'armée israélienne Herzi Halevi a promis une "riposte" à l'attaque de l'Iran contre Israël, lors d'une allocution devant des soldats sur une base touchée par une frappe iranienne.

Israël va "riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisières et drones sur le territoire de l'Etat d'Israël", a déclaré le général en visitant la base de Nevatim, dans le sud du pays.

L'armée a diffusé une courte vidéo montrant un cratère peu profond le long d'un mur dû à l'impact d'un projectile iranien lors de sa chute sur la base militaire.

Prenant la parole peu après sur cette base, le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a affirmé: "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger l'État d'Israël et nous le ferons à l'occasion et au moment que nous choisirons."

Les alliés de l'Etat hébreu, Etats-Unis en tête, s'inquiètent du risque d'embrasement régional en cas de réplique israélienne directe, sur le sol iranien, à laquelle Washington a fait savoir qu'il ne participerait pas.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la crainte d'un embrasement au Moyen-Orient :

L'attaque de l'Iran contre Israël a été "un échec spectaculaire et embarrassant", a affirmé la Maison Blanche. "J'ai vu passer des informations selon lesquelles les Iraniens avaient prévu d'échouer, que cet échec spectaculaire et embarrassant était délibéré", a déclaré un porte-parole de l'exécutif américain John Kirby.

"J'ai également vu l'Iran dire qu'il avait donné l'alerte pour aider Israël à préparer ses défenses et à limiter tous dégâts potentiels", a-t-il ajouté. "Tout ceci est catégoriquement faux", a-t-il lancé.

"Cette attaque a échoué parce qu'Israël, les Etats-Unis et une coalition d'autres partenaires engagés envers la sécurité d'Israël l'ont fait échouer", a-t-il affirmé.

"Soyons donc clairs: au vu de l'ampleur de cette attaque, l'intention de l'Iran était clairement de causer des destructions conséquentes et des victimes", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ne veulent pas d'une guerre avec l'Iran. Washington appelle Israël à la retenue. Les deux pays forment une alliance indéfectible qui date de la création de l'Etat d'Israël en 1948. Mais elle n'est pas exempte de tensions. Les appels américains au cessez-le-feu dans la bande de Gaza sont restés pour l'heure inaudibles aux oreilles du gouvernement israélien.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Que va faire Israël après l'attaque aérienne iranienne du week-end sur son territoire? Le pays a devant lui plusieurs options.

Il peut d'abord ne rien faire et choisir ainsi la voie de la désescalade. Il peut également éviter la confrontation directe, en s'attaquant aux alliés de l'Iran. Dans ce type de scénarios, il prendrait pour cible des positions du Hezbollah au Liban et en Syrie, des milices chiites en Irak ou des Houthis au Yémen.

>> A lire également : Pour Israël, le risque d'un coûteux conflit avec la République islamique d'Iran

Israël pourrait enfin frapper directement l'Iran, en visant des sites militaires, des centres de production de drones ou des infrastructures liées à son programme nucléaire. C'est l'éventualité la plus redoutée, car elle pourrait mener à l'embrasement et à une situation hors de contrôle.

>> Voir le sujet du 19h30 :

"Œil pour œil, dent pour dent, mais au multiple"

Interrogé dans le 19h30, Pascal de Crousaz, spécialiste du Proche-Orient, explique que la doctrine israélienne n'est en tout cas pas de rester les bras croisés.

"Israël est très attaché depuis ses origines à une théorie de la dissuasion basée sur une espèce de loi du Talion avec un multiplicateur: œil pour œil, dent pour dent, mais au multiple. Israël se voit obliger de répliquer. Certains ministres radicaux ont dit qu'il fallait devenir fous furieux et dévaster l'Iran. D'autres sont pour une réplique qui arriverait plus tard", analyse le docteur en relations internationales.

>> L'interview de Pascal de Crousaz dans le 19h30 :

Mais Pascal de Crousaz remarque aussi que l'attaque iranienne a été pensée pour éviter une réaction importante de la part d'Israël.

"Il y a eu un calibrage extraordinaire. C'est l'art du jeu d'échec, une invention perse: ni trop, ni trop peu. Cela commence avec le nom de l'opération elle-même, 'Promesse honnête'. On ne va pas dans la grande provocation. Les cibles sont deux bases militaires", déclare-t-il. Cela aura-t-il un impact sur la réponse d'Israël à l'attaque de son ennemi iranien?

>> Ecouter aussi les explications dans le 19h30 de Stéphane Amar, correspondant en Israël :

Le Golden Gate Bridge, pont emblématique de la ville de San Francisco, est bloqué par des manifestants pro-palestiniens, un peu plus de six mois après le début de la guerre menée par Israël à Gaza.

Des images aériennes montrent une longue file de voitures arrêtées sur le pont rouge, tandis que les voies en sens inverse sont complètement désertes. Les manifestants, qui empêchent les entrées ou sorties par ce côté de la ville californienne, ont une banderole "Arrêtez le monde pour Gaza".

Les bons offices traditionnels de la Suisse ont été à nouveau mis à contribution durant les heures de forte tension du week-end. Lorsqu’ils doivent communiquer, Washington et Téhéran passent en effet par les ambassades de Suisse dans chacune des capitales.

Si Berne ne fait pas de commentaire sur les communications du week-end, trop sensibles, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) cite un exemple de 2020. "Lorsque le général Soleimani a été éliminé en Irak, les Américains ont reconnu que les canaux suisses avaient permis d'apaiser la tension, de ne pas dégénérer dans une escalade générale", précise Nicolas Bideau, chef de la communication du DFAE, dans le 19h30.

La Suisse reçoit même "des explications pour savoir très précisément quel message il faut passer", explique Martin Dahinden, ancien ambassadeur de Suisse aux Etats-Unis. Les bons offices sont une spécialité de la diplomatie helvétique. De quelque 200 mandats pendant la Deuxième Guerre mondiale, le DFAE en compte encore sept aujourd’hui.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

L'ambassadeur iranien en France Mohammad Amin-Nejad a été convoqué au ministère des Affaires étrangères qui lui a signifié la condamnation par Paris de "l'attaque irresponsable" de l'Iran contre Israël, a annoncé le Quai d'Orsay.

"La République islamique, en ayant lancé cette attaque irresponsable, fait courir le risque d'un embrasement auquel personne n'aurait intérêt. Ces actions graves et sans précédent, qui menacent la sécurité d'Israël, celle de nos partenaires, et la stabilité régionale, doivent cesser immédiatement", ajoute le Quai d'Orsay.

"La France travaille avec ses partenaires à la désescalade et appelle chacun à la retenue", poursuit le ministère, qui a également réitéré à l'ambassadeur son "exigence de libération immédiate de nos ressortissants arbitrairement détenus en Iran".

Le président américain Joe Biden a déclaré lundi vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient après l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël.

"Ensemble avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque" de l'Iran, a-t-il affirmé, en disant oeuvrer "en faveur d'un cessez-le-feu (à Gaza) qui ramènera les otages à la maison et empêchera le conflit de s'étendre plus qu'il ne l'est déjà".

Les Etats-Unis ont par ailleurs condamné lundi le meurtre d'un adolescent israélien en Cisjordanie (lire traitement de 16h30), ainsi que la flambée des violences qui s'en est suivie dans le territoire palestinien occupé, selon un communiqué du porte-parole du Département d'Etat Matthew Miller.

La réponse d'Israël à l'attaque iranienne du week-end se fait toujours attendre. Le cabinet de guerre s'est à nouveau réuni lundi après-midi. La majorité des ministres semblent favoriser une riposte, dont l'ampleur reste à déterminer. Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu donne pour l'instant l'impression d'hésiter. On peut avancer deux facteurs d'explications.

L'Etat hébreu est d'abord mis sous pression au niveau international: "Les Etats-Unis ont mis en garde Israël. Ils l'ont aidé dans la nuit de samedi à dimanche à éliminer la plupart des drones et des missiles iraniens qui se dirigeaient vers le territoire israélien. En contrepartie, ils ont demandé à Israël de ne pas jouer l'escalade, de ne pas riposter à cette attaque. Evidemment, Israël doit tenir compte de l'avis de son partenaire américain", a expliqué dans Forum Stéphane Amar, correspondant pour la RTS à Jérusalem. Washington est en effet le principal soutien militaire de Tel Aviv.

L'hésitation reflète également une question d'ordre stratégique: Israël veut terminer son opération dans la bande de Gaza, afin d'éliminer le Hamas et libérer les otages restants. "Certains au sein du cabinet estiment qu'il ne faut pas se disperser", note Stéphane Amar.  

Opération terrestre au Liban

Par ailleurs, l'armée israélienne a reconnu lundi que quatre de ses soldats avaient été blessés alors qu'ils se trouvaient en territoire libanais.

Une opération terrestre peut témoigner d'un passage à la vitesse supérieure d'Israël à sa frontière nord, car son armée n'avait riposté jusqu'à présent aux attaques du Hezbollah (lié à l'Iran) que par les airs.

>> L'analyse de Stéphane Amar dans Forum :

"L'Iran se devait de répondre", a estimé dans Forum Sébastien Regnault, spécialiste de l'Iran et auteur de "La modernité iranienne", aux éditions L'Harmattan. En effet, a-t-il dit, c'est Israël "qui a engagé les hostilités contre l'Iran".

"La réponse (de l'Iran) a été relativement calibrée", a estimé Sébastien Regnault, se disant "à peu près persuadé qu'aucun des missiles ou des drones qu'a envoyés l'Iran ne contenait de charge explosive". Selon lui, il s'agit d'un "jeu de guerre entre des stratèges militaires qui se donnent des messages par missiles interposés".

"L'Iran a une espèce de prestige auprès de toutes les sociétés arabes au Moyen-Orient, car c'est le seul pays qui ose résister face au rapport de force entretenu par le triptyque extrêmement puissant Israël-Etats-Unis-Arabie Saoudite", selon le spécialiste de l'Iran. De son côté, Benjamin Netanyahu "est dans une forme de fuite en avant. Il joue un peu la tête brûlée, puisque son objectif est de se maintenir au pouvoir", a estimé Sébastien Regnault.

>> Ecouter l'interview de Sébastien Regnault dans Forum :

Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a déclaré que l'attaque iranienne contre Israël était "légitime". Le dirigeant de la Malaisie, à majorité musulmane, a exhorté Israël "à ne pas se livrer à de nouvelles représailles qui aggraveraient les tensions au Moyen-Orient".

"Le lancement de drones par l'Iran est un acte légitime après l'attaque barbare du régime sioniste israélien contre l'ambassade iranienne à Damas", a déclaré Anwar Ibrahim, faisant référence à la frappe meurtrière du 1er avril contre le consulat de Téhéran dans la capitale syrienne, qui a été largement imputée à Israël.

La déclaration a été publiée après que Anwar Ibrahim a présidé une réunion du Conseil de sécurité nationale de Malaisie pour discuter de la montée des tensions au Moyen-Orient. Il a défendu les liens de la Malaisie avec le mouvement palestinien Hamas.

La Belgique, qui a condamné dimanche par la voix de son Premier ministre l'attaque perpétrée par l'Iran contre Israël, a décidé de convoquer l'ambassadeur iranien à Bruxelles, a annoncé le ministère belge des Affaires étrangères.

L'ambassadeur, Seyed Mohammad Ali Robatjazi, a été convoqué au ministère où lui a été transmise "la ferme condamnation par la Belgique de l'attaque de l'Iran contre Israël", selon un communiqué.

"Notre pays appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue. Une escalade régionale est absolument à éviter", a ajouté le ministère.

La France, l'Allemagne, la République tchèque, qui comme la Belgique sont membres de l'Otan, ont déclaré avoir fait de même avec l'ambassadeur iranien sur leur sol.

La compagnie aérienne britannique Easyjet a annoncé suspendre ses vols "à destination et en provenance de Tel Aviv", à l'heure où le monde attend la réponse d'Israël à l'attaque sans précédent menée par l'Iran dans la nuit de samedi à dimanche.

"En raison de l'évolution de la situation en Israël, Easyjet a pris la décision de suspendre temporairement ses opérations à destination et en provenance de Tel Aviv jusqu'au 21 avril", a annoncé la compagnie aérienne.

L'aide occidentale à l'Ukraine s'essouffle, notamment en raison de divisions politiques au Congrès américain. La situation sur le front s'est récemment dégradée pour Kiev, qui exhorte depuis des mois ses partenaires à lui livrer davantage d'armements et de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques russes.

Dans ce contexte, le soutien militaire occidental qui a aidé Israël à intercepter la quasi-totalité de missiles et drones explosifs iraniens a suscité une profonde amertume à Kiev.

"Le monde entier a vu ce qu'est une vraie défense. Il voit qu'elle est possible. Et le monde entier a vu qu'Israël n'était pas seul dans cette défense", a relevé le président Volodymyr Zelensky dimanche soir, exprimant à haute voix le sentiment de frustration au sein de la population. "Ce n'est pas la rhétorique qui protège le ciel", a-t-il ajouté en exhortant les soutiens de Kiev à ne pas "fermer les yeux sur les missiles et les drones russes" qui visent l'Ukraine.

Un appel répété lundi par le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba: "Tout ce que nous demandons à nos partenaires - même si vous ne pouvez pas agir comme vous le faites en Israël - c'est de nous donner ce dont nous avons besoin et nous ferons le reste du travail", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.

L'attaque sans précédent de l'Iran vers Israël vient de marquer une escalade significative dans les tensions au Proche-Orient. Mais pourquoi Téhéran s'immisce dans le conflit israëlo-palestinien? Décryptage dans Le Point J avec Mahnaz Shirali, politologue, sociologue et spécialiste de l'Iran.

L'inimitié entre Israël et l'Iran plonge ses racines dans des ambitions de domination régionale et des différences religieuses fondamentales depuis des dizaines d’années, avec l'Iran cherchant à s'imposer comme leader du monde musulman, en dépit des divisions chiites-sunnites.

Selon Mahnaz Shirali, "la République islamique iranienne a besoin de l'opinion publique du monde musulman, parce qu'elle est dénoncée, rejetée par sa propre population. Le but de la République islamique, c'est de continuer à instrumentaliser le conflit israélo-palestinien pour se racheter une respectabilité et régner sur la région."

>> Ecouter le podcast du Point J :

AFP - ATTA KENARE

Les Etats-Unis ne "cherchent pas l'escalade", mais continueront à défendre Israël après l'attaque sans précédent de l'Iran, a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, à l'entame d'une réunion avec le Premier ministre adjoint irakien Muhammad Ali Tamim.

"Je pense que ce week-end a démontré qu'Israël n'avait pas à se défendre seul lorsqu'il est victime d'une agression, d'une attaque, et qu'il n'a pas à le faire", a-t-il dit en condamnant l'attaque iranienne d'"une portée et d'une grandeur sans précédent", la première à viser directement Israël.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que plusieurs soldats ont été blessés en territoire libanais, près de la frontière.

Israël avait indiqué plus tôt que quatre militaires avaient été visés par une explosion "dans la zone de la frontière nord".

Les autorités de la bande de Gaza ont annoncé qu'Israël avait libéré environ 150 prisonniers palestiniens capturés durant l'offensive militaire israélienne. "Il est évident que ces prisonniers ont subi de graves mauvais traitements, car un certain nombre d'entre eux ont été envoyés à l'hôpital Abu Yousef al-Najjar pour y être soignés", a déclaré le porte-parole de l'autorité des points de passages de Gaza.

L'armée israélienne n'a pas commenté la libération de ces détenus, mais a déclaré qu'il était "absolument interdit" de maltraiter des prisonniers.

Le groupe de prisonniers a été conduit hors du territoire israélien via le point de passage de Kerem Shalom (sud) avec la bande de Gaza.

L'aide humanitaire acheminée vers la bande de Gaza a considérablement augmenté ces derniers jours, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale John Kirby. Il a ajouté que les États-Unis tiennent à ce que cette aide soit maintenue.

Plus de 2000 camions ont pu entrer dans l'enclave, dont une centaine au cours des seules dernières 24 heures, a indiqué John Kirby sur MSNBC.

Le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a accusé le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu d'avoir fait perdre au pays sa capacité de dissuasion après l'attaque iranienne.

Le cabinet de Benjamin Netanyahu, divisé entre partisans de la retenue et ceux, affiliés à l'extrême droite, qui réclament des représailles fortes et rapides, étudie toujours les différentes options.

Le cabinet de guerre devait de nouveau se réunir lundi pour décider des moyens et du calendrier de la riposte, alors que Benjamin Netanyahu ne s'est toujours pas exprimé publiquement après l'attaque.

Yaïr Lapid a raillé "un cirque": "Il est vain de demander aux ministres de ce gouvernement d'agir avec responsabilité, mais ils doivent cesser de parler et de menacer l'Iran dans les médias", a-t-il écrit sur le réseau social X.

Les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont la Suisse, se sont à nouveau penchés sur l'épineux dossier du Proche-Orient, au lendemain de l'attaque iranienne sur des infrastructures militaires en Israël.

Une situation particulièrement préoccupante dans un contexte de représailles successives. Tout en réaffirmant leur soutien indéfectible à l'Etat hébreu, les Américains, dans le sillage du secrétaire général de l'ONU, ont tenté de faire baisser la pression, appelant à une retenue maximale des parties en conflit.

>> Ecouter les explications du 12h45: :

Le Hezbollah libanais a affirmé avoir activé des "engins explosifs" au passage de soldats israéliens qui ont traversé la frontière côté libanais, Israël faisant état de quatre soldats blessés.

C'est la première fois que le Hezbollah pro-iranien, qui échange des tirs avec Israël depuis le début de la guerre à Gaza il y a plus de six mois, annonce une telle opération.

Les combattants du Hezbollah "ont placé des charges dans la zone de Tal Ismaïl, près de la" frontière israélienne, qui ont explosé après que les soldats israéliens "ont traversé la frontière", a indiqué le groupe dans un communiqué.

L'armée israélienne a lancé lundi des dizaines de frappes meurtrières sur la bande de Gaza ravagée par six mois de guerre, à l'heure où le monde attend la réponse d'Israël à l'attaque sans précédent de l'Iran qui a aggravé les risques d'un embrasement régional.

En attendant, l'armée israélienne s'est dit déterminée à ne pas dévier de ses objectifs face au Hamas palestinien, un allié de l'Iran, dans la bande de Gaza.

Avant l'aube, des dizaines de raids israéliens ont frappé le secteur de Khan Younès, dans le sud de l'étroite bande de terre. Dix-huit corps y ont été récupérés sous les décombres et transférés dans un hôpital, a affirmé la Défense civile.

La communauté internationale a appelé à la retenue et à la désescalade à Jérusalem et à Tel Aviv après les frappes iraniennes en Israël.

Sur place, la population balance entre angoisse et désirs de répliques. Car même si aucune cible civile n’a été atteinte, l’attaque de Téhéran marque un stade supplémentaire dans le conflit régional.

>> Le point sur la situation au Proche-Orient dans le 12h45 :

Quelques heures après les frappes de l’Iran sur Israël, une question agite la communauté internationale: quelle sera la réponse exacte de l’Etat hébreu, qui a déjà promis de riposter?

A ce stade, il y a surtout des hypothèses sur une possible contre-attaque, mais la situation pourrait se préciser dans les prochaines heures. En effet, le cabinet de guerre israélien a été à nouveau convoqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réuni son ministre de la Défense Yoav Gallant et plusieurs observateurs afin de discuter d’une éventuelle réponse à l’attaque de drones et de missiles de l’Iran. Le cabinet s’était déjà rassemblé dimanche soir sans prendre toutefois de décision.

>> Voir les explications du 12h45 :

Trois scénarios possibles

La presse israélienne rapporte des divisions tant sur le calendrier que sur la méthode. Seule certitude, à ce stade: Israël compte bien riposter. L’ambassadrice d'Israël en Suisse, Ifat Reshef, l’a d’ailleurs confirmé lundi dans La Matinale de la RTS.

Plusieurs scénarios sont évoqués dans la presse et par les spécialistes. Le premier serait une frappe massive sur le sol iranien. Mais c’est peu probable ça signifierait qu’Israël prend le risque d’une escalade régionale, sans s’assurer l’appui de son allié américain.

Le deuxième scénario, plus plausible, serait une riposte sur d’autres fronts régionaux, comme au Liban, la base du Hezbollah. Dernière option: une attaque symbolique sur sol iranien en parallèle de frappes plus importantes sur les théâtres voisins.

>> Ecouter les précisions du 12h30 :

reuters - Ronen Zvulun

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 330797 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

En 24 heures, 68 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 76'465 blessés en plus de six mois de guerre.

Washington et Téhéran n'ont pas de relations diplomatiques mais pour autant les deux capitales ennemies peuvent continuer à se parler grâce aux bons offices de la Suisse.

C'est dans les moments de plus grande tension que le rôle de "facteur" de la Confédération helvétique est particulièrement précieux.

Ainsi, il y a eu "une série de communications directes relayées par la Suisse" entre les Etats-Unis et l'Iran, selon un responsable américain, avant l'attaque sans précédent de plusieurs centaines de drones et missiles de l'Iran contre Israël.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé lundi Israël à "contribuer à la désescalade" au Moyen-Orient après l'attaque iranienne sans précédent du week-end.

"La façon dont Israël a réussi avec les partenaires internationaux et ceux sur place à repousser cette attaque est vraiment impressionnante (...). C'est un succès qu'il ne faut peut-être pas gaspiller, d'où notre conseil de contribuer à la désescalade", a dit Olaf Scholz, lors d'un point presse, pendant une visite en Chine.

Lors de la réunion en visioconférence des dirigeants des pays du G7 dimanche, "je peux vous dire que notre appréciation de la situation était très identique", a déclaré Olaf Scholz.

"En Israël, nous éprouvons du soulagement. Nous sommes fiers de ce qui a été fait. Nous avons réussi à contrer une attaque sans précédent de plus de 300 drones et missiles balistiques." 

Dans La Matinale de ce lundi, l'ambassadrice d'Israël en Suisse Ifat Reshef revient sur l'attaque qu'a subie Israël dans la nuit de samedi à dimanche. Une attaque qui a été contrée à 99%, ne faisant que des dégâts mineurs sur une base militaire, selon les autorités israéliennes. "C’est un très bon résultat, car aucun Israélien n'a été tué", se réjouit-elle.

Malgré tout, avec cette attaque, l'Iran a clairement, selon elle, franchi une ligne rouge. Désormais, Israël se réserve le droit de riposter ou non. "Toutes les options sont sur la table. Nos responsables prendront la décision qui sera la meilleure pour notre sécurité."

>> L'interview complète de Ifat Reshef dans La Matinale: :

>> Lire aussi : L'ambassadrice d'Israël en Suisse: "L'Iran a franchi une ligne rouge"

L'Iran a affirmé lundi que les pays occidentaux "devraient apprécier la retenue de l'Iran" face à Israël à la suite de l'attaque menée par Téhéran contre le territoire israélien en riposte à une frappe meurtrière sur le consulat iranien à Damas.

Les pays occidentaux "devraient apprécier la retenue de l'Iran au cours des derniers mois", "au lieu de porter des accusations" a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanani. Les Etats-Unis et les pays européens ont condamné l'attaque iranienne inédite ayant visé Israël ce week-end, que Téhéran présente comme une opération "d'autodéfense".

Les aéroports iraniens, dont les deux de Téhéran, ont repris lundi leurs activités, qui avaient été suspendues ou perturbées par l'attaque iranienne contre Israël, a annoncé un média d'Etat.

La situation s'est aussi normalisée dans les aéroports de Mehrabad à Téhéran, et des villes de Tabriz (nord-ouest), Mashhad (nord-est) et Shiraz (sud), selon elle.

L'Iran avait suspendu leur activité par précaution après avoir lancé une attaque sans précédent avec des drones et des missiles dans la nuit de samedi à dimanche contre le territoire israélien, en riposte à une frappe imputée à Israël contre le consulat d'Iran à Damas le 1er avril.

L'attaque sans précédent de l'Iran en Israël et ses multiples répercussions font la une des médias internationaux. Les analyses divergent selon les pays.

Le média Javan, proche des Gardiens de la Révolution, salue "une offensive historique" à travers laquelle la République islamique a adressé un "message ferme" à Israël et aux États-Unis. Deux mots barrent la Une du Teheran Times lundi matin: "Clean Victory". L’Iran a agi légalement et moralement pour punir Israël, estime le quotidien.

Dans le journal réformateur Etemad, cité par le Courrier international, un politologue iranien fait lui part de son inquiétude: "tôt ou tard" cet épisode provoquera une guerre totale entre l’Iran et Israël.

Ce que disent les médias israéliens

Dans les média israéliens, Haaretz souligne les incroyables capacités opérationnelles qui ont permis l’interception des drones et des missiles iraniens. Une réussite majeure pour Israël avec la coopération des Etats-Unis et d’autres pays amis. Mais le quotidien de centre-gauche met en garde contre des représailles qui risqueraient de déclencher une guerre régionale totale.

Le Jerusalem Post parle lui d’un "moment historique" qui offre des opportunités historiques. C’est l’occasion pour Israël de revoir sa stratégie, de renforcer la sécurité dans la région et de consolider ses alliances pour mettre en place une coalition régionale contre l'Iran et lui infliger un châtiment, conclut le quotidien.

>> Ecouter les précisions de Tout un monde :

Keystone - EPA/Abedin Taherkenareh

La France a procédé à "des interceptions" de missiles et drones iraniens visant Israël dans la nuit de samedi à dimanche à la demande de la Jordanie, a confirmé lundi Emmanuel Macron qui veut "tout faire pour éviter l'embrasement" au Moyen-Orient.

"Nous avons une base aérienne en Jordanie (...) L'espace aérien jordanien était violé par ces tirs. Nous avons fait décoller nos avions et nous avons intercepté ce que nous devions intercepter", a déclaré le président français sur les chaînes BFMTV-RMC.

En décidant de "frapper Israël" depuis son sol, l'Iran a provoqué "une rupture profonde" et "ce qui s'est ouvert est très dangereux en termes de réaction", a-t-il estimé.

La compagnie aérienne Swiss a annoncé dimanche suspendre ses vols à destination et au départ de Tel Aviv au moins jusqu'à lundi, en raison de l'attaque de l'Iran en Israël. Il n'y a également pas de vols à destination et au départ de Beyrouth jusqu'au 18 avril.

Les espaces aériens au-dessus d'Israël, de la Jordanie et de l'Irak, fermés dans la nuit de samedi à hier, ont été rouverts par les pays concernés. Mais jusqu'à jeudi, la compagnie évitera toutefois de survoler l'Iran.

>> Ecouter les précisions de La Matinale :

RTS

Au Proche-Orient, tous les regards sont tournés désormais vers le face à face qui se joue entre Israël et l’Iran. Mais la guerre menée par Israël à Gaza ne passe pas sous les radars.

Les services de renseignements israéliens affirment que le Hamas a rejeté un projet de trêve. De son côté, l’armée israélienne déclare que des otages sont retenus à Rafah. Elle ajoute également qu'elle rappellera bientôt les deux divisions "pour des activités opérationnelles sur le front de Gaza", sans fournir d’autres détails.

>> Ecouter les explications de La Matinale :

Keystone

Au Liban, le Hezbollah, allié de Téhéran, a salué et célébré l’attaque iranienne contre Israël samedi soir.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, le sentiment qui domine est la réussite d’une démonstration de force par l’Iran. Des détonations dans le ciel ont également été entendues par les habitants, alors que se multipliaient les frappes d’interception dans la région.

>> Ecouter le reportage de La Matinale à Beyrouth :

Keystone

Après l'attaque massive de drones et de missiles menée ce week-end par l'Iran contre Israël, Fleur Sitruk, correspondante de la RTS en Israël, s'est rendue dimanche à Tel Aviv. Elle a rencontré des habitants de Jérusalem dont le mental oscille entre inquiétude et soulagement.

>> Ecouter le reportage de La Matinale:

Keystone/EPA - Atef Safadi

L'armée israélienne a annoncé la réouverture lundi, dans la majeure partie du pays, des écoles qui avaient été fermées pour raisons de sécurité samedi face aux menaces de l'Iran.

Après évaluation de la situation, "il a été décidé de reprendre les activités éducatives dans tout le pays" dès lundi, sous réserve néanmoins de "restrictions" dans la zone frontalière avec le Liban et dans les localités proches de la bande de Gaza, a indiqué sur X le porte-parole de l'armée Daniel Hagari.

Israël avait annoncé samedi la fermeture pour deux jours des établissements scolaires, l'annulation de l'accueil en centre aéré et des excursions, ainsi que des restrictions sur les rassemblements.

L'Iran "n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense", a déclaré son ambassadeur à l'ONU Amir Saeid Iravani lors d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité.

"Le Conseil de sécurité a failli à son devoir" en ne condamnant pas la frappe du 1er avril", a affirmé le diplomate iranien. Et "dans ces conditions, la République islamique d'Iran n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense", a-t-il ajouté, assurant que Téhéran ne voulait pas d'escalade mais répondrait à "toute menace ou agression".

Il s'en est également vivement pris à Israël. "Il est temps pour le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités et de faire face à la véritable menace pour la paix et la sécurité internationales", a-t-il lancé. Le Conseil "doit prendre des mesures punitives d'urgence pour forcer ce régime à arrêter le génocide contre la population de Gaza".

D'alliés indéfectibles à l'époque de la dictature du shah d'Iran à ennemis jurés depuis la révolution islamique de 1979, Israël et l'Iran entretiennent une relation tumultueuse. Néanmoins, l'attaque de samedi est inédite, car Téhéran est entré pour la première fois en confrontation directe avec Israël.

La Révolution islamique de 1979 marque le point de bascule dans les relations entre les deux pays. Après 15 ans d'exil en France, l'ayatollah Khomenei revient en triomphe en Iran, signant la fin de deux décennies de relations économiques prospères entre les deux pays. Les islamistes arrivent au pouvoir et Israël devient l'ennemi à abattre - discours encore ancré dans le logiciel politique du régime des mollahs.

>> Le sujet du 19h30 sur les sources historiques du conflit entre Israël et l'Iran :

Contexte géopolitique incertain

Dans ce contexte géopolitique hostile, Téhéran utilise le Hezbollah - le bras armé de Téhéran au Liban - pour attaquer Israël. Ces affrontements ont tourné à la confrontation armée en 2006. La menace du programme nucléaire marque un nouvelle gradation des tensions entre les deux pays, menant Israël à lancer une série d'assassinats ciblés contre des scientifiques iraniens.

Les événements du 7 octobre marquent un nouveau tournant. Alors que Téhéran ne cache pas son soutien au Hamas, Israël l'accuse d'avoir soutenu logistiquement l'attaque. Il décide de lancer une frappe contre le consulat iranien à Damas et 11 Gardiens de la révolutions meurent en plein coeur de la capitale syrienne. Téhéran promet alors une riposte impitoyable.

>> Les précisions d'Antoine Silacci dans le 19h30 :

>> A Lire : Les Etats-Unis ne veulent pas d'une "escalade" ni d'une "guerre" avec l'Iran