Le suivi de la situation après la mort du président iranien. [AFP]
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L'Iran sous le choc après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère

- Les autorités iraniennes ont confirmé lundi matin la mort du président Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l'accident la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran. Etaient également présents le gouverneur de la province d'Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d'équipage.

- L'élection présidentielle en Iran aura lieu le 28 juin, a rapporté lundi la télévision d'Etat, à la suite du décès du président Ebrahim Raïssi et de son entourage dans un crash d'hélicoptère.

- Une quinzaine d'heures après la disparition de l'appareil, les débris de l'hélicoptère ont été repérés sur le flanc d'une montagne contre lequel il s'est écrasé, selon une photographie du lieu publiée par les médias.

- Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a désigné le vice-président Mohammad Mokhber comme président par intérim du pays. Celui-ci devra organiser une élection présidentielle dans un délai de 50 jours. Un deuil de cinq jours a également été décrété.

- De nombreux pays ont présenté leurs condoléances à l'Iran, à l'image de l'Union européenne. La Russie a elle salué un "véritable ami", alors que Pékin a estimé que "le peuple chinois avait perdu un bon ami".

- Cette annonce ouvre une période d'incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient, région secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas.

20h55

La diaspora iranienne de Suisse ne croit pas que la mort de Raïssi va affaiblir le régime

Depuis dimanche, de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux montrent des Iraniens et Iraniennes célébrer, voire trinquer, à l'annonce de la mort de leur président Ebrahim Raïssi. Pour Mitra Sohrabi, avocate irano-suisse, c'est une manière de montrer une nouvelle fois le rejet sur place de la République islamique.

"Cela pourrait avoir comme conséquence un regain de solidarité de la population mais la république islamique est malheureusement extrêmement préparée à ce genre de mouvement. Elle prend donc toutes les mesures nécessaires pour ne pas qu'il survienne", explique-t-elle dans le 19h30.

De son côté, Reza Shemirani, opposant politique au régime iranien, ne cache pas sa satisfaction à l'annonce de la mort du président iranien. A l'époque, le président défunt, jeune procureur adjoint, avait voulu le condamner à mort. S’il a pu échapper à cette condamnation, Reza Shemirani a passé au total dix ans en prison en Iran. "Quand j'ai appris l'accident, j'étais très content. Cette personne a été un enfer pour moi, il a tué mes amis et mes compatriotes", témoigne-t-il.

>> Voir le sujet du 19h30 :

La diaspora iranienne de Suisse ne croit pas en un affaiblissement du régime après la mort de Raïssi
La diaspora iranienne de Suisse ne croit pas en un affaiblissement du régime après la mort de Raïssi / 19h30 / 2 min. / le 20 mai 2024

20h10

L'Iran a demandé l'assistance de Washington après le crash d'hélicoptère

L'Iran a demandé l'assistance de Washington après l'accident d'hélicoptère qui a coûté la vie au président iranien Ebrahim Raïssi, a dit un porte-parole de la diplomatie américain, sans plus de précisions.

"Je ne vais pas entrer dans les détails, mais le gouvernement iranien nous a demandé de les aider", a déclaré à des journalistes Matthew Miller, porte-parole du Département d'Etat, précisant que les Etats-Unis n'avaient pas été en mesure de le faire, "principalement pour des raisons logistiques".

20h00

La présidentielle aura lieu le 28 juin

L'élection présidentielle en Iran aura lieu le 28 juin, a rapporté la télévision d'Etat. "Le calendrier électoral a été approuvé lors de la réunion des chefs du pouvoir judiciaire, du gouvernement et du Parlement", a-t-elle ajouté.

La mort d’Ebrahim Raïssi représente un défi majeur pour l’Iran, mais ne devrait pas bouleverser sa politique étrangère

19h40

Erdogan annonce un jour de deuil national en Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrété un jour de deuil national après la mort d'Ebrahim Raïssi. "Lors de notre réunion du cabinet, nous avons décidé de déclarer une journée de deuil national dans notre pays pour partager la profonde douleur vécue par le peuple iranien", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours télévisé.

19h15

Ankara évoque un "système de signalisation" défaillant ou absent

Le ministre turc des Transports Abdulkadir Uraloglu a affirmé que l'hélicoptère à bord duquel se trouvait le président iranien ne possédait pas de "système de signalisation", ou que ce dernier était en panne lors de son crash dimanche.

"Nous avons établi que le système de signalisation de l'hélicoptère était probablement en panne ou qu'il ne disposait pas de système de signalisation", a déclaré Abdulkadir Uraloglu à la presse. "Sinon, ces signaux nous seraient parvenus, mais ils ne l'ont pas été", a-t-il ajouté, sans préciser si ses propos concernaient le transpondeur ou la balise de détresse de l'appareil.

18h55

Des négociations en coulisses pour les deux postes suprêmes

Le décès du président iranien suscite de nombreuses questions quant à l'avenir du pays. Toutefois, pour Jonathan Piron, historien et spécialiste du Moyen-Orient interrogé dans Forum, Téhéran n'a eu de cesse depuis l'accident de vouloir montrer que les institutions continuent malgré tout. Et de préciser qu'en Iran, le président a avant tout un rôle d'exécutant: ce n'est pas lui qui définit les grandes lignes de la politique iranienne, car tous les pouvoirs sont détenus par le Guide suprême. Son rôle s'apparente donc plus à celui d'un Premier ministre.

"C'est surtout la question de la succession à la présidence qui se pose aujourd'hui", ajoute Jonathan Piron, car le régime avait récemment fait une sorte de nettoyage autour d'Ebrahim Raïssi pour lui "offrir un boulevard politique". La question de la succession du Guide se pose aussi et le nom du défunt président revenait souvent. Des négociations vont maintenant être menées dans les coulisses, avec des rivalités parfois importantes entre les factions, pour profiler une personne à la présidence et une personne au poste suprême dans le camp conservateur.

Au final, l'expert estime qu'à court terme il ne devrait pas y avoir de déstabilisation de l'Iran. "Le noyau dur du régime cherche avant tout à maintenir le régime en place et c'est l'intérêt du régime qui prime, plus que l'intérêt de l'Etat ou de la population."

>> L'interview de Jonathan Piron, spécialiste du Moyen-Orient, dans Forum :

Les élections en Iran maintiendront-elles un conservateur au pouvoir? Interview de Jonathan Piron (vidéo)
Les élections en Iran maintiendront-elles un conservateur au pouvoir? Interview de Jonathan Piron (vidéo) / Forum / 4 min. / le 20 mai 2024

18h50

Condoléances et critiques américaines

"Les Etats-Unis expriment leurs condoléances officielles pour la mort du président iranien Ebrahim Raïssi, du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et d'autres membres de leur délégation dans un accident d'hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran", a affirmé le porte-parole du département d'Etat dans un communiqué.

"Alors que l'Iran se choisit un nouveau président, nous réaffirmons notre soutien au peuple iranien et à sa lutte pour les droits de l'Homme et les libertés fondamentales", a-t-il ajouté.

"Je ne vois pas nécessairement d'impact plus large sur la sécurité régionale", a déclaré pour sa part à la presse le ministre américain de la Défense Lloyd Austin. "Nous continuons à suivre la situation, mais nous n'avons aucune idée de la cause de l'accident", a encore déclaré Lloyd Austin, disant que les Etats-Unis n'étaient "pas impliqués" et que les forces américaines n'avaient pas modifié leur posture après le crash.

Ebrahim Raïssi "était un homme qui avait beaucoup de sang sur les mains", a aussi commenté un porte-parole de la Maison Blanche John Kirby. Il était "responsable de violations atroces des droits de l'Homme" en Iran.

18h15

Téhéran insiste sur la continuité dans la transition

Quelques heures après l'annonce de la mort du président iranien, Téhéran insiste sur la continuité qui va prévaloir au sein du régime et dans sa politique étrangère. Les autorités ont lancé le processus de remplacement d'Ebrahim Raïssi en nommant le vice-président Mohammad Mokhber pour gérer les affaires courantes du pays avant une élection présidentielle.

L'Iran a aussi annoncé la poursuite de la politique du président Raïssi. Mohammad Mokhber est en effet un fidèle du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Idem pour Ali Bagheri, qui a été désigné comme responsable du ministère des Affaires étrangères après la mort de Hossein Amir Abdollahian. Chargé des négociations nucléaires avec les grandes puissances, il est vu comme homme dur avec des positions anti-occidentales.

Les autorités ont en outre annoncé que la politique étrangère de l’Iran dans la région et le soutien apporté aux différents groupes qui combattent Israël, notamment le Hamas, le Djihad islamique, le Hezbollah libanais, ainsi que les Houthis au Yémen, n’allaient pas changer.

>> Les précisions de Siavosh Ghazi dans Forum :

Les autorités iraniennes assurent que la continuité sera assurée après la mort d’Ebrahim Raïssi (vidéo)
Les autorités iraniennes assurent que la continuité sera assurée après la mort d’Ebrahim Raïssi (vidéo) / Forum / 1 min. / le 20 mai 2024

17h20

Le chef d'état-major ordonne une enquête sur le crash

Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, Mohammad Bagheri, a ordonné à un "comité de haut rang" de mener une enquête sur la cause du crash d'hélicoptère qui a tué le président Ebrahim Raïssi et son entourage, selon l'agence de presse Isna.

L'épave de l'hélicoptère a été découverte à l'aube sur le flanc d'une montagne qu'il aurait heurté pour une raison encore inconnue. Il s'était envolé dans des conditions météorologiques difficiles.

16h35

Minute de silence au Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a observé une minute de silence en mémoire du président iranien Ebrahim Raïssi et de son ministre des Affaires étrangères.

Le Conseil "présente ses condoléances et sa sympathie à leurs familles et au peuple de la République islamique d'Iran", a déclaré l'ambassadeur du Mozambique Pedro Comissario Afonso, président en exercice, avant que tous les représentants se lèvent, y compris l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood.

15h10

Des funérailles mardi

Les funérailles d'Ebrahim Raïssi doivent débuter mardi à Tabriz, dans le nord-ouest du pays, a indiqué un média officiel. La cérémonie funéraire du président" et des personnes qui l'accompagnaient aura lieu à 9h30 (8h en Suisse) et "les corps seront ensuite transférés à Téhéran" pour la poursuite des cérémonies, a rapporté l'agence Irna, citant le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi.

14h25

Vladimir Poutine a discuté avec le président par intérim

Vladimir Poutine a discuté au téléphone avec le président par intérim de l'Iran Mohammad Mokhber pour lui présenter ses condoléances. Les deux hommes ont "souligné leur volonté mutuelle de continuer à renforcer de manière cohérente la coopération" entre Moscou et Téhéran, selon un communiqué du Kremlin.

14h00

La pluie et le brouillard invoqués

Il était l'un des visages les plus sombres de la République islamique d'Iran: le président Ebrahim Raïssi est bel et bien décédé dans son accident d'hélicoptère et le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a décrété un deuil de cinq jours dans le pays.

L’hélicoptère transportant le président iranien a disparu des radars samedi alors que la délégation revenait d'un déplacement à la frontière avec l'Azerbaïdjan. S’en sont suivies des heures d’incertitudes quant à l’état du président. Des Iraniens se sont alors réunis pour prier, à l’appel du Guide suprême. Puis l'appareil a été retrouvé dans une zone escarpée. La pluie et le brouillard sont invoqués comme cause du crash par les secouristes présents sur place.

>> Le récit du 12h45 :

Cinq jours de deuil en Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère
Cinq jours de deuil en Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère / 12h45 / 1 min. / le 20 mai 2024

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 :

Mohammad Mokhber est président par intérim en Iran. [Keystone/AP - Iranian First Vice-President Office]Keystone/AP - Iranian First Vice-President Office
L’Iran entame une période de deuil de cinq jours après le décès du président Ebrahim Raïssi / Le 12h30 / 1 min. / le 20 mai 2024

13h35

L'Otan présente ses condoléances

L'Otan a réagi dans une brève communication sur X: "Nos condoléances au peuple iranien pour la mort du président Raïssi, du ministre des Affaires étrangères Amir-Abdollahian et des autres personnes qui ont péri dans l'accident d'hélicoptère", a écrit la porte-parole de l'Alliance atlantique sur le réseau social.

13h10

Les condoléances d'Ignazio Cassis

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a présenté ses condoléances suite au crash d'un hélicoptère en Iran. "Je présente mes condoléances aux familles des victimes ainsi qu'à tous les citoyens iraniens affectés", a écrit le Tessinois sur la plateforme X.

12h45

Des opposants se réjouissent de la mort du président

En Iran, la nouvelle n'attriste pas forcément tout le monde, comme en attestent certains témoignages recueillis dans le 12h30. "Je suis absolument heureux que le président et son ministre propagandiste soient morts. La justice a été rendue, même si on aurait préféré qu’ils soient jugés devant un tribunal et punis pour leurs crimes contre la population iranienne", a ainsi déclaré un homme interrogé anonymement.

Ce témoin aimerait que ce décès brutal, inédit dans l’histoire de la République islamique, fasse vaciller le régime: "J’espère que cet évènement va créer des tensions dans la classe politique, qu'ils vont se déchirer pour récupérer le pouvoir et que ça redonnera de la force au peuple iranien dans son combat contre le régime."

Selon une femme aussi interrogée en Iran, la mort d’Ebrahim Raïssi aura toutefois peu de conséquences: "Rien ne va changer pour le pays, un mollah remplace un autre et il va sûrement provenir du camp conservateur, proche du Guide suprême. Cela ne changera rien, car le pouvoir est dans les mains du Guide suprême."

>> Le témoignage d'opposants dans le 12h30 :

Le décès du président iranien n'attriste pas l'opposition. [Keystone/EPA - Abedin Taherkenareh]Keystone/EPA - Abedin Taherkenareh
L’opposition iranienne espère que le décès d’Ebrahim Raïssi fera vaciller le régime ultra-conservateur / Le 12h30 / 1 min. / le 20 mai 2024

>> Ecouter aussi les précisions de Siavosh Ghazi à Téhéran :

Le décès du président Ebrahim Raïssi ébranle la société iranienne. Le point avec Siavosh Ghazi, correspondant à Téhéran
Le décès du président Ebrahim Raïssi ébranle la société iranienne. Le point avec Siavosh Ghazi, correspondant à Téhéran / 12h45 / 1 min. / le 20 mai 2024

12h20

De nombreuses réactions internationales

"L'UE exprime ses sincères condoléances pour la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d'autres membres de leur délégation et de l'équipage dans un accident d'hélicoptère. Nos pensées vont à leurs familles", a indiqué Charles Michel sur le réseau social X.

Vladimir Poutine a rendu hommage lundi au président iranien Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d'hélicoptère, le qualifiant de "politicien remarquable" et de "véritable ami" de la Russie. "Le président Raïssi et le ministre des affaires étrangères Amir-Abdollahian étaient des amis véritables et fiables", a indiqué pour sa part le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une communiqué, saluant de "vrais patriotes" qui "ont fermement défendu les intérêts de leur pays".

"Le président Xi Jinping a souligné que (...) la mort tragique du président Raïssi est une grande perte pour le peuple iranien, et que le peuple chinois avait perdu un bon ami", a déclaré de son côté le porte-parole du ministère chinois Wang Wenbin lors d'une conférence de presse.

Le président syrien, Bachar al-Assad, a présenté lundi ses condoléances à l'Iran, proclamant sa "solidarité" avec Téhéran qui le soutient depuis le début de la guerre civile dans son pays. "La Syrie est solidaire de la République islamique d'Iran (..)" a affirmé le président Assad dans son message aux dirigeants iraniens. "Nous avons oeuvré avec le président défunt pour que les relations stratégiques qui lient la Syrie et l'Iran demeurent toujours prospères", a-t-il ajouté.

La Turquie "partage la douleur du peuple iranien ami et frère", a déclaré lundi le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, après l'annonce de la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère. "Malheureusement, la nouvelle venant d'Iran nous a profondément attristés", a déclaré Hakan Fidan, lors d'une conférence de presse.

Le Hamas a salué "un soutien à la résistance palestinienne", soulignant "ses efforts indéfectibles en faveur des Palestiniens" depuis le début de la guerre à Gaza.

>> Voir toutes les réactions : "Ami", "frère" ou "protecteur", les hommages affluent après la mort d'Ebrahim Raïssi

11h45

L'opposition parle de "coup monumental" porté au guide suprême

La présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) Maryam Rajavi a qualifié dans un communiqué l'événement de "coup stratégique monumental et irréparable porté au guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, et à l'ensemble du régime, connu pour ses exécutions et ses massacres".

La mort d'Ebrahim Raïssi "déclenchera une série de répercussions et de crises au sein de la tyrannie théocratique, ce qui incitera les jeunesses rebelles à passer à l'action", a-t-elle espéré.

Le CNRI est l'une des principales organisations d'opposition hors d'Iran. Il est la vitrine politique de l'Organisation des moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI ou MEK), qui accuse le président défunt d'avoir joué un rôle clé dans l'exécution de milliers de prisonniers d'opposition alors qu'il était procureur adjoint de Téhéran.

"Raïssi était un homme à tout faire pour Khameneï dont le régime est confronté à des crises innombrables surtout après le soulèvement de 2022. De ce point de vue, il est un personnage irremplaçable pour le guide suprême", écrivait un porte-parole du CNRI dimanche, alors que le crash potentiel de l'hélicoptère présidentiel commençait à faire les gros titres.

11h10

Un nouveau chef de la diplomatie nommé

Ali Bagheri, négociateur en chef iranien du dossier du nucléaire, a été nommé à la tête de la diplomatie de l'Iran à titre provisoire après le décès du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdolahian.

Il a été désigné "responsable du comité des relations extérieures du gouvernement", a annoncé le porte-parole du gouvernement, alors que les tensions sont fortes entre l'Iran et Israël dans le contexte de la guerre à Gaza.

Considéré comme un proche du guide suprême Ali Khamenei, Ali Baghéri, 56 ans, avait été nommé en septembre 2021 vice-ministre des Affaires étrangères et négociateur en chef chargé du dossier nucléaire.

10h30

Le vice-président Mohammad Mokhber comme successeur

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a désigné le vice-président Mohammad Mokhber comme président par intérim du pays, après le décès du président Ebrahim Raïssi.

Le vice-président Mohammad Mokhber désigné président par intérim de l'Iran. [AFP - -]
Le vice-président Mohammad Mokhber désigné président par intérim de l'Iran. [AFP - -]

"Conformément à l'article 131 de la Constitution, Mohammad Mokhbar est chargé de diriger le pouvoir exécutif" et il doit, en concertation avec les chefs des pouvoirs législatif et judiciaire, organiser "l'élection d'un nouveau président dans un délai maximum de 50 jours", a indiqué le chef de l'Etat dans un communiqué.

10h10

Un deuil national de cinq jours

L'Iran va observer cinq jours de deuil après la mort du président Ebrahim Raïssi et de sept autres personnes dans le crash d'un hélicoptère, a annoncé le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Celui-ci a aussi présenté ses condoléances au peuple iranien dans un communiqué.

09h45

Accident ou attentat?

Même s'il dit ne pas "accréditer la thèse du complot", l'expert sur l'Iran Majid Gelpour s'interroge dans La Matinale sur l'éventuelle intentionnalité du crash. "Aucun accident n'est hasardeux en Iran. Je ne peux donc pas affirmer qu'il n'y a pas un pouvoir étranger derrière cet évènement, qui aurait pu être programmé depuis maintenant plus de trois ans."

"Mais en même temps, en Iran, il y a souvent des problèmes techniques, un manque d'expertise, sans compter que les conditions météorologiques ne permettaient pas un tel décollage", nuance toutefois Majid Gelpour.

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

Un homme regarde les informations sur le décès d'Ebrahim Raïssi. [AFP - Atta Kenare]AFP - Atta Kenare
Décès d'Ebrahim Raïssi: l'analyse de Majid Golpour, chercheur associé à l’Université Libre de Bruxelles / La Matinale / 9 min. / le 20 mai 2024

09h30

Le décès d'Ebrahim Raïssi "pourrait être un signe d'ouverture" pour l'Iran

Interrogé dans La Matinale lundi, le spécialiste de l'Iran Majid Golpour estime que la disparition du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère ouvre une période de bouleversements aussi bien à l'intérieur du pays que pour les relations internationales.

Ce décès soudain pourrait ainsi être un soulagement pour la population. "L'Iran vit une crise majeure, sur le plan financier, économique, géopolitique, sociétal et identitaire, avec une répression massive et totale. Aujourd'hui, on ne peut pas dire c'est la fin de la répression, mais c'est un espoir d'ouverture pour les Iraniens. Peut-être allons-nous voir des changements au sein de la société civile iranienne."

>> Lire en détail : Le décès d'Ebrahim Raïssi rebat les cartes géopolitiques "et pourrait être un signe d'ouverture" pour l'Iran

08h50

Hommages du Hamas et du Hezbollah

Le Hamas a présenté lundi ses "condoléances" au peuple iranien après l'annonce de la mort du président Ebrahim Raïssi. "Nous partageons le tristesse et la douleur du peuple frère iranien" après cet accident ayant coûté la vie à l'ayatollah Raïssi, à son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et à d'autres responsable de la République islamique. Le Hamas a pu apprécier "le soutien à la résistance palestinienne et les efforts incessants de solidarité" avec les Palestiniens depuis le début, le 7 octobre, de la guerre en cours à Gaza avec Israël, écrit le mouvement dans un communiqué.

De son côté, le Hezbollah a rendu hommage au "protecteur des mouvements de résistance" contre Israël dans la région. "Le président martyr était pour nous un grand frère, un appui solide (..) et un protecteur des mouvements de résistance", a affirmé la formation qui combat Israël depuis le sud du Liban.

08h40

Les corps des victimes de l'accident, dont celui du président, récupérés

Les secours iraniens ont récupéré lundi matin les dépouilles du président iranien Ebrahim Raïssi et des huit autres passagers de l'hélicoptère qui s'est écrasé, a annoncé le Croissant Rouge.

"Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz", la grande ville du nord-ouest, a déclaré à la télévision d'Etat le chef du Croissant Rouge, Pirhossein Koulivand, en annonçant la fin des opérations de recherche.

08h10

Le Pakistan déclare une journée de deuil

Le Pakistan a annoncé une journée de deuil en hommage au président iranien. "Le Pakistan va observer une journée de deuil et le drapeau sera en berne" en "solidarité avec l'Iran", pays "frère", a écrit le Premier ministre, Shehbaz Sharif, sur le réseau social X. "L'immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel", a-t-il ajouté, alors qu'Islamabad avait accueilli en grandes pompes le dirigeant iranien fin avril.

07h40

La mort de Raïssi ne va pas entraîner "la moindre perturbation dans l'administration" de l'Iran

Le gouvernement iranien a assuré lundi dans un communiqué que le décès du président Ebrahim Raïssi n'allait pas entraîner de problèmes dans l'administration du pays.

"Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (...) a sacrifié sa vie pour la nation", a réagi le gouvernement. "Nous assurons à la nation loyale que, avec l'aide de Dieu et le soutien du peuple, il n'y aura pas la moindre perturbation dans l'administration du pays", a-t-il ajouté.

Le gouvernement tiendra lundi une "réunion d'urgence", a indiqué l'agence officielle Irna sans donner de détails sur l'horaire et la teneur des discussions.

07h20

Ebrahim Raïssi remplacé par le vice-président en attendant une nouvelle élection

Le président iranien Ebrahim Raïssi va être remplacé par le Premier vice-président, Mohammad Mokhber, avant une élection présidentielle qui devra se tenir dans les 50 jours.

L'article 131 de la Constitution de la République islamique prévoit que, "en cas de décès, de destitution, de démission, d'absence ou de maladie d'une durée supérieure à deux mois du président", c'est "le premier vice-président qui assumera les pouvoirs du président".

Ce processus doit avoir "l'approbation du Guide suprême", précise l'article, alors que l'ayatollah Ali Khamenei est la plus haute autorité du pays et son chef d'Etat.

La Constitution prévoit qu'un Conseil "composé du président du Parlement, du chef de la justice et du premier vice-président est tenu d'organiser l'élection d'un nouveau président dans un délai maximum de 50 jours".

Dirigeant d'entreprises

Le futur président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a été nommé par Ebrahim Raïssi comme premier vice-président en août 2021, après la présidentielle.

Mohammad Mokhber. [AFP - HO/IRANIAN VICE PRESIDENCY]
Mohammad Mokhber. [AFP - HO/IRANIAN VICE PRESIDENCY]

Il est né à Dezfoul dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où il a occupé plusieurs postes officiels. Il a été aussi dirigeant d'entreprises et a présidé depuis 2007 la Fondation de l'ordre de l'Imam (Setad).

Cette fondation a été établie à la fin des années 1980 afin de gérer les propriétés confisquées à la suite de la Révolution islamique de 1979.

Elle est devenue au fil des années un important conglomérat économique d'Etat avec des parts dans les différents secteurs, y compris la santé.

Depuis la révolution de 1979, le président est nommé pour quatre ans, renouvelable une fois consécutivement. Secondé par plusieurs vice-présidents, il est chargé de nommer et de diriger le Conseil des ministres car le poste de Premier ministre n'existe pas en Iran.

07h10

Le Premier ministre indien Modi se dit "profondément attristé et choqué"

Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est déclaré lundi "profondément attristé et choqué par la disparition tragique" du président iranien Ebrahim Raïssi.

"Je présente mes sincères condoléances à sa famille et au peuple iranien", a déclaré Narendra Modi sur le réseau social X, ajoutant que l'Inde était "aux côtés de l'Iran en ce moment de tristesse".

07h00

Un ultraconservateur de 63 ans

Ebrahim Raïssi, un ayatollah de 63 ans, était président de la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.

Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs.

Une image du président iranien à bord de son hélicoptère. [AFP - HO/IRNN]
Une image du président iranien à bord de son hélicoptère. [AFP - HO/IRNN]

Ebrahim Raïssi était sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.

Le président iranien s'était alors félicité d'"un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes" de 2022.

>> Revoir son portrait au 19h30 :

Depuis 2021, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi préside l'Iran, et pourrait succéder à l'actuel guide suprême de la Révolution islamique
Depuis 2021, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi préside l'Iran, et pourrait succéder à l'actuel guide suprême de la Révolution islamique / 19h30 / 1 min. / le 19 mai 2024

06h45

Les médias officiels confirment la mort du président

L'information du décès du président a été donnée par les principales agences de presse et journaux, dans l'attente d'une déclaration des autorités après la découverte de l'épave de l'hélicoptère à l'aube. La télévision diffuse lundi matin des chants religieux en montrant des photos du président.

"Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d'Iran a rejoint le royaume suprême", a indiqué l'agence officielle Irna, en saluant "le martyre" des victimes. Elle a précisé que le gouvernement publierait "une déclaration" en milieu de matinée.

>> Ecouter les précisions de Siavosh Ghazi dans La Matinale :

L'hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi au moment de son décollage. [IRNA / AFP - Ali Hamed Haghdoust]IRNA / AFP - Ali Hamed Haghdoust
Le point de situation après l'annonce du décès d'Ebrahim Raïssi / La Matinale / 1 min. / le 20 mai 2024

04h20

L'épave de l'hélicoptère localisée, "aucun signe de vie"

L'hélicoptère qui transportait le président et le ministre des affaires étrangères iraniens a été localisé sur une montagne du nord-ouest de l'Iran. La situation n'est "pas bonne" pour espérer retrouver des survivants, ont annoncé lundi les secours. "Les secours s'approchent du site du crash", a déclaré le chef du Croissant-Rouge, Pirhossein Koolivand.

"A ce stade, il n'y a aucun signe montrant que les passagers de l'hélicoptère sont en vie", a indiqué la télévision après la découverte de la localisation de l'appareil qui s'est écrasé sur le flanc d'une montagne.

Les opérations de recherche, menées par 73 équipes de secours, se déroulent dans des "conditions difficiles" dans une zone montagneuse plongée dans la pluie et un épais brouillard.

02h45

Envoi d'aide internationale

A la demande de Téhéran, Moscou a annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu'un hélicoptère. Le président Vladimir Poutine s'est entretenu avec l'ambassadeur d'Iran en Russie, selon l'agence de presse officielle Tass.

Plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Koweït) ont aussi apporté leur soutien à Téhéran et offert de l'aider dans les recherches, au même titre que la Syrie et l'Irak.

La Turquie a déployé 32 secouristes et six véhicules, tandis que l'Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l'Iran, "le service de cartographie de réponse rapide CopernicusEMS" pour épauler Téhéran dans les recherches.

02h00

D'intenses recherches dans la nuit

De difficiles recherches se poursuivent dans la nuit de dimanche à lundi dans le nord-ouest de l'Iran pour retrouver l'hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi qui a été victime d'un "accident", selon des responsables et des médias officiels.

Le président Raïssi se trouvait à bord de l'appareil en compagnie du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, du gouverneur de la province et du principal imam de la région, selon l'agence Irna.

L'appareil, un Bell 212, faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où Ebrahim Raïssi devait rejoindre Téhéran.

Le ministre de l'Intérieur Ahmed Vahidi a évoqué la possibilité d'un "atterrissage brutal" de l'appareil présidentiel, sans donner de détails.

01h00

Réunion d'urgence du gouvernement

Le gouvernement a tenu une réunion d'urgence et des ministres ont été dépêchés à Tabriz, selon le porte-parole du gouvernement.

Cette réunion a été présidée par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, qui prendrait les fonctions de président en cas de décès d'Ebarhim Raïssi, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.

00h00

De retour d'Azerbaïdjan

Ebrahim Raïssi s'était rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays.

Ebrahim Raïssi a inauguré dimanche un barrage à la frontière avec l'Azerbaïdjan en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev. [AFP - -]
Ebrahim Raïssi a inauguré dimanche un barrage à la frontière avec l'Azerbaïdjan en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev. [AFP - -]

Au cours d'une conférence de presse commune, il avait de nouveau apporté son soutien aux Palestiniens dans la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël. "Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman, et nous sommes convaincus que les peuples d'Iran et d'Azerbaïdjan soutiennent toujours les peuples de Palestine et de Gaza et détestent le régime sioniste", avait-il déclaré.

DIMANCHE 19 MAI

Retour sur les évènements de dimanche

"Un accident est survenu avec l'hélicoptère transportant le président" dans la région de Jolfa, au coeur d'une zone montagneuse peu peuplée, a indiqué dimanche la télévision d'Etat. Le lieu de l'accident serait situé dans la forêt de Dizmar, près de la ville de Varzaghan.

>> Revoir les précisions dans le 19h30 de dimanche :

L’hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères s'est écrasé, et des recherches intensives ont été lancées.
L’hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères s'est écrasé, et des recherches intensives ont été lancées. / 19h30 / 1 min. / le 19 mai 2024