Du cinéaste Jean-Jacques Annaud au styliste Jean-Charles de Castelbajac en passant par la chanteuse d'opéra Julie Fuchs, des personnalités livrent leur regard sur Notre-Dame, qui a inspiré leur travail ou nourri leur imaginaire.
Jean-Jacques Annaud, cinéaste et réalisateur du film "Notre-Dame brûle" (2022)
"Quand Emmanuel Macron a annoncé que Notre-Dame serait restaurée en cinq ans après ce monstrueux incendie, j'ai vraiment pensé que ça n'allait pas le faire. Aujourd'hui, j'attends le bonheur de redécouvrir cette cathédrale. J'habite à 100 mètres et j'ai vécu intensément la reconstruction".
"Je prends cet incendie tragique comme un immense mal pour un bien: depuis le drame, toutes les procédures de sécurité ont été revues dans les cathédrales et nos plus beaux monuments historiques".
"Notre-Dame est une star internationale d'une grande beauté qui a été attaquée par le plus charismatique des méchants: le feu. De toutes les actrices que j'ai eu la chance de diriger, Notre-Dame est sans nul doute la plus digne, mais aussi la plus fragile."
A noter que le film "Notre-Dame brûle" de Jean-Jacques Annaud est diffusé sur RTS1, le 7 décembre 2024 à 21h.
Julie Fuchs, soprano qui s'est produite dans la cathédrale en décembre 2020 et chantera à la réouverture
"En décembre 2020, je me rappelle qu'il y avait beaucoup de précautions prises, notamment en termes de sécurité. On avait chanté avec des casques, des chaussures de sécurité. Il y avait la sensation d'entrer dans une grande dame toute abîmée, toute fragilisée".
"J'avais l'impression d'apporter un peu de vie, de douceur, d'art, de musique et de confiance en la vie dans ce bâtiment fragilisé. C'était un moment unique parce que j'avais l'impression qu'il fallait prendre extrêmement soin de ce qu'on amenait entre ces murs".
"Peut-être que c'était un peu à notre tour en tant qu'artiste de déposer un baume sur ces murs traumatisés".
Jean-Charles de Castelbajac, styliste et créateur des nouvelles tenues liturgiques à Notre-Dame
"Notre-Dame est un lieu extraordinaire parce qu'il n'y a pas de touristes, il y a des visiteurs, et il y a cette dimension universelle. On sent la puissance et on a ressenti une tristesse universelle lorsque Notre-Dame a brûlé. C'était un moment d'une terrible émotion, comme une prémonition pour notre monde en difficulté".
"Mais je suis un infatigable optimiste. Donc je suis rentré à la maison. J'ai commencé à dessiner le toit de Notre-Dame en vitraux, à installer des arcs-en-ciel, des anges. Et mon utopie a repris le dessus. Mais je n'ai jamais pensé à ce moment que je serai convoqué pour participer à ce merveilleux projet, à cet atelier Notre-Dame qui fait qu'on a ce rendez-vous avec cette merveilleuse dame universelle".