Il n'y aura pas d'amnistie pour les coupables de torture de détenus, assure le chef des rebelles
- Abou Mohammad al-Jolani, le chef du groupe HTS qui a mené l'offensive rebelle lancée le 27 novembre, a réaffirmé mercredi que "les personnes impliquées dans la torture et l'élimination des détenus" ne seraient pas graciées. Il a demandé leur remise par les pays où ils auraient fui.
- Le chef des forces dominées par les Kurdes qui contrôlent de vastes régions du nord-est de la Syrie a annoncé mercredi une trêve avec les groupes pro-Turcs à Manbij, zone à majorité arabe, où des combats ont fait 218 morts.
- Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken se rendra en visite vendredi en Turquie pour discuter de la situation en Syrie après le renversement du dictateur Bachar al-Assad, a indiqué mercredi une source officielle turque.
- Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, a appelé les Syriens de l'étranger à rentrer chez eux pour permettre au pays "de prospérer", dans une interview publiée mercredi dans le quotidien italien Corriere della Sera.
- Les rebelles qui ont pris le pouvoir à Damas dans la nuit de samedi à dimanche ont annoncé mardi soir s'être emparés de la ville de Deir Ezzor, sur les rives de l'Euphrate, à l'est du pays. La ville était tenue par des forces kurdes qui se sont retirées dans des localités environnants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Suivi assuré par RTSinfo
23h05
Le parti Baas de Bachar al-Assad suspend ses activités et cède ses biens
Le parti Baas, qui a été au pouvoir en Syrie pendant plus de 50 ans, a annoncé mercredi la suspension de ses activités "jusqu'à nouvel ordre", trois jours après la chute du président Bachar al-Assad.
La direction centrale du parti a décidé de "suspendre toutes les activités du parti (...) jusqu'à nouvel ordre", et de "remettre tous les équipements, véhicules et armes" au nouveau ministère de l'Intérieur, a indiqué le secrétaire général adjoint du parti dans un communiqué.
De plus, "tous les biens et fonds du parti seront placés sous la supervision du ministère des Finances, et leurs revenus seront déposés à la Banque centrale de Syrie", a-t-il ajouté.
21h00
Antony Blinken de retour au Proche-Orient, orienté cette fois-ci sur la Syrie
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a décollé mercredi pour la Jordanie, où il doit avoir des entretiens centrés sur la Syrie, dans le cadre d'une nouvelle tentative d'influer sur le cours des évènements.
Lors des discussions qui se tiendront jeudi à Aqaba, sur la mer Rouge, et un jour plus tard à Ankara, la capitale turque, il "réitérera le soutien des Etats-Unis à une transition inclusive, menée par les Syriens, vers un gouvernement responsable et représentatif", a indiqué le porte-parole de son département dans un communiqué.
Il évoquera aussi "la nécessité pour le processus de transition et le nouveau gouvernement syrien de respecter les droits des minorités, de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, d'empêcher que la Syrie ne serve de base au terrorisme ou ne constitue une menace pour ses voisins, et de veiller à ce que les stocks d'armes chimiques soient sécurisés et détruits en toute sécurité", a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat américain entend aussi insister sur "la nécessité urgente de conclure un accord de cessez-le-feu à Gaza qui garantisse la libération des otages", a indiqué le porte-parole.
20h35
Les libertés des femmes syriennes suspendues à l'orientation du nouveau gouvernement
Alors que l'avenir de la Syrie est désormais tributaire des rapports de force politiques qui se joueront dans les prochains mois, le sort particulier des femmes est un enjeu de taille. Si la plupart se réjouissent aujourd'hui de la chute du régime, elles auraient beaucoup à perdre en cas d'instauration d'un régime islamiste strict et conservateur, sur le modèle afghan.
Dans les villes, beaucoup de Syriennes n'ont par exemple jamais porté le voile. Et à Damas, Hiba se montre confiante vis-à-vis de l'arrivée des rebelles à Damas. "Je n'ai pas peur concernant les femmes, ces rebelles font partie notre peuple", déclare-t-elle au micro de la RTS.
Pourtant, certains rebelles ne cachent pas leur désapprobation vis-à-vis des femmes qui ne portent pas de voile. Mais ils n'affirment aucun mot d'ordre clair. "C'est Dieu qui ordonne de porter le voile et de se couvrir le visage, les musulmanes syriennes sont fières de porter le voile, c'est la coutume", commente simplement un commandant des forces rebelles.
Pour Rama et Nathalie, deux danseuses rencontrées par la RTS, le renversement du pouvoir est à la fois source de soulagement et d'inquiétude. À l'arrivée des rebelles, elles ont hésité à fuir, mais sont finalement restées à Damas. "Je suis inquiète, en tant que femme musulmane. Les rebelles disent que le voile est obligatoire mais pour moi, ça doit être un choix personnel. Et moi, je n'ai jamais voulu le porter", confie la première.
"J'étais dans le doute et je le suis toujours", explique la seconde. "Mais en tant qu'artistes, notre devoir est de rester ici, de faire porter notre voix et de faire respecter nos droits." Et pour l'heure, il est difficile d'avoir des certitudes sur les intentions du nouveau pouvoir.
19h40
"Avec la Turquie, nous craignons un nettoyage ethnique", témoignent les Kurdes de Syrie
Depuis la chute de Bachar al-Assad, l'inquiétude grandit au sein de la communauté kurde de Syrie. Des groupes armés pilotés par la Turquie ont attaqué leurs territoires au nord-est du pays et Ankara a mené une série de bombardements sur des villages de cette région. Mercredi encore, la campagne autour de la ville de Kobané a été touchée par des frappes de drones.
À Qamichli, capitale de la région de facto autonome du Kurdistan syrien, le régime de Bachar al-Assad occupait toujours un quartier entier du centre-ville. On l'appelait même la "place du régime", et il inspirait la crainte de la population. Ses rues abritaient notamment une prison ainsi qu'une caserne militaire. Ainsi, lundi matin, les habitants ont célébré la chute du pouvoir et y ont déboulonné le buste d'Hafez al-Assad. Mais la population a vite déchanté.
Attentes mitigées envers Damas
"Nous sommes la seule communauté à être habitée par un sentiment partagé", témoigne un étudiant en droit de Qamichli. "Nous avons commencé par nous réjouir de la chute du régime (...) mais très vite, l'inquiétude s'est focalisée sur la Turquie. Tout le mal que l'on peut dire du régime syrien, ça n'atteint pas le niveau de pression de la Turquie. Nos droits ont été bafoués par le régime syrien, mais avec la Turquie, nous craignons un nettoyage ethnique", explique-t-il. "C'est la destruction de la communauté kurde dans la région qui est en jeu!"
En 2019, la Turquie avait attaqué la ville kurde d'Afrin, au nord de la Syrie, entraînant des dizaines de milliers de déplacements, notamment vers la ville d'Alep. La crainte qu'un scénario similaire puisse se répéter à la faveur de la déstabilisation du pays est donc très forte.
Et concernant le nouveau gouvernement qui se dessine à Damas, les attentes sont mitigées et les Kurdes restent très vigilants. L'inclinaison islamiste des groupes rebelles ayant renversé le pouvoir pourrait favoriser une collusion d'intérêt avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, lui aussi islamiste. Ainsi, plusieurs personnes à Qamichli comptent plutôt sur une pression internationale, notamment des États-Unis, pour convaincre la Turquie de cesser ses attaques.
Invitée à analyser la situation mercredi soir dans Forum, la spécialiste de la région Dorothée Schmid souligne que l'intérêt turc est principalement territorial au nord de la Syrie, avec une volonté d'anéantir le "proto-Etat" indépendant qu'est le Rojava. Selon elle, Ankara profite donc qu'il n'y ait pas encore d'agenda idéologique clair de la part de Damas, notamment en matière de protection de ses minorités, pour poursuivre son projet d'éradication du Rojava.
Pour elle, la décision des Etats-Unis sera l'enjeu principal, mais elle pointe l'absence d'intérêt réel pour Washington de rester investi dans la région. "La Turquie est membre de l'Otan, donc c'est en principe un allié des États-Unis. Mais en Syrie, la Turquie s'est retrouvée en opposition aux États-Unis parce que les Kurdes étaient nos alliés dans la lutte contre Daesh. Et ces Kurdes, on les a pratiquement laissés tomber à partir du moment où Daesh était défait", rappelle-t-elle.
Par ailleurs, "ceux qui sont concernés sont plutôt les États européens, dont certains djihadistes partis en Syrie sont encore détenus dans les prisons kurdes. C'est tout le débat aujourd'hui en France, par exemple", note-t-elle.
19h20
Près de 100 millions de francs d'avoirs syriens gelés en Suisse
Le montant des actifs syriens bloqués en Suisse atteint environ 99 millions de francs, a indiqué le Département de l'Economie, confirmant une information de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Il précise qu'il s'agit de sommes gelées en vertu des sanctions adoptées en 2011. La Suisse s'était alors alignée sur les sanctions de l'Union européenne à l'encontre du régime de Bachar al-Assad.
Il ne s'agit pas d'actifs appartenant directement à l'ex-dirigeant, mais d'avoirs liés à des personnes et entités qui ont été gelés à la suite de l'adoption de ces sanctions en 2011, précise le DEFR. A l'heure actuelle, 318 personnes et 87 entités figurent sur la liste de ces sanctions. Elles ont "partagé la responsabilité de la répression violente exercée par le régime syrien contre la population civile, soutenu le régime syrien et son armée, ou encore bénéficié des avantages du régime syrien", a détaillé le ministère de l'Economie
Quand "des dictateurs tombent, la Suisse et sa place financière reviennent comme par réflexe sur le devant de la scène", estimait de son côté la NZZ. Mais "une chasse aux millions d'Assad" ne semble pas se dessiner, puisque "les relations financières de la Suisse avec la Syrie sont pratiquement gelées depuis 2011", poursuivait le journal.
19h15
L'aéroport international de Damas devrait rouvrir "dans les prochains jours"
L'aéroport international de Damas, fermé depuis la chute de la capitale syrienne aux mains des rebelles dimanche, se prépare à rouvrir "dans les prochains jours", a affirmé mercredi son directeur, sans donner de date précise. "Nous œuvrons sans relâche", assure-t-il.
"Nous pouvons commencer rapidement à permettre le survol des avions dans l'espace aérien syrien qui a été fermé", a-t-il ajouté.
L'armée syrienne et les forces de sécurité avaient quitté tôt dimanche l'aéroport de Damas face à l'avancée de forces rebelles, peu après la fuite de Bachar al-Assad en avion, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
17h50
L'ONU demande une transition "inclusive" pour éviter une "nouvelle guerre civile"
La transition en Syrie doit être "inclusive", a demandé l'émissaire de l'ONU Geir Pedersen.
"Ma plus grande inquiétude est que la transition crée de nouvelles contradictions qui pourraient conduire à de nouvelles querelles" et "potentiellement à une nouvelle guerre civile", a-t-il déclaré dans un bref entretien à l'AFP au siège de l'ONU à Genève.
17h40
Les frappes israéliennes en Syrie sont contraires au droit international, selon un expert de l'ONU
Les frappes isréliennes en Syrie sont sans fondement au regard du droit international, a affirmé mercredi un expert de l'ONU.
"Il n'y a absolument aucun fondement au regard du droit international pour désarmer de manière préventive ou anticipée un pays que l'on n'aime pas", a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme et la lutte antiterroriste, Ben Saul, lors d'une conférence de presse à Genève.
"Si c'était le cas, ce serait la porte ouverte au chaos mondial, car de nombreux pays ont des adversaires qu'ils aimeraient voir désarmés", a-t-il ajouté. "Vous ne pouvez pas suivre votre ennemi où qu'il se trouve dans le monde et le bombarder", a insisté l'Australien.
L'expert, qui comme les autres rapporteurs est mandaté par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'exprime pas au nom de l'organisation, a indiqué que la situation avec le Liban, où Israël mène également des frappes depuis plusieurs mois, est "différente" car "il s'agit d'un conflit ouvert".
17h35
Plus de 100'000 dossiers d'asile en attente dans l'UE
Plus de 100'000 demandes de protection internationale émanant de Syriens en exil dans l'UE sont à l'étude dans les 27 pays membres, selon des chiffres rendus publics mercredi par l'agence de l'Union européenne pour l'asile (EUAA).
Fin octobre, on recensait un peu plus de 108'200 requêtes en attente d'une première décision, sachant que les rejets peuvent faire l'objet de recours, a-t-on précisé de même source.
Ces données sont rendues publiques au moment où les autorités de plusieurs Etats membres, notamment l'Allemagne, l'Italie, la Suède et la Belgique, ont annoncé suspendre le traitement des demandes d'asile de Syriens après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad le week-end dernier.
16h50
L'ONU est "engagée à soutenir une transition en douceur"
L'Organisation des nations unies est "totalement engagée à soutenir une transition en douceur" en Syrie après le renversement de Bachar al-Assad, a déclaré mercredi son secrétaire général Antonio Guterres en déplacement à Pretoria dans le cadre de la présidence sud-africaine du G20.
"L'ONU est totalement engagée à soutenir une transition en douceur du pouvoir, avec un processus politique inclusif dans lequel les droits de toutes les minorités seront pleinement respectés, et à ouvrir la voie à une Syrie unie et souveraine, à l'intégrité territoriale pleinement rétablie", a affirmé Antonio Guterres.
Interrogé sur les propos du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a affirmé que la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël appartenait à son pays "pour l'éternité", le secrétaire général de l'ONU a répondu que "l'éternité ne résoudrait pas le problème de la violation du droit". "Cette occupation n'est pas reconnue internationalement", a rappelé Antonio Guterres.
15h15
Paris et Madrid appellent à respecter l'intégrité territoriale de la Syrie
La France "appelle Israël à se retirer de la zone" tampon instaurée entre l'Etat hébreu et la Syrie, ainsi qu'"au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie", selon le ministère des Affaires étrangères.
"Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l'accord sur le désengagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, Israël et la Syrie", insiste la Quai d'Orsay après l'incursion de forces israéliennes dans cette zone située à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël.
De son côté, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a lui aussi appelé mercredi à une "transition politique ordonnée" en Syrie et au respect de l'"intégrité territoriale" de ce pays, durant une rencontre à Madrid avec son homologue libanais Najib Mikati.
15h05
Le tombeau d'Hafez al-Assad incendié
Le tombeau de l'ancien président syrien Hafez al-Assad situé dans son village natal sur la côte méditerranéenne a été incendié.
Hafez al-Assad a régné sans partage durant trois décennies sur la Syrie jusqu'à sa mort en 2000, quand son fils, Bachar al-Assad, est devenu président.
Situé dans un mausolée de la région alaouite de Lattaquié, le tombeau de Hafez al-Assad a été incendié par des combattants rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
14h45
Les coupables de torture ne seront pas amnistiés, selon al-Jolani
Le chef des rebelles syriens a déclaré mercredi que les personnes impliquées dans la torture des détenus ne seraient pas graciées, après la libération de milliers de prisonniers des geôles du clan Assad.
"Nous n'amnistierons pas les personnes impliquées dans la torture et l'élimination des détenus et nous les poursuivrons dans notre pays", a déclaré Abou Mouhammad al-Jolani, qui se fait appeler désormais par son vrai nom, Ahmad al-Chareh, demandant aux autres pays de leur remettre "tous les criminels ayant fui afin qu'ils soient traduits en justice".
14h30
Antony Blinken va se rendre en Jordanie et Turquie pour des discussions de crise
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra mercredi en Jordanie, puis en Turquie, pour des entretiens sur la Syrie, a annoncé le département d'Etat.
Lors des discussions qui se tiendront jeudi à Aqaba, sur la mer Rouge, et un jour plus tard à Ankara, la capitale turque, Antony Blinken "réitérera le soutien des Etats-Unis à une transition inclusive, menée par les Syriens, vers un gouvernement responsable et représentatif", a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.
Depuis plus d'une décennie, Washington a tenté de se tenir à l'écart de la débâcle politique en Syrie, n'y voyant aucun partenaire viable, mais l'offensive éclair menée par les rebelles islamistes qui a entraîné la chute du régime Assad impose une nouvelle réflexion.
Quelque 900 militaires américains sont basés en Syrie depuis 2014. Ils ont travaillé avec les combattants kurdes qui combattaient les djihadistes du groupe Etat islamique dans le nord-est de la Syrie.
Mais le soutien de Washington aux forces kurdes a créé des tensions avec la Turquie qui les voit comme une extension du parti kurde PKK, interdit en Turquie. Le PKK mène une insurrection contre l'Etat turc depuis plusieurs décennies.
14h15
La Grèce a suspendu temporairement l'examen des demandes d'asile de Syriens
La Grèce, pays d'entrée dans l'Union européenne de nombreux réfugiés, a suspendu temporairement l'examen des demandes d'asile de Syriens, a indiqué le ministre des Migrations, Nikos Panagiotopoulos, mercredi, emboîtant ainsi le pas de nombreux partenaires européens.
"Nous gelons temporairement (...) toutes les procédures (de demandes d'asile de Syriens) jusqu'à ce que nous puissions évaluer les nouvelles données" politiques en Syrie après le renversement de Bachar al-Assad, a-t-il affirmé sur la radio Real FM.
12h45
Un haut responsable russe affirme qu'Assad est en Russie
Un responsable russe a affirmé mardi que le président syrien déchu Bachar al-Assad se trouvait désormais en Russie.
"Le président Assad est en Russie", a assuré Sergei Ryabkov, ministre adjoint des Affaires étrangères, en interview à la chaîne de télévision américaine NBC.
"Dans une telle situation, ce ne serait pas bien du tout de ma part de détailler ce qui s'est passé et comment ça s'est passé mais [Bachar al-Assad] est en sécurité", a expliqué Sergueï Ryabkov.
Les agences de presse russes avaient annoncé dimanche, en citant une source au Kremlin, que Bachar al-Assad, allié de la Russie, et sa famille se trouvaient à Moscou.
La présidence russe avait toutefois refusé lundi de confirmer la présence sur son sol de l'ex-dirigeant.
12h20
La chute d'Assad n'affaiblira pas l'Iran, assure le guide suprême iranien
La chute de Bachar al-Assad n'affaiblira pas l'Iran, a estimé mercredi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dont le pays a été un soutien indéfectible du président syrien déchu.
La chute de la famille Assad est un coup dur pour l'Iran qui s'est investi politiquement, financièrement et militairement dans le pays, mais voit désormais ses intérêts menacés.
"S'imaginer que lorsque la résistance est affaiblie, l'Iran islamique est aussi affaibli, c'est ne pas connaître la signification de résistance", a affirmé Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989.
11h55
Trêve entre forces pro-Kurdes et combattants pro-Turcs
Le chef des forces dominées par les Kurdes qui contrôlent de vastes régions du nord-est de la Syrie a annoncé mercredi une trêve avec les groupes pro-Turcs à Manbij, zone à majorité arabe.
"Nous sommes parvenus via une médiation américaine à un accord de cessez-le-feu à Manbij", a déclaré Mazloum Abdi, commandant des Forces Démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington. Il a ajouté que les combattants du Conseil militaire de Manbij, affiliés au FDS, "se retireront de la zone dès que possible".
Mazloum Abdi a ajouté que les combattants du Conseil militaire de Manbij, affiliés au FDS, "se retireront de la zone dès que possible". "Notre but est de parvenir au cessez-le-feu dans toute la Syrie pour commencer un processus politique en faveur de l'avenir du pays", a-t-il poursuivi.
Ces trois derniers jours, "218 membres des forces pro-kurdes et des factions pro-Ankara ont été tués dans des combats à Manbij et dans ses environs", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
11h50
La Suisse est en possession de 99 millions de fonds syriens gelés
On trouve dans les banques suisses encore 99 millions de francs suisses provenant de Syrie. Ce montant avait été gelé après le début du conflit, a indiqué mercredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).
Ce montant a été bloqué suite à la reprise par Berne des sanctions de l'UE décidée en 2011 au début du conflit en Syrie. Tant que les sanctions de l'UE à l'encontre de la Syrie sont en vigueur, elles peuvent également être maintenues en Suisse, indique le Seco, confirmant une information parue dans la Neue Zürcher Zeitung.
Aucune chasse aux millions du régime Bachar al-Assad ne se dessine en Suisse, écrit le journal, car les relations financières entre Berne et Damas sont pratiquement gelées depuis 2011 et les banques suisses s'étaient déjà largement retirées dans les années 2000 des affaires autrefois florissantes avec la Syrie. Trois ministres du gouvernement de Bachar al-Assad figurent en outre sur la liste des sanctions de la Suisse depuis mardi soir.
11h45
Le Kremlin souhaite une situation "stabilisée le plus vite possible"
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi vouloir une situation "stabilisée le plus vite possible" en Syrie.
Il a estimé que les centaines de frappes menées par Israël contre des sites stratégiques en Syrie et le déploiement de troupes israéliennes à la lisière de la partie du Golan syrien occupée par Israël "ne contribuent guère à la stabilisation de la situation dans une Syrie déjà déstabilisée".
Dmitri Peskov a aussi affirmé que Moscou est "en contact" avec les nouvelles autorités à propos du sort des deux bases militaires russes situées sur le territoire syrien: la base navale de Tartous et l'aérodrome militaire de Hmeimim. Le Kremlin soutenait le régime de Bachar al-Assad, qui aurait fui à Moscou.
10h35
La Suisse clarifie sa position sur les réfugiés syriens
La suspension des procédures décidée lundi après la chute de Bachar al-Assad concerne 500 requérants syriens en Suisse, selon le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Ce gel concerne uniquement les procédures en cours, précise-t-il, voulant éclaircir une décision "qui n'a pas été comprise".
La suspension des procédures pour les requérants d'asile syriens "diffère simplement la décision en attendant que la situation s'éclaircisse", a déclaré la porte-parole du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), Anne Césard, contactée par Keystone-ATS.
Le SEM n'a pas pu dire quand la demande des 500 personnes qui voient leur procédure mise sur pause a été déposée.
Les nouvelles demandes d'asile sont toujours possibles et le gel des renvois forcés en Syrie, décidé en 2011, reste d'actualité, précise Anne Césard, constatant que la décision du SEM "n'a pas été comprise".
10h15
Le Premier ministre appelle les Syriens de l'étranger à rentrer
Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, a appelé les Syriens de l'étranger à rentrer chez eux pour permettre au pays "de prospérer", dans une interview publiée mercredi dans le quotidien italien Corriere della Sera.
"Leur capital humain, leur expérience permettront au pays de prospérer. Je lance un appel à tous les Syriens de l'étranger: la Syrie est désormais un pays libre qui a gagné sa fierté et sa dignité. Revenez. Nous devons reconstruire, renaître et nous avons besoin de l'aide de tous", a déclaré Mohammad al-Bachir.
Il a aussi assuré que la coalition dirigée par les islamistes "garantira" les droits de toutes les confessions.
Que vont devenir les bases militaires russes en Syrie? C'est la question que soulève la chute de Bachar el-Assad. Les bases navale de Tartous et aérienne de Hmeimim sont des maillons importants pour la projection de la puissance russe dans la région et en Afrique.
Si le Kremlin se veut rassurant en affirmant avoir obtenu des garanties de sécurité pour ses deux bases principales auprès de ceux qui ont renversé le régime, leur perte aurait de graves implications.
Celle du port de Tartous entraînerait un allongement des trajets pour la réparation et l’entretien des navires de guerre russes. Mais surtout, en plus de son accès direct à la Méditerranées, la Russie perdrait le seul port dont elle dispose en eaux chaudes.
La perte de la base aérienne de Hmeimim, à 100 kilomètres au nord de Tartous, compliquerait la tâche des Russes en Afrique. C'est en effet un pivot déterminant pour l'envoi et le rapatriement d'hommes et de matériel sur le continent, mais aussi une halte indispensable pour ravitailler les gros porteurs en carburant.
D'où le changement de ton du Kremlin. On ne parle plus de terroristes mais de rebelles armés. Une façon d'arrondir les angles pour la diplomatie russe qui œuvre activement à la conservation de ces bases, tout en étudiant des alternatives. Une base navale en Algérie, à Port-Soudan, ou à Tobrouk, en Libye, est envisageable, mais s'agissant d'une base aérienne, Moscou n'a pour l’instant pas d'alternative.
01h00
Combats entre pro-Ankara et pro-Kurdes dans le nord de la Syrie
Des combats entre factions soutenues par la Turquie et des forces kurdes ont fait au moins 218 morts en trois jours dans le nord de la Syrie, a indiqué mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu notamment autour de la ville de Manbij. Si les deux camps disent avoir repris certaines parties de la ville, la BBC souligne que des combats se poursuivent dans certains quartiers.
Les forces soutenues par Ankara ont lancé une offensive, à la faveur de laquelle "elles ont pu entrer à Manbij et se déployer dans sa région". L'OSDH a ajouté que les combats se poursuivaient dans la région de Raqqa.
Dans les faits, ces factions téléguidées par Ankara disposent d'une zone située au nord-est de celle contrôlée par HTS, le long de la frontière avec la Turquie. Elles disposent également d'une enclave en territoire kurde, au nord, également le long de cette frontière turque.
Opération anti-Kurdes d'Ankara
La situation reste sous tensions dans le nord et nord-est du pays. Une large partie de cette zone, dont les régions de Raqqa ou bien encore de Deir ez-Zor, sont contrôlées par les forces kurdes depuis que ces dernières ont contribué à la chute du groupe Etat islamique.
Cette zone s'étend le long de la frontière irakienne, mais surtout turque. Une situation qui ne convient que très peu à Ankara, qui depuis des années s'emploie à financer et former "l'Armée nationale syrienne", forte d'environ 80'000 hommes issus de 28 groupes rebelles.
00h30
Les rebelles syriens se sont emparés de la ville de Deir Ezzor
Les rebelles syriens qui ont pris le pouvoir à Damas après avoir chassé le président syrien Bachar al-Assad ont annoncé mardi s'être emparés de la ville de Deir Ezzor dans l'est du pays. Les forces kurdes présentes dans la ville se sont retirées, selon une ONG.
"Nos forces se sont emparées de la totalité de la ville de Deir Ezzor", ont indiqué les rebelles dans un communiqué. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche des rebelles, a indiqué que les forces kurdes s'étaient retirées dans des localités environnantes, avant la prise de contrôle par des combattants arabes locaux qui ont rejoint les rangs des rebelles après leur offensive éclair lancée le 27 novembre.
Après la chute de Bachar al-Assad, les forces gouvernementales s'étaient retirées de territoires sous leur contrôle dans la province de Deir Ezzor et les forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes s'y étaient déployées.
00h15
Le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité
Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, aussitôt nommé, a promis calme et stabilité mardi aux Syriens, deux jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad. Il est chargé de diriger le gouvernement transitoire jusqu'au 1er mars.
Abondant dans le même sens, Abou Mohammad al-Jolani, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à la tête de la coalition rebelle, a affirmé à Sky News depuis Damas que "les gens sont épuisés par la guerre. Le pays n'est pas prêt pour une autre, et ne va pas se retrouver dans une autre (guerre)".
Mohammad al-Bachir a présidé une réunion regroupant les nouveaux ministres et ceux du pouvoir déchu. "La mission du gouvernement intérimaire consiste à préserver la stabilité des institutions et à éviter la désintégration de l'Etat", a-t-il dit.
Né en 1983, il a dirigé ces dernières années l'administration des rebelles à Idleb, leur fief dans le nord-ouest du pays.