Ces plages célèbres dont l'histoire est méconnue

Martha’s Vineyard, l’une des îles les plus chères des Etats-Unis, nichée au sud du Massachussetts, attire les grandes fortunes américaines et les présidents démocrates. La famille Obama y a même acheté une résidence secondaire. "Le président Obama a commencé à venir, parce que beaucoup de ses amis fréquentaient déjà les lieux", explique Bonnie Stacy, conservatrice du Musée de Martha’s Vineyard. "Ils faisaient partie des vacanciers afro-américains que l'on a souvent ici".

La station balnéaire a en effet joué un rôle dans l’émancipation des Noirs aux Etats-Unis. Plusieurs hôtels figuraient dans le Green Book, un guide touristique des lieux acceptant les Afro-Américains, et la petite plage d’Inkwell était l’une des rares à accueillir les baigneurs, sans discrimination. Pour les élites afro-américaines, il s'agissait d'un lieu de fête et d’insouciance.

>> Le reportage de Gaspard Kühn dans le 19h30 :

A Trieste, en Italie, l'ancien empire austro-hongrois a laissé en héritage une plage très particulière. Aux bains publics de la Lanterna, une véritable institution, les hommes et les femmes sont séparés par un mur de trois mètres de haut. Construit sous l’empereur François-Joseph au 19e siècle, ce mur était le symbole de la liberté des femmes.

Depuis 1890, le mur a traversé les époques et résisté aux évolutions de la société. Malgré plusieurs propositions de suppression du mur, la volonté de la population de maintenir la séparation l’a emporté haut la main.

>> Le reportage de Valérie Dupont dans le 19h30 :

A Ouistreham, en Normandie, Sword beach porte encore les traces du Débarquement. Des tours sont organisés pour emmener les vacanciers sur les traces de la mémoire du D-Day et du commandant Kieffer. Le parcours raconte le périple du commandant et de ses hommes intégrés aux commandos britanniques le 6 juin 1944.

Alors que sous le sable, des bunkers allemands subsistent, la légèreté des jeux de plage a aujourd'hui repris ses droits à Sword beach. "Je suis frappé par la différence qu'il y a entre cette insouciance et le poids historique", confie un vacancier au 19h30. "Mais quelque part, l’insouciance et ces beaux moments de vacances sont aussi le fruit de cette bataille qui a eu lieu sur cette plage".

>> Le reportage du 19h30 :

Le lac des Quatre-Cantons est devenu malgré lui, il y a plus d’un siècle, le témoin d’une révolution en Suisse. C’est en 1919, à la plage de Weggis (LU), que, pour la première fois dans le pays, hommes et femmes ont pu profiter des joies de la baignade ensemble. Le succès fut immédiat. Durant les trois mois de la saison estivale, 18'000 baigneuses et baigneurs se jettent à l’eau et bronzent côte à côte.

"Il y avait en plus 13'000 voyeurs qui payaient une entrée et venaient seulement voir ces dames et messieurs en maillot de bain", explique Heinz Horat, historien de l’art. "Et visiblement, tout le monde aimait ça". Surnommée à l’époque "le bain de la honte", La plage de Weggis est aujourd’hui devenue une fierté pour ses habitants.

>> Le reportage du 19h30 :

Constanta et ses kilomètres de plages sont le point central du tourisme roumain sur la côte de la mer Noire. A l’horizon, les cargos se succèdent, car depuis deux ans, la ville est devenue indispensable pour l’exportation des céréales ukrainiennes. La frontière avec l’Ukraine n’est en effet qu’à trois heures de route.

Pourtant, les touristes profitent de la plage sans se faire de soucis. La grande majorité viennent de Roumanie, le nombre de vacanciers occidentaux ayant diminué en raison de la guerre dans le pays voisin. Mais une nouvelle clientèle commence à affluer: les Ukrainiens et Ukrainiennes ayant fui leur pays pour s'installer en Roumanie.