Le suivi des législatives françaises. [RTS]
Publié Modifié

Des candidats au poste de Premier ministre commencent à émerger à gauche

- La classe politique française continue mardi les discussions pour tenter de bâtir une majorité et désigner un Premier ministre, après des élections législatives qui ont accouché dimanche d'une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs.

- Alors que les députés de gauche ont investi l'hémicycle de l'Assemblée, les conciliabules se multiplient au sein des partis du Nouveau Front populaire et une stratégie semble se dégager dans leurs rangs: un exécutif restreint à la gauche mais "une assise plus large à l'Assemblée".

- Le président français Emmanuel Macron explore lui un alliance avec les Républicains. Une telle solution renverserait cependant la logique institutionnelle, en écartant du pouvoir la force politique arrivée en tête des élections.

- Le directeur général du Rassemblement national (RN), Gilles Pennelle, a pour sa part démissionné de son poste au lendemain des élections législatives, a-t-on appris mardi auprès du parti.

- Des candidats au poste de Premier ministre commencent à émerger à gauche. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a assuré être "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre. La LFI dissidente Clémentine Autain et l'écologiste Marine Tondelier sont aussi parfois citées.

22h00

Mathilde Panot réélue à la présidence du groupe LFI à l'Assemblée

La députée Mathilde Panot a annoncé qu'elle avait été réélue mardi à la présidence du groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale.

Sur le réseau social X, elle a adressé ses "chaleureux remerciements" aux élus insoumis qui se réunissaient mardi pour la première fois de la nouvelle législature.

Mathilde Panot, 35 ans, est très proche du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. Elle est députée du Val-de-Marne depuis 2017 et présidente du groupe depuis octobre 2021.

20h50

L'agence de notation Moody's met en garde contre une abrogation de la réforme des retraites

L'agence de notation Moody's a prévenu mardi que l'abrogation de la réforme des retraites, comme le souhaite la gauche, et une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies pourraient avoir un impact négatif sur la notation de la France, et souligné les "difficultés" à venir dans le vote des lois.

L'agence internationale, qui attribue actuellement la note Aa2 avec une perspective stable, prévient que la perspective pourrait être abaissée à "négative" en fonction de l'impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.

Sans majorité claire, "voter des lois sera certainement difficile". "Compte tenu des contraintes" avec lesquelles doit composer un tout nouveau gouvernement, "un assainissement budgétaire à travers (une baisse) des dépenses en 2025" est "peu probable", juge Moody's dans un commentaire. Une hausse des recettes est également "improbable".

20h45

Une partie de la droite française se regroupe autour de Laurent Wauquiez

Entre 30 et 40 députés élus avec l'étiquette Les Républicains se réuniront mercredi pour désigner leur président de groupe, après s'être mis d'accord sur la ligne indépendante prônée par Laurent Wauquiez, ont indiqué mardi à l'AFP des sources concordantes.

La droite a remporté une soixantaine de sièges à l'Assemblée dimanche aux législatives, dont une quarantaine sous l'étiquette LR et une quinzaine sous celle de divers droite.

Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions élyséennes et s'est imposé sur ses terres en Haute-Loire face à un candidat RN, "devrait être candidat" pour prendre la tête du groupe, a indiqué une source en interne, précisant qu'"une trentaine ou une quarantaine" de députés ont déjà accepté. 

Quant au nom Les Républicains, il devrait disparaître, la marque "Les Républicains" ayant été qualifiée de "morte" par plusieurs ténors du parti depuis l'alliance d'Eric Ciotti avec le RN.  

19h35

"L'heure est à la clarification" pour la droite et l'extrême droite en France, selon Alexandre Chevalier (UDC)

A droite, c'est maintenant le temps de l'introspection. Le Rassemblement national tire les leçons de son semi-échec au second tour des élections législatives françaises. Le parti progresse en termes de sièges, mais il arrive en troisième position alors qu'il visait la majorité absolue.

De son côté, Les Républicains se retrouvent tiraillés entre sa droite et le centre-droit macroniste. Pour rappel, en vue de ces élections législatives, son président Eric Ciotti s'était allié au Rassemblement national. Une alliance qui n'avait pas plu à tout le monde au sein du parti gaulliste qui s'était retrouvé divisé en plusieurs blocs.

"L'heure est maintenant à la clarification", souligne dans Forum Alexandre Chevalier, président de l'UDC de la ville de Genève et binational franco-suisse, approuvant l'alliance d'Eric Ciotti avec le RN, une "clarification selon une configuration 3.0 qui devrait mener Eric Ciotti à faire ce qui se fait ailleurs, notamment en Italie depuis 30 ans grâce à Silvio Berlusconi", poursuit-il. "C'est-à-dire l'alliance des différentes droites, avec un module où chacun est majoritaire à un moment donné, et où ils travaillent ensemble."

>> Ecouter l'interview complète d'Alexandre Chevalier :

Alexandre Chevalier, binational et président de l'UDC de la ville de Genève. [UDC]UDC
Quel futur pour la droite et l'extrême droite en France: interview d'Alexandre Chevalier / Forum / 4 min. / le 9 juillet 2024

18h45

Le Nouveau Front populaire met en garde "solennellement" Emmanuel Macron

Le Nouveau Front populaire (NFP) a mis "solennellement" en garde mardi Emmanuel Macron contre le maintien de Gabriel Attal à Matignon, lui reprochant de "bloquer" la nomination d'un Premier ministre issu de ses rangs, une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône le "réalisme" et une coalition plus large.

Dans un communiqué commun, la gauche a voulu mettre la pression sur le chef de l'Etat, qui n'a pas appelé le NFP, arrivé en tête des élections législatives dimanche. Elle a jugé que s'il "persistait", ce serait "une trahison de l'esprit de notre Constitution et un coup de force démocratique".

Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a quant à lui accusé Emmanuel Macron de "bloquer la situation aujourd'hui pour garder le pouvoir le plus longtemps possible".

15h50

Des candidats au poste de Premier ministre émergent à gauche

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a assuré être "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre, affirmant qu'il ne le ferait que "dans le dialogue avec (ses) partenaires" du Nouveau Front populaire.

"Je ne suis pas d'accord pour que quiconque impose à qui que ce soit son point de vue. Il ne peut pas y avoir pour qui que ce soit une prétention à l'hégémonie, une volonté de s'imposer aux autres sans jamais aucun dialogue", a assuré le député de Seine-et-Marne depuis l'Assemblée nationale, alors que les négociations entre les partis de gauche ont démarré depuis dimanche pour désigner un candidat pour Matignon.

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure répond aux journalistes devant l'Assemblée nationale à Paris, le 9 juillet 2024. [AFP - BERTRAND GUAY]
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure répond aux journalistes devant l'Assemblée nationale à Paris, le 9 juillet 2024. [AFP - BERTRAND GUAY]

L'autre grande force de gauche, La France insoumise (LFI, radicale) avance l'hypothèse de la députée Clémence Guetté, 33 ans, populaire chez les militants et beaucoup moins clivante que son chef Jean-Luc Mélenchon, considéré comme un repoussoir jusque dans son propre camp.

La LFI dissidente Clémentine Autain et l'écologiste Marine Tondelier sont aussi parfois citées.

14h55

Le NFP pousse pour appliquer son programme de rupture

Les conciliabules se multiplient au sein des partis du Nouveau Front populaire et une stratégie semble se dégager dans leurs rangs: un exécutif restreint à la gauche mais "une assise plus large à l'Assemblée", a détaillé l'ex-président des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.

"Je ne veux pas travailler dans un gouvernement où il y aurait des macronistes", a prolongé l'écologiste Sandrine Rousseau à son arrivée au Palais Bourbon, son collègue sénateur Yannick Jadot assurant lui que "les coalitions vont se construire à l'Assemblée".

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a mis la pression sur les autres groupes de l'Assemblée nationale. Ils devront "prendre leurs responsabilités, c'est-à-dire soit voter nos propositions, soit (...) nous renverser", a-t-il lancé sur CNews et Europe 1.

14h30

Les élus de gauche débarquent à l'Assemblée

Ragaillardis par leur succès aux législatives, les députés de gauche ont débarqué en force à l'Assemblée nationale, avec l'espoir intact de gouverner seuls malgré leur absence de majorité absolue, une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône le "réalisme" et une coalition plus large.

Les Ecologistes puis les Insoumis sont arrivés par dizaines au Palais Bourbon, requinqués par le score du Nouveau Front populaire. Certains socialistes aussi ont déjà fait leur entrée, avant leur réunion de groupe à 14h30.

Les Ecologistes puis les Insoumis sont arrivés par dizaines dans la matinée au Palais Bourbon. [KEYSTONE - MICHEL EULER]
Les Ecologistes puis les Insoumis sont arrivés par dizaines dans la matinée au Palais Bourbon. [KEYSTONE - MICHEL EULER]

10h10

Nathalie Saint-Cricq: "La bonne volonté est contrecarrée par énormément de mauvaise volonté"

Alors que les tractations pour la formation d'un gouvernement continuent, Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions, regrette dans l'émission Tout un monde de la RTS un manque de sincérité de la part de certains politiciens.

"Je crois qu'il y a beaucoup de bonne volonté, mais qu'elle est contrecarrée par énormément de mauvaise volonté. Il faudrait arrêter de se cacher la face, de se dire que tout va bien, comme le fait par exemple le Nouveau Front populaire. Il y a un certain nombre de personnes qui ne veulent pas gouverner, comme La France insoumise, qui a décidé qu'il était plus intéressant d'être dans l'opposition, voire dans la rue, plutôt que de prendre ses responsabilités et qu'il fallait peut-être une clarification. "

>> L'interview de Nathalie Saint-Cricq dans l'émission Tout un monde :

Après les élections législatives, la France Insoumise (LFI) célèbre sa première place au sein du nouveau bloc majoritaire à l'Assemblée nationale, le Nouveau Front Populaire (NFP).
Où sont les adultes de la politique française? Interview de Nathalie Saint-Cricq / Tout un monde / 11 min. / le 9 juillet 2024

09h45

Le directeur général du Rassemblement national démissionne

Le directeur général du Rassemblement national (RN) Gilles Pennelle a démissionné de son poste au lendemain des élections législatives, a-t-on appris auprès du parti, confirmant une information du Monde.

Gilles Pennelle, élu il y a un mois député européen, était le principal artisan du "Plan Matignon" du parti d'extrême droite, censé prévoir toute la logistique en cas d'élections législatives anticipées et ne nécessitant que "d'appuyer sur un bouton" pour être activé.

Le RN et ses alliés ont obtenu 143 sièges à l'issue du scrutin, plus que les 89 de 2022, mais nettement moins qu'espéré à l'issue du premier tour le 30 juin.

09h30

La gauche prête à former des coalitions à l'Assemblée, mais pas au gouvernement

Première force à l'Assemblée nationale, mais loin de la majorité absolue, le Nouveau Front populaire est disposé à nouer "des coalitions" au Parlement mais n'envisage pas de gouverner avec d'autres, ont indiqué plusieurs responsables de l'alliance de gauche.

"Je ne pense pas qu'on soit en situation aujourd'hui d'avoir une coalition plus large au gouvernement que le Nouveau Front populaire", a ainsi déclaré sur TF1 le sénateur écologiste Yannick Jadot.

Le député socialiste Boris Vallaud a lui aussi envisagé sur France Inter "un gouvernement de gauche, du Nouveau Front populaire qui a une assise plus large à l'Assemblée", avec l'appui de "tous ceux qui pourraient être d'accord pour renverser l'ordre des priorités (et) mettre le paquet sur les mesures sociales".

"Il faut que le président de la République nous laisse gouverner (et) laisse sa chance au Nouveau Front populaire", a lancé sur RTL le patron du parti communiste Fabien Roussel.

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a prévenu sur CNews et Europe1 que la gauche "proposer(ait) les mesures de ce programme à l'Assemblée nationale" et qu'il reviendrait à "chacun des groupes de prendre ses responsabilités, c'est à dire soit de voter nos propositions, soit (...) de nous renverser".

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard parle aux médias. [AFP - ALAIN JOCARD]
Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard parle aux médias. [AFP - ALAIN JOCARD]

08h25

Reportage à Rieux, dans l'Oise, qui a massivement voté RN

Au niveau local, le Rassemblement national de Marine Le Pen a fortement progressé et remporte de beaux succès, comme dans l’Oise, où il réussit quasiment un "Grand Chelem": 6 circonscriptions remportées sur 7 au total.

Dans ces villages ruraux des Hauts-de-France qui l’ont porté en tête plus qu’ailleurs, le résultat plus faible qu'attendu du RN au niveau national a pris la forme d’une douche froide. À Rieux, 1500 habitants, le candidat RN local a été plébiscité lors des deux tours.

>> Ecouter le reportage dans l'Oise :

Marine Le Pen s'exprime après le résultat des législatives. [EPA/Keystone - Christophe Petit Tesson]EPA/Keystone - Christophe Petit Tesson
Douche froide pour le RN qui sort troisième des législatives françaises: reportage à Rieux / La Matinale / 2 min. / le 9 juillet 2024

07h05

Le NFP cherche son candidat, le camp d'Emmanuel Macron regarde du côté des Républicains

Le Nouveau Front populaire enchaîne les réunions à huis clos dans des lieux tenus secrets. L'objectif est d'arriver à une proposition pour le poste de Premier ministre qui fasse consensus au sein de l'alliance.

La gauche semble croire, publiquement du moins, à la viabilité d'un gouvernement minoritaire. Jean-Luc Mélenchon veut appliquer la totalité du programme du Nouveau Front populaire, tandis que le patron du PS Olivier Faure explique que les électeurs ne comprendraient pas que la gauche gouverne avec les macronistes.

Au sein de la Macronie, on explore une alliance avec les Républicains. Cela déboucherait sur une majorité qui ne serait pas absolue, mais plus consistante. Une telle solution renverserait cependant la logique institutionnelle, en écartant du pouvoir la force politique arrivée en tête des élections.

En attendant, Gabriel Attal reste à Matignon pour gérer les affaires courantes. 

>> Les précisions de La Matinale :

Le camp d’Emmanuel Macron explore les pistes à droite pour trouver un nouveau Premier ministre. [EPA/Keystone - Mohammed Badra]EPA/Keystone - Mohammed Badra
Le camp d’Emmanuel Macron explore les pistes à droite pour trouver un nouveau Premier ministre / La Matinale / 1 min. / le 9 juillet 2024

En savoir plus

Le suivi des événements précédents