Israël ordonne l'évacuation "immédiate" d'un secteur de Khan Younès, au lendemain d'une frappe meurtrière sur une école

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a appelé dimanche soir à "appliquer" le plan en trois phases proposé début juillet par les Américains pour une trêve à Gaza, "plutôt que de mener plus de négociations ou d'amener de nouvelles propositions".

Vendredi, après dix mois de guerre, Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d'un cessez-le-feu et d'une libération des otages retenus à Gaza par le Hamas, en réponse à un appel des médiateurs américain, égyptien et qatari.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé dimanche la mort de trois personnes, des combattants du Hezbollah selon le mouvement pro-iranien, dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban. Elles ont également fait 12 blessés.

Une "frappe israélienne ennemie qui a ciblé la localité de Taybeh aujourd'hui a fait deux morts", a indiqué le ministère dans un communiqué, ajoutant qu'une troisième personne, un combattant du Hezbollah, selon le parti, avait succombé à ses blessures dimanche après avoir été victime d'une frappe israélienne ayant visé la localité méridionale de Beit Lif "il y a plusieurs jours".

Des centaines de Palestiniens fuient dimanche les quartiers nord de Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza, rapportent des correspondants de l'AFP. L'armée israélienne a lancé des ordres d'évacuation en vue de nouvelles opérations militaires.

Tôt le matin, les avions de guerre israéliens ont largué des messages appelant les civils à quitter la zone d'al-Jalaa, tout en envoyant des SMS à la ronde, poussant de nouveau sur les routes des familles souvent déjà déplacées plusieurs fois par les bombardements, ininterrompus sur le petit territoire côtier depuis le 7 octobre.

Un homme a été tué et un autre blessé dimanche dans une attaque armée dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. C'est ce qu'ont indiqué les services de secours israéliens et l'armée.

L'armée israélienne a confirmé la mort d'un "civil" israélien dans cette attaque.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'un entretien téléphonique dimanche qu'un cessez-le-feu à Gaza constituerait un "pas décisif" vers une désescalade au Proche-Orient, a annoncé son porte-parole.

Olaf Scholz a également souligné que "le moment était venu de finaliser l'accord sur la libération des otages".

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas effectuera une visite en Russie du 12 au 14 août où il doit rencontrer Vladimir Poutine, a annoncé dimanche un diplomate palestinien.

Selon le diplomate, le sujet principal des consultations sera "la situation à Gaza". "Nous parlerons du rôle de la Russie et de ce qu'il est possible de faire. La situation est très difficile chez nous et la Russie est pour nous un pays proche", a-t-il indiqué.

Début novembre, une visite en Russie de Mahmoud Abbas, prévue de longue date, avait été repoussée.

Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza dimanche, un peu plus de 24 heures après la frappe meurtrière d'Israël contre une école qui a fait au moins 93 morts, selon les chiffres de la Défense civile de Gaza. Les habitants d'un quartier du nord de la ville de Khan Younès ont notamment reçu l'ordre de l'armée israélienne d'évacuer immédiatement la zone.

Les personnes se trouvant dans la région sont ainsi exhortées en arabe, par SMS, téléphone, tracts et annonces dans les médias, à se rendre dans une zone humanitaire dont les frontières ont été redessinées.

Israël accuse les combattants palestiniens d'utiliser la zone humanitaire actuelle à mauvais escient pour y mener "des activités terroristes et des tirs de roquettes contre l'Etat d'Israël". Les limites de la zone sont donc en train d'être modifiées, selon l'armée israélienne.

Cette mesure serait fondée sur des renseignements montrant que l'organisation terroriste islamiste Hamas a implanté son infrastructure dans la région. De telles affirmations avaient déjà été critiquées auparavant car elles ne sont pas toujours étayées par des preuves.

Le Hezbollah libanais a annoncé avoir lancé samedi des drones chargés d'explosifs sur une base militaire du nord d'Israël en réponse à l'assassinat la veille d'un responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas à Saïda dans le sud du Liban.

C'est "la première fois" que le Hezbollah vise cette base, a ajouté le bureau des médias du mouvement.

Vendredi, une frappe israélienne a visé un responsable de la sécurité du Hamas du camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué, alors qu'il se trouvait à bord de son véhicule à Saïda, ville voisine du camp.

Le Hamas a déclaré que son "commandant" Samer al-Hajj avait été tué. L'armée israélienne a confirmé avoir dans une frappe aérienne "éliminé" Samer al-Hajj, qu'elle a présenté comme "un haut commandant" du Hamas au Liban.

Des frappes israéliennes contre une école à Gaza tôt ce matin suscitent l'indignation de l'Union européenne et de nombreux pays. L'attaque aurait fait près d'une centaine de morts dont des femmes et des enfants selon un bilan des autorités sur place. Le Hamas dénonce un crime horrible, Israël justifie l'attaque et évoque une cible militaire. 

>> Le point de la situation dans le 19h30 :

L'armée israélienne a indiqué avoir éliminé "au moins 19 terroristes du Hamas et du Djihad islamique" dans le raid sur une école de Gaza abritant des déplacés.

"Les terroristes opéraient dans le but de mener des attaques contre les soldats israéliens (...) depuis l'intérieur de l'enceinte" de l'école, a affirmé l'armée dans un communiqué dans lequel elle a publié les noms et les photos qu'elle présente comme ceux des combattants tués.

Le communiqué souligne que le raid a été effectué "à l'aide de trois munitions précises" et que "l'enceinte où se trouvaient les terroristes n'a pas subi de dégâts importants".

Alors qu'Israël avait annoncé jeudi une reprise des discussions à partir du 15 août en vue d'une trêve et d'une libération des otages israéliens par le Hamas, la frappe de samedi contre une école à Gaza vient une nouvelle fois doucher les espoirs des humanitaires.

"Nous sommes parfois perçus un peu comme des idéalistes, les humanitaires, mais là, cela fait un petit moment que nous crions qu'il faut arrêter de prendre l'humanité entière pour une imbécile", affirme Morgane Rousseau, la directrice de l'ONG Médecins du Monde Suisse, dans l'émission Forum.

"On baigne vraiment dans l'hypocrisie en ce moment", poursuit-elle, dénonçant une "réaction encore bien molle" de la communauté internationale, "avec des condamnations, mais sans aucune sanction et surtout, sans aucune interruption dans l'approvisionnement en armes". Des mesures doivent donc être prises face aux "crimes de guerre" perpétrés dans la bande de Gaza, estime Morgane Rousseau, faisant référence à la famine qui sévit dans l'enclave.

>> Ecouter l'interview de Morgane Rousseau dans Forum :

Keystone

L'humanitaire rappelle effectivement que la situation sanitaire sur place, parfois éclipsée par l'actualité géopolitique ou encore les événements tels que les Jeux olympiques, est catastrophique. Selon elle, environ 100'000 personnes souffrent de blessures de guerre et 90% de la population sont des déplacés qui sont réfugiés sur moins de 14% du territoire.

"La santé primaire est complètement anéantie. On voit des maladies respiratoires, des maladies gastro-intestinales, énormément d'infections et de maladies de la peau. La santé mentale, on n'en parle même pas", explique Morgane Rousseau. "Et tout ça dans ce spectre de la malnutrition, avec aussi l'émergence de maladies comme la polio ou l'hépatite A".

La France a "condamné" samedi "avec la plus grande fermeté" la frappe israélienne sur une école de Gaza-ville. "Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont visés de manière répétée, avec un nombre de victimes civiles intolérable", s'indigne le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, rappelant "que le respect du droit international humanitaire s'impose à Israël".

L'Iran a pour sa part condamné un "crime de guerre" commis par l'armée israélienne, appelant la communauté internationale à soutenir le peuple palestinien. Cette attaque a "prouvé une fois de plus que le régime d'apartheid d'Israël ne respecte aucune des règles et régulations du droit international ni les principes moraux et humains", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

Environ 250 personnes déplacées vivaient dans l'école, transformée en centre d'accueil, visée par l'armée israélienne. La frappe, qui a fait près d'une centaine de morts selon la Défense civile palestinienne, a suscité de vives réactions. Il s'agit de la cinquième attaque documentée sur une école de l'enclave palestinienne cette semaine.

"C'est un massacre! c'est un génocide contre des civils dans ce centre de déplacé de la bande de Gaza", s'est indigné Fares Afana, directeur des services ambulanciers sur place, dans le 12h45 de la RTS.

La frappe a également été vivement condamnée par la rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, qui a elle aussi accusé Israël de "génocide". Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell, ainsi que le chef de la diplomatie britannique David Lammy se sont dit "horrifiés", tandis que la Turquie dénonce un "nouveau crime contre l'humanité".

Le Hamas a dénoncé "une dangereuse escalade", alors que les médiateurs qatari demandent une "enquête internationale urgente".

L'armée israélienne conteste pour sa part le bilan du Hamas et affirme qu'une vingtaine de combattants se cachaient dans la zone ciblée. Ce mode opératoire est récurrent selon elle.

>> Voir les précisions de Laurent Burkhalter dans le 12h45 :

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell s'est dit "horrifié" samedi par la frappe israélienne meurtrière sur une école à Gaza.

"Horrifié par les images d'une école de Gaza servant d'abri, touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes. Au moins 10 écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres," a-t-il écrit sur X.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé samedi un nouveau bilan de 39'790 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël dans son onzième mois.

Au moins 91 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, indique le ministère dans un communiqué, ajoutant que 91'702 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Les 93 morts dans la frappe sur l'école de Gaza-ville samedi, selon la Défense civile, ne semblent pas être inclus dans le bilan global.

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, a demandé une "enquête internationale urgente" après une frappe sur une école de Gaza qui a fait 93 morts selon la Défense civile du territoire palestinien.

Le ministère des Affaires étrangères a réclamé dans un communiqué "l'envoi d'enquêteurs indépendants de l'ONU afin de mener des investigations sur le ciblage continu par les forces d'occupation israéliennes d'écoles et d'abris pour les personnes déplacées".

Depuis octobre des mouvements propalestiniens et désormais certains gouvernements appellent les consommateurs à bouder les produits et les enseignes des entreprises qui seraient, selon eux, trop solidaires avec Israël. Plusieurs multinationales en ressentent bien les effets.

McDonald's fait par exemple l'objet d'un rejet, qui a d'abord commencé dans les pays à majorité musulmane et qui s'est ensuite étendu sur les réseaux sociaux. Un boycott touche également le géant américain des snacks Mondelez et le groupe de cosmétiques L'Oréal, qui ont admis chacun avoir perdu au Moyen-Orient 2% de leurs ventes au deuxième trimestre.

Les marques préfèrent globalement ne pas trop en parler, souligne dans La Matinale le géopolitologue Frédéric Encel. Dans un tel climat polarisé, les multinationales doivent prouver qu'elles ne soutiennent aucun des deux camps.

>> Pour en savoir plus : De grandes marques occidentales jugées trop proches d'Israël pâtissent toujours d'un boycott

AFP - HARI ANGGARA/NURPHOTO

La rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a accusé Israël de "génocide" des Palestiniens après la frappe sur une école de Gaza qui a fait 93 morts, selon la Défense civile du territoire palestinien.

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois", après plus de dix mois de guerre dans la bande de Gaza, a déclaré l'Italienne sur le réseau social X.

Israël mène de telles frappes contre les Palestiniens en utilisant "des armes américaines et européennes", a-t-elle encore affirmé. "Que les Palestiniens nous pardonnent notre incapacité collective à les protéger, en respectant le sens le plus élémentaire du droit international", a-t-elle ajouté.

Francesca Albanese, qui est mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'exprime pas au nom de l'organisation, a fait des commentaires similaires en mars, provoquant de vives critiques de la part d'Israël, qui l'a accusée d'"antisémitisme".

Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a dénoncé samedi "une dangereuse escalade" dans la guerre menée par l'armée israélienne dans le territoire palestinien, après une frappe sur une école qui a fait 93 morts, selon la Défense civile de Gaza.

Cette frappe menée à l'aube "a visé une école bondée, où se trouvaient des personnes déplacées, pendant la prière du matin", a affirmé le mouvement islamiste dans un communiqué, évoquant un "crime horrible". Parmi les victimes figurent 11 enfants et six femmes, selon la Défense civile de Gaza.

L'AFP n'a pas pu vérifier de manière indépendante le bilan publié par la Défense civile de Gaza. Il s'agit de l'une des frappes les plus meurtrières depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

La frappe de samedi porte à au moins 14 le nombre d'écoles bombardées à Gaza depuis le 6 juillet, qui ont fait plus de 280 morts, selon un décompte effectué par l'AFP à partir des bilans fournis précédemment par des responsables du territoire palestinien.

Une nouvelle frappe de l'armée israélienne contre une école de Gaza a fait 93 morts, selon le dernier bilan en date de la Défense civile de la bande de Gaza administrée par le Hamas. "Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et il y a de nombreux morceaux de corps non identifiés et des personnes disparues", a ajouté la Défense civile de Gaza.

Située dans le centre de Gaza-Ville, l'école al-Tabi'een frappée dans la nuit de vendredi à samedi servait d'abri pour environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d'enfants, selon des sources de médias du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a de son côté indiqué avoir "frappé avec précision des terroristes". "D'après les renseignements israéliens, une vingtaine de militants du Hamas et du Jihad islamique parmi lesquels des commandants de haut rang opéraient à partir de l'enceinte frappée à l'école Al-Taba'een", écrit-elle dans un communiqué publié sur le réseau social X.

La Maison Blanche s'est insurgée vendredi contre le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, qui a dénoncé des négociations sous l'égide des Etats-Unis en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza dévastée par la guerre.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine John Kirby s'est emporté contre des déclarations "scandaleuses" et "absurdes" de ce ministre israélien d'extrême droite qui "devrait avoir honte".

Le président américain Joe Biden est "totalement prêt à défendre Israël, encore une fois, avec les forces armées américaines", a souligné John Kirby lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. "C'est la deuxième fois que nous avons à le faire en quatre mois".

"L'idée qu'il soutiendrait un accord qui ferait peser un risque sur la sécurité d'Israël est tout simplement fausse. C'est scandaleux, c'est absurde", a-t-il lancé.

Un militant américain a indiqué avoir été blessé par balle vendredi par l'armée israélienne lors d'une manifestation contre l'expansion des colonies dans la ville de Beita, en Cisjordanie occupée.

"Il y avait une manifestation et nous étions là pour filmer pour nous assurer d'avoir les yeux sur l'armée d'occupation (israélienne), et à un moment donné, nous nous sommes enfuis et ils m'ont tiré dans la jambe", a déclaré l'homme à l'AFP, indiquant depuis son lit d'hôpital qu'il s'appelait Amado Sisson.

Une source sécuritaire libanaise a indiqué qu'un responsable de la sécurité du Hamas dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn al-Helweh a été tué vendredi par une frappe aérienne israélienne dans le sud du Liban.

"Une frappe israélienne a visé un responsable de la sécurité du mouvement Hamas du camp d'Ain al-Helweh alors qu'il se trouvait à l'intérieur de son véhicule dans la ville de Sidon", proche du camp, a déclaré la source, qui a requis l'anonymat car elle n'était pas autorisée à parler aux médias.

Un correspondant de l'AFP a vu des secouristes sortir un corps carbonisé du véhicule tandis que des soldats bouclaient la zone.

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy a appelé vendredi à concrétiser "de toute urgence" un accord de cessez-le-feu à Gaza alors qu'Israël a accepté de reprendre la semaine prochaine les discussions en vue d'une trêve et de la libération des otages retenus par le Hamas.

"Un accord est sur la table, et il est dans l'intérêt à long terme des Israéliens, des Palestiniens et de toutes les parties concernées de l'accepter de toute urgence et de mettre un terme à ce conflit dévastateur", a affirmé le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué, faisant référence à l'accord-cadre proposé fin mai par le président américain Joe Biden.

Londres "soutient totalement" l'appel des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte, qui oeuvrent comme médiateurs entre Israël et le Hamas, pour une reprise immédiate des négociations visant à l'introduction d'un cessez-le-feu et à la libération des otages, a-t-il ajouté.

"Il ne peut plus y avoir de délai, les combats doivent cesser maintenant", a insisté le ministre, qui a également plaidé pour que davantage d'aide humanitaire entre dans le territoire palestinien assiégé.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé vendredi qu'un cessez-le-feu immédiat à Gaza était indispensable pour faire renaître un espoir de paix, au moment où Israël a accepté de reprendre les discussions en vue d'une trêve.

"Nous avons besoin d'un cessez-le-feu maintenant. C'est la seule façon de sauver des vies, de restaurer l'espoir pour la paix, et de garantir le retour des otages", a-t-elle écrit sur X.

"C'est la raison pour laquelle je soutiens avec force les efforts entrepris par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar pour arriver à la paix et à la stabilité dont la région a besoin", a-t-elle ajouté.

Une source proche du Hezbollah a indiqué que deux combattants avaient été tués dans une frappe israélienne vendredi sur le sud du Liban, survolé par des drones israéliens diffusant des messages hostiles à la formation libanaise pro-iranienne.

Les deux combattants ont été tués dans une frappe sur la localité côtière de Naqoura, proche de la frontière avec Israël, a précisé la source proche du Hezbollah.

L'armée israélienne a indiqué de son côté que "deux terroristes du Hezbollah qui sortaient d'une structure militaire" du parti à Naqoura avaient été "éliminés" par son aviation.

Le Hezbollah a annoncé avoir riposté en visant une caserne de l'armée israélienne à Kiryat Shmona dans le nord d'Israël à deux reprises, la première fois à l'aide d'une volée de roquettes Katioucha, et la deuxième avec des roquettes Falaq.

La Suisse a appelé les parties au Proche-Orient à une "désescalade régionale urgente". Elle a en outre demandé un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait savoir vendredi dans un message sur le service de messagerie X que la Suisse saluait les efforts de médiation des Etats-Unis, de l'Egypte et du Qatar dans le conflit au Proche-Orient.

Dans une déclaration commune, ces trois pays avaient appelé Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza à reprendre les discussions le 15 août à Doha ou au Caire "afin de combler toutes les lacunes restantes et de commencer à mettre en œuvre l'accord sans plus attendre".

L'armée israélienne a lancé une nouvelle opération militaire dans la région de Khan Younès, située dans le sud de la bande de Gaza, où les combattants du Hamas se sont réorganisés, selon les déclarations des renseignements, a indiqué Tsahal jeudi.

Les forces aériennes ont attaqué plus de trente cibles associées au Hamas, dont des dépôts d'armes. Ces bombardements auraient tué plusieurs militants du mouvement islamiste palestinien, toujours selon les autorités militaires.

L'armée israélienne a combattu le Hamas à Khan Younès à plusieurs occasions et sur de longues périodes jusqu'à la fin du mois de juillet. Elle s'est par la suite retranchée en dehors de la ville. Selon les médias publics contrôlés par le Hamas, 255 personnes sont mortes et 300 ont été blessées lors de la dernière attaque israélienne dans la zone.

Lundi, des militants palestiniens ont tiré 15 roquettes vers Israël. L'armée israélienne estime qu'elles ont été lancées depuis la zone de Khan Younès, sans que cette information ne puisse être vérifiée de façon indépendante.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a souligné l'importance de parvenir rapidement à un accord sur la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, Lloyd Austin, selon un communiqué du ministère vendredi.

Le ministre Gallant et le secrétaire d'Etat Austin ont convenu de l'urgence de cette question", ajoute le communiqué. Dans la nuit, Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d'une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, à la demande des médiateurs qatari, égyptien et américain.

Le Hezbollah et l’armée israélienne s’affrontent à la frontière libano-israélienne depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Le Comité international de la Croix-Rouge veut désormais être prêt en cas de conflit total, alors qu’Israël et l’Iran, appuyé par ses alliés, multiplient les menaces réciproques.

Le CICR est un acteur historique dans le sud du Liban. L’organisation épaule depuis l’automne les hôpitaux, afin qu’ils puissent soigner les blessés et être autonomes en cas de conflit généralisé. Ces efforts se sont accélérés avec les tensions régionales.

Les affrontements frontaliers depuis dix mois entre l’armée israélienne et le Hezbollah ont fait plus de 500 morts, dont une majorité de combattants, et plus de cent civils. Près de 100’000 habitants du sud du Liban ont quitté leur maison depuis l’automne. L’autre priorité du CICR est désormais de leur garantir un accès aux soins.

>> Les précisions dans La Matinale :

KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI

Israël a accepté jeudi de reprendre le 15 août les discussions en vue d'une trêve dans la bande de Gaza et d'une libération des otages israéliens par le Hamas, pressé en ce sens par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar selon qui il n'y a "plus de temps à perdre ni d'excuses" pour de nouveaux atermoiements.

"A la suite de la proposition des Etats-Unis et des médiateurs, Israël enverra le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord", a indiqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu dans un communiqué.

Les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar ont pressé jeudi Israël et le Hamas de reprendre la semaine prochaine à Doha ou au Caire des discussions pour surmonter leurs divergences afin d'aboutir à un cessez-le-feu.

>> A Lire : Frappes meurtrières sur des écoles de Gaza, selon le Hamas