Quelque 360 millions d'électrices et d'électeurs sont appelés aux urnes entre le 6 et 9 juin pour renouveler le Parlement européen. [Keystone]
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La grande coalition de la droite, des socialistes et du centre reste majoritaire au Parlement européen

- La grande coalition actuelle droite/socialistes/libéraux, qui forge les compromis dans l'hémicycle européen, a conservé une majorité au Parlement européen, malgré une poussée des forces d'extrême droite, à l'issue des élections européennes.

- Le Rassemblement national est sorti grand vainqueur en France, loin devant les listes macroniste et socialiste. Dans la foulée, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.

- Les sociaux-démocrates du chancelier allemand Olaf Scholz ont enregistré un revers, arrivant derrière les conservateurs et l'extrême droite. Le dirigeant a toutefois exclu des législatives anticipées.

- Fratelli d'Italia, le parti de la Première ministre Giorgia Meloni, a clairement remporté le scrutin en Italie. La formation d'extrême droite obtient près de 30% des voix, ce qui la place loin devant les autres.

- Les partis de gauche et écologistes ont progressé dans les pays nordiques, en premier lieu en Suède et en Finlande, alors que l'extrême droite est en recul.

- Quelque 370 millions d'électrices et d'électeurs des 27 pays de l'UE étaient appelés aux urnes pour élire 720 eurodéputés. Le Parlement européen est la seule institution de l'Union européenne élue par les citoyens et citoyennes tous les cinq ans.

Suivi assuré par RTSinfo

21h15

Le nouveau visage du Parlement européen

Le nouveau Parlement de Strasbourg est sous la pression de l'extrême droite, mais il n'est pas bousculé dans sa composition. Les droites nationalistes et souverainistes occupent plus d'un quart de l'hémicycle, les conservateurs progressent et les libéraux subissent de lourdes pertes, mais le PPE, de centre-droit, reste le plus puissant.

Débutent maintenant les grandes manoeuvres pour les groupes politiques, qui vont tenter d'attirer à eux de nouveaux députés.

>> Le reportage du 19h30 :

Les partis modérés conservent la majorité au Parlement européen, mais la droite nationaliste progresse fortement
Les partis modérés conservent la majorité au Parlement européen, mais la droite nationaliste progresse fortement / 19h30 / 2 min. / le 10 juin 2024

>> Ecouter aussi l'analyse de La Matinale sur les thèmes qui ont porté l'extrême droite :

Marine le Pen cherche à convaincre Giorgia Meloni d'unifier les deux groupes parlementaires nationalistes "Identity and Democracy" (ID) et European Conservatives and Reformists (ECR). [Keystone - EPA/ANGELO CARCONI]Keystone - EPA/ANGELO CARCONI
Les thèmes politiques qui ont porté les partis européens d’extrême droite / La Matinale / 3 min. / le 11 juin 2024

20h40

Ursula von der Leyen va-t-elle se maintenir à la tête de la Commission?

Le parti de centre-droit PPE, le parti de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, est celui qui a récolté le plus de voix lors de ces élections. Il a même gagné entre 10 et 11 sièges.

L'entier du parti ne va toutefois pas faire bloc derrière Ursula von der Leyen. Les Républicains en France ont par exemple déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas pour elle.

>> Ecouter La Matinale :

Ursula von der Leyen espère être réélue à la tête de la Commission européenne. [Keystone/EPA - Olivier Hoslet]Keystone/EPA - Olivier Hoslet
Tractations en vue de la nomination à la présidence de la Commission européenne / La Matinale / 1 min. / le 11 juin 2024

Ursula von der Leyen essayera donc peut-être d'aller chercher des voix vers l'extrême droite. Des ballons d'essai ont déjà été jetés en direction de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Son parti Fratelli d'Italia a été qualifié de centre-droit par le président de Forza Italia, ce qui le rendrait ainsi fréquentable .

Mais si Ursula von der Leyen commence à aller chercher des alliés à droite de la droite, cela pourrait aussi la priver de certains soutiens politiques à gauche et au centre.

>> Les précisions de Forum :

Marine le Pen cherche à convaincre Giorgia Meloni d'unifier les deux groupes parlementaires nationalistes "Identity and Democracy" (ID) et European Conservatives and Reformists (ECR). [Keystone - EPA/ANGELO CARCONI]Keystone - EPA/ANGELO CARCONI
Les courants nationalistes européens discutent d’un regroupement au Parlement européen / Forum / 3 min. / le 10 juin 2024

16h10

La carte des résultats par pays

14h50

L'extrême droite, un bloc uni? "Une variété de partis proposant une gamme d'offres politiques", répond Arancha González

Invitée lundi dans La Matinale de la RTS, Arancha González, ministre espagnole des Affaires étrangères de 2020 à 2021, souligne que les partis d'extrême droite, qui ont gagné du terrain au Parlement européen ce dimanche, ne constituent pas une force homogène et unie.

"On trouve une variété de partis proposant une gamme d'offres politiques. Certains sont plus libéraux, d'autres plus protectionnistes, certains se concentrent sur les mœurs, tandis que d'autres ne se préoccupent pas des salaires. C'est un véritable amalgame", assure l'ancienne ministre au sein du gouvernement du socialiste Pedro Sánchez.

>> Lire tout l'article sur l'interview d'Arancha González dans La Matinale : La percée de l'extrême droite est le résultat des crises qui traversent l'Europe, estime l'ex-ministre espagnole Arancha Gonzalez

>> Voir l'entretien en vidéo :

L’invitée de La Matinale - Arancha González, ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères
L’invitée de La Matinale - Arancha González, ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères / La Matinale / 15 min. / le 10 juin 2024

14h05

En France, le RN a fait un carton dans neuf communes sur dix

La France a connu aux élections européennes une victoire sans précédent du Rassemblement national (RN): la liste emmenée par Jordan Bardella est arrivée en tête dans 93% des communes de l'Hexagone, selon les résultats publiés par le ministère de l'Intérieur.

Sur les 35'015 communes françaises, 32'613 ont placé la liste RN en tête des suffrages. Dans 269 de ces communes, le RN est arrivé premier ex-aequo avec une autre liste.

Cela représente une grosse progression pour le parti de Marine Le Pen, qui était en tête dans 71% des communes (24'866 sur 35'047) lors des élections européennes de 2019. Déjà en tête à l'époque, le RN avait alors obtenu 23,34% des suffrages au niveau national, contre 31,36% cette année. La liste RN est arrivée première dans la totalité des 319 communes du Lot-et-Garonne (sud-ouest), des 101 communes du Territoire de Belfort (est), des 17 communes de Mayotte (océan Indien) et des deux communes de Saint-Pierre-et-Miquelon (Atlantique nord).

A l'inverse, en région parisienne, le RN n'est arrivé en tête que dans une commune des Hauts-de-Seine, Le Plessis-Robinson, et dans 17,5% des communes de Seine-Saint-Denis.

>> Voir le sujet du 12h45 sur les conséquences du raz-de-marée du RN :

Le raz-de-marée du Rassemblement National et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale plongent la France dans l'incertitude
Le raz-de-marée du Rassemblement National et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale plongent la France dans l'incertitude / 12h45 / 1 min. / le 10 juin 2024

13h40

Les bourses en baisse après les résultats des élections européennes

Les principales bourses européennes ont ouvert en baisse lundi. La poussée des mouvements d'extrême droite et la dissolution de l'Assemblée nationale en France créent des incertitudes politiques que les marchés n’apprécient pas du tout. Ainsi, la Bourse de Paris a ouvert en baisse de presque 2,5%.

L'impact est aussi visible sur l’euro, qui accuse une baisse lundi matin et entraîne une appréciation du franc. La devise suisse s’échange désormais un peu au-dessus de la parité.

>> Ecouter toutes les explications dans le 12h30 :

La Bourse de Francfort, à l'instar des places européennes, subit un fort repli lundi. [Daniel Roland]Daniel Roland
Les Bourses en baisse après les résultats des élections européennes / Le 12h30 / 1 min. / le 10 juin 2024

13h20

Pas d'élection anticipée pour l'heure en Allemagne, malgré le maigre score de la coalition

En Allemagne, la coalition gouvernementale d'Olaf Scholz apparaît plus fragile que jamais après sa défaite aux européennes.

Les appels à un changement de cap, voire des législatives anticipées, se multiplient. Réclamé par l'extrême droite et des ténors conservateurs, un scrutin anticipé n'a été envisagé "à aucun moment, pas une seconde", s'est empressé de répliquer son porte-parole, pointant la différence entre les systèmes politiques français et allemand.

Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz ont connu une lourde défaite face à l'AfD. [KEYSTONE - MICHAEL PROBST]
Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz ont connu une lourde défaite face aux conservateurs et à l'AfD. [KEYSTONE - MICHAEL PROBST]

Avec 13,9% des suffrages, selon des résultats provisoires, les sociaux-démocrates ont essuyé leur plus mauvais résultat à un scrutin national depuis 1949, pire que leur score aux européennes de 2019 (15,8%), en chute libre par rapport aux législatives de 2021 (25,7%).

Ils sont devancés par les conservateurs (30%) et l'extrême droite, l'AfD (15,9%), dont les électeurs n'ont pas été dissuadés par le discours radical du parti et une récente série de scandales. Cette mauvaise opération pourrait sérieusement remettre en cause une nouvelle candidature d'Olaf Scholz lors des législatives prévues à l'automne 2025.

Pour les partenaires de gouvernement de Olaf Scholz, les Verts (11,9%) et les libéraux (5,2%), la réveil est tout aussi brutal.

>> A écouter également dans le 12h30 de lundi :

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'exprime sur la polémique autour du racisme dans le football allemand. [keystone - Ebrahim Noroozi]keystone - Ebrahim Noroozi
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz est fragilisé suite aux élections européennes / Le 12h30 / 1 min. / le 10 juin 2024

13h00

La presse spécule sur les conséquences du triomphe du RN aux européennes

En Une des journaux dans le monde ce lundi: les élections européennes. La presse analyse et commente la poussée de l'extrême droite au Parlement de l'UE. Sans oublier le bon score du Parti populaire européen (PPE), qui renforce sa position de première force au sein de l'hémicycle. "Le centre tient bon, mais l'extrême droite continue de faire des ravages", titre le New York Times.

>> La revue de presse de l'émission Tout un monde :

Le siège du Parlement européen à Strasbourg. [Reuters - Johanna Geron]Reuters - Johanna Geron
Elections européennes: le centre tient mais l'extrême droite progresse / Tout un monde / 8 min. / le 10 juin 2024

La presse internationale s'intéresse surtout à la France. La décision de dissoudre le Parlement national après la victoire du RN aux européennes est qualifiée tour à tour de "choc", de "surprise" ou "encore de séisme politique". Et de spéculer sur les conséquences du choix du président Emmanuel Macron. Crise politique aux conséquences imprévisibles pour El País; élections qu'il "a toutes les chances de perdre" pour The Times; "un pari fou", pour Le Soir. Ça passe ou ça casse. Et si ça casse, le président du RN Jordan Bardella pourra s’installer à Matignon.

Pour le Washington Post, c'est plutôt la preuve qu'Emmanuel Macron a entendu les critiques. Le président français fait le pari que le vote protestataire s’est exprimé majoritairement aux élections européennes et que les gens voteront différemment lorsqu’il s’agira de la France.

Les grands perdants de ces élections ne passent pas non plus inaperçus. Les écologistes ont dégringolé de la 4e à la 6e place au sein de l’assemblée. C’est un sujet d’inquiétude pour The Guardian, car leur défaite signifie des vents contraires encore plus fort contre le Pacte vert européen et un affaiblissement des ambitions en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

>> Ecouter aussi l'analyse d'Isabelle Ory dans le 12h45 :

Les partis modérés gardent la majorité des sièges au Parlement européen. L’analyse d’Isabelle Ory, correspondante de la RTS auprès de l’UE
Les partis modérés gardent la majorité des sièges au Parlement européen. L’analyse d’Isabelle Ory, correspondante de la RTS auprès de l’UE / 12h45 / 2 min. / le 10 juin 2024

12h45

L'AfD exclut sa tête de liste de sa délégation d'eurodéputés

Le parti d'extrême droite AfD, arrivé en deuxième place du scrutin européen en Allemagne, a interdit à sa tête de liste, Maximilian Krah, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les eurodéputés de son parti en raison d'une série de scandales ayant émaillé sa campagne.

"C'est le cas", a affirmé un porte-parole du parti à la question de savoir si l'avocat de 47 ans allait être exclu de la délégation AfD. Il avait été écarté de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu'un SS n'était pas "automatiquement un criminel".

>> Revoir le sujet du 19h30 consacré à Maximilian Krah :

Un candidat de l'AFD aux élections européennes crée le malaise avec des propos choquants
Un candidat de l'AFD aux élections européennes crée le malaise avec des propos choquants / 19h30 / 2 min. / le 24 mai 2024

12h20

Moscou suit "avec attention" la montée des partis d'extrême droite

Le Kremlin a indiqué lundi suivre "avec attention" la montée des partis d'extrême droite, souvent considérés comme plus favorables à la Russie, en Europe et en France à l'issue des élections européennes.

"La majorité (au Parlement européen) sera pro-européenne et pro-ukrainienne (...) mais nous pouvons voir la dynamique des partis de droite qui gagnent en popularité", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. "Il semble qu'avec le temps, les partis de droite seront sur les talons (des partis pro-européens) et nous suivons ce processus avec attention", a-t-il ajouté.

12h15

Les trois pays baltes enregistrent une victoire des conservateurs

Les partis conservateurs des trois pays baltes sont arrivés en tête des élections pour le Parlement européen, selon des résultats partiels publiés lundi.

En Estonie, le parti conservateur de centre-droit Isamaa a remporté deux sièges, soit un de plus que lors des précédentes élections européennes de 2019, tandis que le parti libéral de centre-droit, ERE, auquel appartient notamment la Première ministre Kaja Kallas, a perdu un siège.

Ce dernier enverra un législateur à Bruxelles, à l'instar des sociaux-démocrates du SDE, eux aussi au gouvernement. Les trois derniers sièges estoniens vont à trois partis d'opposition.

>> Réécouter le reportage en Estonie lors de la campagne :

Deux membres du groupe paramilitaire de la ligue estonienne. [RTS]RTS
La campagne pour les élections européennes (4/4) - En Estonie / La Matinale / 5 min. / le 17 mai 2024

En Lettonie, les vainqueurs du scrutin sont le parti libéral-conservateur de centre-droit Unité de la Première ministre Evika Siliņa et l'Alliance nationale, à droite, qui décrochent chacun deux sièges. Les cinq autres sièges ont été attribués à un parti au pouvoir, aux forces d'opposition et à un parti libéral non représenté au parlement letton.

En Lituanie, qui compte 11 sièges au Parlement européen, les chrétiens-démocrates (TS-LKD) de la Première ministre Ingrida Šimonytė ont battu les sociaux-démocrates, dans l'opposition.

La participation au scrutin dans ces trois pays, où les questions de sécurité nationale et de défense étaient au premier plan en raison de la guerre en Ukraine, a été modérée. Elle a été de 37,7 % en Estonie, 33,8 % en Lettonie et 28,4 % en Lituanie.

11h25

Victoire de justesse de la coalition du Premier ministre polonais Donald Tusk

La Coalition civique (KO) conservatrice et libérale du Premier ministre Donald Tusk a remporté de justesse les élections européennes en Pologne. La KO a obtenu 37,1% des voix, selon les résultats officiels. Dans le nouveau Parlement européen, la coalition de Donald Tusk, qui fait partie du groupe PPE, pourra obtenir 21 sièges.

Le KO a donc fait légèrement mieux que le principal parti d'opposition, le parti nationaliste et conservateur Droit et Justice (PiS). Ce dernier a obtenu un peu plus de 36% des voix, soit 20 sièges au sein du groupe conservateur ECR.

La Confédération (droite radicale) arrive en troisième position. Elle a obtenu 12,1% des voix. Elle est suivie par deux plus petits partis partenaires de la coalition de Donald Tusk.

La participation a été légèrement supérieure à 40%, selon la commission électorale. La Pologne envoie au total 53 élus au parlement européen.

11h00

La dissolution de l'Assemblée nationale pourrait propulser le Rassemblement national à Matignon

La dissolution de l'Assemblée nationale française annoncée dimanche par Emmanuel Macron après la défaite de son parti aux élections européennes face au Rassemblement national (RN) était inévitable, selon le politologue Luc Rouban. "Emmanuel Macron n'avait guère le choix", souligne-t-il lundi dans La Matinale. "S'il n'avait rien fait, il est évident qu'il aurait été extrêmement vulnérable à des critiques qui auraient dénoncé son manque de sens démocratique."

Le renouvellement du Parlement pourrait aussi mener à une cohabitation avec le RN, un "cadeau empoisonné" à ses yeux. Alors qu'un votant français sur deux ne s'est pas prononcé dimanche, il y a des réserves de voix. Mais le politologue doute qu'"elles profitent à la gauche". "La sociologie des abstentionnistes est très proche de celles des électeurs du RN. S'il y avait une mobilisation des abstentionnistes pour les législatives, le RN pourrait donc être plutôt gagnant que la gauche", avance le directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Il ne prédit pas non plus d'unité nationale contre le RN à cause du "délai très court". "Les forces politiques de gauche auront du mal à s'organiser, à lancer une véritable campagne qui puisse convaincre."

Et d'ajouter: "Si jamais le RN arrivait à [placer] un Premier ministre à Matignon, on aurait une situation sociale certainement extrêmement dure, parce que la gauche et la gauche radicale entendront s'y opposer et déclencheront certainement des manifestations très importantes."

Le RN a fait savoir lundi que son président Jordan Bardella sera le candidat à la nomination au poste de Premier ministre, sans concourir pour autant à l'élection parlementaire. "Jordan Bardella a été élu député européen, donc il a déjà l'onction populaire", a déclaré le vice-président du parti Sébastien Chenu sur RTL. Verdict les 30 juin et 7 juillet prochains.

>> Lire l'article : La dissolution de l'Assemblée nationale pourrait propulser le Rassemblement national à Matignon

>> Ecouter l'interview de Luc Rouban dans La Matinale de lundi :

Luc Rouban s’exprime sur l’annonce d’Emmanuel Marcon de dissoudre l'Assemblée nationale
Luc Rouban s’exprime sur l’annonce d’Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale / La Matinale / 6 min. / le 10 juin 2024

11h00

Nette victoire de Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni

La Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni et son parti Fratelli d'Italia ont clairement remporté les européennes en Italie. Après dépouillement de la quasi-totalité des bulletins, son parti obtient 28,9% des voix, ce qui le place loin devant les autres.

En deuxième position, on retrouve l'alliance de gauche menée par le parti social-démocrate Partito Democratico avec 24,5%.

Fratelli d'Italia, le parti de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, est arrivé nettement en tête du scrutin. [KEYSTONE - GIUSEPPE LAMI]
Fratelli d'Italia, le parti de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, est arrivé nettement en tête du scrutin. [KEYSTONE - GIUSEPPE LAMI]

Le taux de participation est passé sous la barre des 50% pour la première fois lors d'élections nationales, pour s'établir à environ 49,7%. Le pays compte 47 millions d'électeurs.

L'Italie, membre fondateur de l'Union européenne, est représentée au Parlement européen par 76 députés. Elle a été le dernier des 27 États membres de l'UE à fermer ses bureaux de vote dimanche soir. Le vote y était possible jusqu'à 23h00.

>> Les précisions de La Matinale :

Le parti d'extrême droite de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni en tête. [Keystone]Keystone
L’extrême-droite de Giorgia Meloni a largement remporté les élections européennes en Italie / La Matinale / 1 min. / le 11 juin 2024

10h30

La Croatie, dernière arrivée dans l'UE et plus mauvaise élève de la participation

Avec environ 21% de participation, la Croatie, dernière entrée dans l'Union européenne, est le pays dont les électeurs se sont le moins déplacés pour élire leurs eurodéputés, selon les résultats publiés lundi matin par l'UE.

Seuls 21,34% des électeurs, soit moins d'un électeur sur quatre et moins qu'en 2014 et 2019, se sont déplacés dimanche.

Avant dernière, la Lituanie a vu 28,9% des électeurs aller voter, suivie de la Bulgarie, avec 31,8%. De l'autre côté du classement, la Belgique est en tête avec 89,2%, suivie du Luxembourg (82,3%) et Malte (72,8%).

Dans l'UE, le vote est obligatoire en Belgique, au Luxembourg, en Grèce et en Bulgarie.

La Croatie, 3,8 millions d'habitants, envoie 12 députés au Parlement européen. Dimanche, elle a placé en tête le HDZ (Hrvatska Demokratska Zajednica, droite conservatrice) au pouvoir, avec 34,6%, ce qui lui assure 6 sièges. En deuxième, les socialistes du SDP envoient 4 députés, avec 26% des voix.

Le parti de droite nationaliste Mouvement patriotique DP (8,8%) et le parti écologiste de gauche Mozemo (5,9%) obtiennent chacun un siège, selon le site officiel des élections. En 2019, le HDZ et le SDP avaient chacun 4 sièges tandis que les deux autres formations n'existaient pas. Le reste des sièges étaient allés à d'autres partis.

01h00

Plusieurs centaines de personnes place de la République à Paris contre le RN

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris pour manifester contre la large victoire aux européennes du Rassemblement national, qui part en position de force aux législatives anticipées convoquées par Emmanuel Macron, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Arborant des drapeaux des jeunes écologistes, du syndicat étudiant Unef, du PS, de La France insoumise ou encore aux couleurs de la Palestine, les manifestants ont commencé à investir la place autour de 22h30, après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale.

Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient la tête de liste EELV Marie Toussaint, ont été au cours de la soirée rejoints par une importante délégation LFI, initialement rassemblée non loin pour la soirée électorale du parti. La tête de liste Manon Aubry et la patronne des députés Mathilde Panot se sont conviées, ou encore le député Insoumis Sébastien Delogu qui a appelé la foule à "harceler les partis politiques sur les réseaux sociaux pour demander l'union populaire maintenant" en vue des prochaines élections.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris pour manifester contre la large victoire aux européennes du Rassemblement national. [AFP - Arnaud Finistre]
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris pour manifester contre la large victoire aux européennes du Rassemblement national. [AFP - Arnaud Finistre]

00h30

Revers pour la coalition du Premier ministre en Belgique

Les Belges ont désavoué la coalition gauche/droite du Premier ministre sortant Alexander De Croo, lors d'élections législatives couplées aux européennes. Le scrutin a été marqué par la progression de l'extrême droite et un net recul des écologistes.

En Flandre, la région belge la plus peuplée, le parti d'extrême droite Vlaams Belang (VB) a encore gagné du terrain, sans toutefois parvenir à détrôner les conservateurs de l'alliance néoflamande (N-VA), ce qui a été la surprise de la soirée.

"Nos faire-part de décès étaient écrits, mais nous avons gagné ces élections", s'est réjoui le chef de la N-VA Bart De Wever, alors que le VB était donné gagnant dans les sondages depuis plusieurs mois. Le VB serait crédité d'environ 22% contre 25% au parti de M. De Wever, selon des résultats portant sur une majorité des bureaux de vote flamands.

Bart De Wever, actuel maire d'Anvers, est candidat au poste de premier ministre pour succéder au libéral flamand Alexander De Croo. Il pourrait se rendre incontournable pour réunir une coalition majoritaire au niveau national, tout en gardant la main sur la Flandre.

Le Premier ministre a reconnu sa défaite. Il doit être reçu lundi par le roi des Belges Philippe, pour présenter la démission de son gouvernement, ouvrant une période de gestion des affaires courantes qui peut s'étirer en longueur en Belgique.

23h55

Le parti de Viktor Orban en tête en Hongrie, mais en recul

Le parti du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, qui avait qualifié les élections européennes d'"historiques", est arrivé dimanche en tête mais a enregistré un net recul, selon des résultats quasi complets.

Le Fidesz a recueilli 44% des voix, sur la base de 90% des bulletins dépouillés. Au précédent scrutin en 2019, il pointait à 52,5%. Il pourrait s'agir de sa pire performance depuis le retour de Viktor Orban à la tête du pays d'Europe centrale en 2010.

Le dirigeant de 61 ans fait les frais de la fulgurante ascension du mouvement Tisza, mené par un ex-fonctionnaire entré en rébellion, Peter Magyar, en passe de remporter près de 30% des suffrages. Ce dissident de 43 ans a conquis en quelques mois de nombreux Hongrois et bouleversé le paysage politique.

Le parti du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban est arrivé en tête, mais a enregistré un net recul. [Keystone - Szilard Koszticsak- MTI via AP]
Le parti du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban est arrivé en tête, mais a enregistré un net recul. [Keystone - Szilard Koszticsak- MTI via AP]

Le scrutin a été marqué par une participation record de près de 60%, à l'issue d'une campagne anxiogène axée sur la guerre dans l'Ukraine voisine. Toujours très critique de Bruxelles, Viktor Orban, resté proche de Moscou, a multiplié les attaques contre l'UE et l'Otan, les accusant d'entraîner les pays membres dans une "conflagration mondiale".

A l'issue de ces élections, il espère une reconfiguration du Parlement européen avec la création d'un grand groupe souverainiste.

>> Les explications de La Matinale :

Le parti du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban est arrivé en tête des européennes. [Keystone]Keystone
Viktor Orban voit son pouvoir menacé en Hongrie après son recul aux élections européennes / La Matinale / 1 min. / le 11 juin 2024

23h30

Les Verts reculent en Europe

Les écologistes reculent au niveau européen, notamment en Allemagne et en France, selon les premiers résultats des élections européennes, mais ils font une percée notamment en Suède.

En Allemagne, avec 12% des voix, les Verts essuient un recul marqué par rapport au scrutin de 2019 où ils avaient obtenu 20,5%. En 2019, 72 élus Verts (dont 25 Allemands et 12 Français) entraient au Parlement européen, un niveau record qu'ils ne devraient pas réitérer, les projections ne leur prédisant qu'une cinquantaine de sièges.

Ils enregistrent cependant des victoires, notamment en Suède où ils font une percée (15,7%), et aux Pays-Bas, où les écologistes alliés aux sociaux-démocrates, sont arrivés en tête avec huit sièges.

En France, Les Ecologistes réalisent l'un de leurs pires scores depuis vingt ans, atteignant de justesse les 5% nécessaires pour avoir des députés, selon les projections. Mais leur score, très en deçà des 13,4% de Yannick Jadot en 2019, constitue un nouvel échec après la présidentielle de 2022.

23h20

La droite espagnole remporte les Européennes devant les socialistes de Pedro Sánchez

La droite espagnole a remporté dimanche les élections européennes, devant le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, lors d'un scrutin marqué par une progression de l'extrême droite.

Selon les résultats officiels, le Parti Populaire (PP), principale formation de l'opposition espagnole, a obtenu environ 34% des voix et 22 sièges au Parlement européen contre environ 30% des voix et 20 sièges pour les socialistes. En 2019, le dernier scrutin européen avait été largement remporté par les socialistes (21 sièges) devant le PP (13 sièges).

La secrétaire générale du Parti populaire espagnol Cuca Gamarra après l'annonce des résultats. [AFP - OSCAR DEL POZO]
La secrétaire générale du Parti populaire espagnol Cuca Gamarra après l'annonce des résultats. [AFP - OSCAR DEL POZO]

La formation d'extrême droite Vox a elle amélioré son score de 2019 en obtenant 6 sièges contre 4 il y a 5 ans et 9,62% des voix contre 6,21%.

Surprise de ce scrutin, "La fête est finie" (Se acabo la fiesta), une nouvelle formation classée à l'extrême droite et fondée par un youtubeur controversé, a totalisé environ 4,5% des voix et va faire son entrée au Parlement européen avec 3 députés.

22h15

En Slovaquie, les libéraux l'emportent face au parti du Premier ministre Robert Fico

Le parti libéral slovaque d'opposition a créé la surprise dimanche en remportant les élections européennes face à la formation Smer-SD de Robert Fico, gravement blessé récemment dans un attentat. Le Premier ministre, hostile à l'aide militaire fournie à l'Ukraine, était donné favori par les derniers sondages, qui laissaient entendre que l'attentat manqué contre lui avait fait grimper le soutien à son parti.

Pour sa deuxième victoire consécutive au scrutin européen, Progresivne Slovensko (Slovaquie progressiste, PS) a obtenu 27,81% des voix ce qui lui vaudra six eurodéputés, selon les résultats largement diffusés par la presse slovaque, avant même qu'ils deviennent officiels. Le Smer-SD, avec 24,76% des voix, disposerait lui de cinq députés à Bruxelles.

Le parti d'extrême droite Republika vient en troisième place avec 12,53% des votes et aura deux représentants au Parlement européen, alors que deux autres groupements, le parti chrétien-démocrate KDH et les sociaux-démocrates du Hlas-SD ont obtenu un siège chacun.

Le taux de participation de 34,38% a été plus important que lors des scrutins précédents. Et selon les analystes, cette participation en hausse a finalement donné plus de voix au PS.

22h05

Percée de la gauche et des écologistes dans les pays nordiques

Les partis de gauche et écologistes ont progressé dans les pays nordiques lors des élections européennes, au contraire de l'extrême droite qui recule, selon des résultats et sondages sortie des urnes.

En Finlande, le parti l'Alliance de gauche réalise une percée spectaculaire avec 17,3% des suffrages, soit quatre points de plus qu'en 2019, selon les résultats basés sur 99% des bulletins. Le parti va donc avoir trois des 15 sièges réservés à la Finlande au Parlement européen, contre un seulement lors du précédent scrutin.

La Coalition nationale (centre droit) du Premier ministre Petteri Orpo consolide ses gains avec près de 25% des voix, en hausse de près de quatre points. Le Parti des Finlandais, formation d'extrême droite qui participe à la coalition gouvernementale, recule à 7,6%, soit une chute de 6,2 points. Il n'obtiendrait qu'un seul siège.

En Suède, les Verts font une percée et obtiennent 15,7% des voix, soit une hausse de 4,2 points, selon un sondage sortie des urnes de la chaîne de télévision SVT. Le Parti de Gauche progresse également (+4 points à 10,7%), tandis que l'extrême droite des Démocrates de Suède marque un recul de 1,4 point à 13,9%. Les sociaux-démocrates maintiennent leur position et restent en tête avec 23,1%.

Les Verts suédois ont fait une percée et ont obtenu 15,7% des voix. [Keystone - Nicklas Thegerstrom - EPA]
Les Verts suédois ont fait une percée et ont obtenu 15,7% des voix. [Keystone - Nicklas Thegerstrom - EPA]

Au Danemark, dans un paysage politique très morcelé, le parti populaire socialiste est donné en tête et en nette progression de 5,2 points par rapport à 2019, avec 18,4%, selon un sondage sortie des urnes donné par la télévision publique DR. Le parti social-démocrate, à la tête de la coalition de gouvernement, reculerait à 15,4%. Les deux partis devraient emporter chacun trois des 15 sièges danois.

21h40

Coalition gouvernementale de droite et socialistes au coude-à-coude au Portugal

Le camp du nouveau gouvernement portugais de droite modérée et l'opposition socialiste sont donnés au coude-à-coude aux élections européennes, tandis que l'extrême droite aurait fait un score inférieur à celui des législatives de mars, selon plusieurs sondages sortie des urnes.

La liste de la coalition gouvernementale emmenée par un journaliste de 28 ans, Sebastiao Bugalho, et celle de la socialiste Marta Temido, ancienne ministre de la Santé pendant la pandémie de Covid-19, auraient toutes les deux recueilli environ 30% des voix, d'après les trois projections publiées par les télévisions nationales.

Toujours selon ces sondages sortie des urnes, le parti d'extrême droite a fait un score autour de 10%, contre celui de 18% réalisé aux législatives, et n'est pas assuré de devancer la formation libérale qui avait terminé en quatrième position en mars.

21h20

Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale

Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections législatives, après la victoire aux européennes de l'extrême droite française, loin devant le camp de la majorité présidentielle.

>> Lire en détail : Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale après sa défaite aux Européennes

21h00

La "grande coalition" de la droite, des socialistes et des centristes reste majoritaire

Les groupes du Parti populaire européen (droite), Socialistes et démocrates (S&D) et Renew Europe (centristes et libéraux) conservent à eux trois réunis une majorité au Parlement européen, malgré une poussée des forces d'extrême droite, selon des projections publiées dimanche par cette institution.

Avec 181 sièges prévus pour le PPE, 135 pour les S&D et 82 pour Renew Europe, ces partis formant actuellement la "grande coalition" au sein de laquelle se forgent les compromis dans l'hémicycle européen, cumuleraient, selon ces calculs, 398 sièges sur un total de 720.

Le PPE, le parti de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, reste le premier parti au Parlement européen. [KEYSTONE - GEERT VANDEN WIJNGAERT]
Le PPE, le parti de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, reste le premier parti au Parlement européen. [KEYSTONE - GEERT VANDEN WIJNGAERT]

Nombreux élus pas encore dans un groupe

Bon nombre de sièges (102) sont ceux de députés qui ne sont inscrits dans aucun groupe politique du Parlement européen ou des candidats nouvellement élus non encore affiliés à un groupe. Certains pourraient venir renforcer l'extrême droite, qui réalise une poussée contenue: les nationaux-conservateurs d'ECR décrocheraient 71 sièges (+7), tandis que l'extrême droite identitaire d'ID passerait à 62 (+13).

Les Verts/ALE connaîtraient un fort recul, passant de 72 à 53 sièges. Du côté de la gauche radicale, avec 34 sièges, La Gauche connaîtrait un tassement (-3), à mettre en balance à nouveau avec le nombre de nouveaux députés qui ne sont encore alliés à aucun groupe politique du Parlement sortant.

Cette projection est fondée sur des résultats partiels et des estimations ou des sondages publiés par les États membres. Les premiers résultats officiels ne seront connus qu'après 23h, quand les derniers bureaux de vote auront fermé leurs portes en Italie.

20h50

Les conservateurs légèrement en tête en Espagne, selon un sondage

Les conservateurs sont arrivés légèrement en tête des élections européennes en Espagne devant le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, lors d'un scrutin marqué comme ailleurs par une poussée de l'extrême droite, selon un sondage publié à la fermeture des bureaux de vote.

Selon ce sondage réalisé pour la télévision publique entre le 24 mai et samedi, le Parti Populaire (PP, droite) remporterait de 21 à 23 sièges (32,4% des voix), devant les socialistes avec de 20 à 22 sièges et 30,2% des voix.

A l'extrême droite, le parti Vox remporterait pour sa part 6 ou 7 sièges (10,4% des voix) tandis qu'une nouvelle formation baptisée "La fête est finie" (Se acabo la fiesta) ferait son entrée au Parlement européen avec de 2 à 3 sièges (3,9% des voix). Les socialistes avaient remporté le dernier scrutin européen avec 21 sièges contre 13 pour le PP et 4 pour Vox.

20h40

Les Européens de Suisse ont aussi participé au scrutin

Un quart de la population suisse, soit deux millions de personnes, peut voter en Europe. Il s'agit de ressortissants européens, mais aussi de binationaux, qui peuvent élire le Parlement européen.

Chaque pays de l’Union européenne organise comme il le veut le vote de ses ressortissants à l’étranger. Les Français n’avaient que ce dimanche pour voter et devaient se rendre dans un des nombreux bureaux de vote - 50 rien qu’en Suisse romande - mis en place par les consulats.

Pour les Italiens en revanche, rien n’a été organisé. La seule possibilité pour la première communauté étrangère en Suisse est donc d'aller voter en Italie. Les Portugais, autre communauté importante, pouvaient eux voter tout le week-end en se rendant dans leur consulat.

L'enjeu est de taille, car le Parlement est la seule institution élue par le peuple en Europe et la Suisse sera directement concernée par les résultats de dimanche. "Nous sommes forcément impliqués avec les décisions qui sont prises par l’Europe, donc c’est important de garder une certaine cohésion avec le territoire européen", affirme un Français de Genève dans le 19h30 de la RTS.

>> Voir le reportage à Genève de Delphine Misteli dans le 19h30 :

En Suisse, 2 millions de personnes ont pu participer dimanche aux élections européennes. Reportage dans les bureaux de votes
En Suisse, 2 millions de personnes ont pu participer dimanche aux élections européennes. Reportage dans les bureaux de votes / 19h30 / 2 min. / le 9 juin 2024

20h00

Le parti d'extrême droite Rassemblement national devant en France

Le Rassemblement national est sorti grand vainqueur des élections européennes en France dimanche, loin devant les listes macroniste et socialiste, selon des estimations des instituts de sondage Ifop et Ipsos.

La liste menée par Jordan Bardella obtiendrait de 31,5 à 32,4% des voix, près de 16 points devant les macronistes menés par Valérie Hayer (15,2%) et la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann (autour de 14%).

Le parti de gauche radicale La France insoumise arriverait 4e entre 8,3% et 8,7% des voix, devant la liste Les Républicains (7%). Les écologistes et Reconquête (parti d'Eric Zemmour) seraient légèrement au-dessus des 5%, mais courent toujours le risque de n'envoyer aucun eurodéputé au Parlement.

Le Rassemblement national remporte les élections européennes avec 31,5% à 32,4% des voix. [KEYSTONE - THOMAS PADILLA]
Le Rassemblement national remporte les élections européennes avec 31,5% à 32,4% des voix. [KEYSTONE - THOMAS PADILLA]

Emmanuel Macron prendra la parole en soirée

Signe d'une campagne qui a suscité plus d'intérêt que prévu, l'affluence aux urnes a encore progressé par rapport à 2019, quand elle s'était déjà affichée en hausse à 50,12%.

Le président Emmanuel Macron va s'adresser aux Français dimanche, a annoncé l'Elysée. "Suite aux résultats des élections européennes, le Président de la République s'adressera dans la soirée aux Français", a indiqué la présidence, sans plus de précisions. Emmanuel Macron était encore en réunion à 20h00 à l'heure de l'annonce des résultats.

19h30

Nette progression des droites nationalistes et radicales selon les premiers sondages

Des dizaines de millions d'Européens ont voté dimanche pour renouveler leurs eurodéputés. Les résultats sont attendus dans la soirée, mais de premiers sondages sortie des urnes confirment une nette progression des droites nationalistes et radicales.

Progression de la droite

En Allemagne, l'extrême droite AfD est créditée en seconde place, avec 16,5-16% des voix, derrière les conservateurs. En dépit des derniers scandales qui ont éclaboussé sa tête de liste, l'AfD a devancé les sociaux-démocrates (14%) de la coalition au pouvoir, un revers cuisant pour le chancelier Olaf Scholz.

En Autriche, le parti d'extrême droite FPÖ est crédité de 27% des voix, en tête du scrutin. Les yeux sont désormais tournés vers la France où 49 millions d'électeurs sont appelés à désigner 81 eurodéputés. Les derniers sondages placent largement en tête le Rassemblement national, mené par Jordan Bardella, avec plus de 30% des voix, loin devant Renaissance, le parti du président français Emmanuel Macron, puis la gauche sociale-démocrate emmenée par Raphaël Glucksmann.

Les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont confirmé une hausse du parti d'extrême droite de Geert Wilders, bien qu'il reste en deuxième place derrière la coalition sociale-démocrate/écologiste, selon des estimations. Et en Italie, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.

Marge de manoeuvre réduite

Si les sondages prédisent une poussée de l'extrême droite dans nombre de pays à travers l'UE, la "grande coalition" actuelle droite/socialistes/libéraux qui forge les compromis dans l'hémicycle européen devrait y conserver la majorité.

Mais elle pourrait voir sa marge de manoeuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations dans les semaines à venir: les eurodéputés auront comme première tâche de confirmer les choix des dirigeants des Vingt-Sept pour la présidence de la Commission européenne.

Giorgia Meloni et son parti pourraient jouer un rôle crucial pour la reconduction d'Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite), à la tête de l'exécutif européen. En 2019, le Parlement ne lui avait accordé sa confiance qu'à une courte majorité (neuf voix).

Surtout, alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats, l'essor des droites radicales pourrait influer sur des dossiers cruciaux: défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales.

>> Ecouter les précisions de Pierre Bénazet, correspondant auprès des institutions européennes, dans Forum :

Le point sur la tendance provisoire des résultats aux élections européennes (vidéo)
Le point sur la tendance provisoire des résultats aux élections européennes (vidéo) / Forum / 5 min. / le 9 juin 2024

"Enjeu de taille"

"L'enjeu est de taille", a souligné la Première ministre danoise Mette Frederiksen, citant notamment "la sûreté et la sécurité avec la guerre en Europe", "le changement climatique", "la pression sur les frontières de l'Europe", et l'influence des "géants de la technologie".

L'extrême droite reste cependant divisée au Parlement européen en deux groupes (ID et ECR) dont la rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences en particulier sur la Russie.

>> Ecouter aussi les explications de Steven Mossaz dans le 19h30 :

Selon les sondages, les partis d'extrême droite ont réussi une forte progression lors des élections européennes
Selon les sondages, les partis d'extrême droite ont réussi une forte progression lors des élections européennes / 19h30 / 2 min. / le 9 juin 2024

18h45

Nouvelle Démocratie, le parti de droite du Premier ministre, en tête en Grèce

Le parti de droite du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est arrivé en tête des élections européennes dimanche dans son pays, avec entre 28 et 32% des voix, selon des sondages à la sortie des urnes publiés par la chaîne ERT.

Le chef du gouvernement, réélu avec une majorité absolue il y a un an, rate toutefois son objectif de rassembler 33% des votes comme il l'avait martelé durant la campagne électorale. C'est le score qu'avait enregistré son parti Nouvelle Démocratie (ND) lors du dernier scrutin européen en 2019.

Le parti de gauche Syriza, dirigé par Stefanos Kasselakis, un ancien trader longtemps installé aux Etats-Unis, arrive en deuxième position avec 15,2% à 18,2% des voix. Derrière lui, le parti socialiste Pasok obtient entre 10,9% et 13,9% des suffrages, selon ces sondages de la chaîne publique grecque. Le parti nationaliste Eleniki Lysi (Solution grecque) décroche entre 7,6% et 10% des voix, derrière le parti communiste KKE (7,9% à 10,3%).

Les électeurs grecs ont semblé bouder les urnes. A 16h30 (heure suisse), soit une heure et demie avant la fermeture des bureaux de vote, la participation ne s'élevait qu'à 32,9%.

18h15

Revers des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz en Allemagne

La coalition gouvernementale du chancelier allemand Olaf Scholz a enregistré un revers aux élections européennes de dimanche, arrivant derrière les conservateurs et l'extrême droite, selon des sondages réalisés à la sortie des bureaux par les télévisions publiques.

Le SPD d'Olaf Scholz a obtenu 14% des suffrages, soit le pire score jamais enregistré par ce parti pour ce scrutin. En 2019, il avait déjà essuyé une défaite historique avec 15,8% des voix.

"C'est un résultat très amer pour nous", a déclaré Kevin Kuehnert, secrétaire général du SPD, ajoutant que son parti allait devoir se pencher sur les raisons de la faiblesse de la mobilisation de ses partisans.

Le parti du chancelier allemand Olaf Scholz essuie un revers aux élections européennes, selon les sondages à la sortie des urnes. [KEYSTONE - KAY NIETFELD  / POOL]
Le parti du chancelier allemand Olaf Scholz essuie un revers aux élections européennes, selon les sondages à la sortie des urnes. [KEYSTONE - KAY NIETFELD / POOL]

L'AfD deuxième

Le SPD arrive derrière le parti d'extrême droite AfD, qui a obtenu entre 16,5-16% des suffrages, ce qui le place en seconde position. L'AfD gagnerait ainsi environ 5 points par rapport à 2019.

Les conservateurs (CDU et CSU), le parti de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont arrivés en tête avec 29,5-30% des voix (contre 28,9% en 2019).

Les deux autres partis de la coalition gouvernementale, les Verts et les libéraux (FDP), ont respectivement obtenu entre 12 et 12,5% pour le premier et 5% pour le second. Les Verts connaissent une baisse marquée par rapport au scrutin de 2019 où ils avaient obtenu 20,5%.

17h20

L'extrême droite donnée en tête en Autriche

Le parti d'extrême droite FPÖ ressort en tête à l'issue des élections européennes dimanche en Autriche, selon des sondages de sortie des urnes. Il est crédité de 27% des voix, devenant la plus importante force politique du pays alpin pour la première fois.

Ils sont suivis des conservateurs (ÖVP) qui, avec un peu plus de 23%, se trouvent au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du SPÖ. Les Verts affichent un score de 10,5%.

Par rapport aux élections européennes de 2019, le FPÖ a donc gagné environ 10 points de pourcentage, selon la tendance. Lors de la campagne électorale, le parti avait beaucoup insisté sur son scepticisme vis-à-vis de l'UE sous le slogan "Stopper la folie de l'UE" et avait présenté l'UE comme une force belligérante dans le conflit en Ukraine.

L'Autriche compte 20 des 720 futurs députés au Parlement européen. Le scrutin de dimanche est également considéré comme un test pour les élections nationales de l'automne. Là aussi, les sondages donnent jusqu'à présent le FPÖ largement favori.

17h10

Participation à 45,26% en France, en hausse par rapport à 2019

Le taux de participation aux élections européennes était en hausse dimanche à 17h00, à 45,26% contre 43,29% lors du scrutin de 2019 à la même heure, a indiqué le ministère français de l'Intérieur.

Il y a cinq ans, le taux de participation avait atteint 50,12% à la fin du scrutin, marquant un net rebond par rapport aux européennes de 2014 (42,43%).

Cette tendance à la hausse se confirme dans les prévisions de participation définitive des sondages. Elle pourrait atteindre entre 52 et 53,1%, selon différents instituts.

16h30

Premières projections en soirée

Les premières estimations nationales des résultats sont attendues pour 18h15, notamment pour les Pays-Bas et l'Allemagne. Les premières estimations des résultats en France et en Espagne devraient tomber aux alentours de 20h30.

La première projection complète de l'hémicycle, basée sur les diverses estimations nationales et sur les données pré-électorales, est attendue entre 20h15 et 20h45.

Une projection complète basée sur les résultats provisoires devrait être donnée sous les coups des 23h15. Les résultats finaux sont attendus pour 01h00.

16h00

Le parti de gauche radicale français LFI dénonce des "irrégularités" locales

Plusieurs députés de La France Insoumise ont dénoncé dimanche, en plein scrutin des élections européennes, des "irrégularités" locales, notamment à Toulouse, le parti de gauche radicale appelant ses électeurs à lui signaler "tous les dysfonctionnements".

Les cadres de LFI ont pointé dès le matin plusieurs situations litigieuses sur le réseau social X. A l'image du coordinateur national du mouvement, Manuel Bompard, qui a fait savoir que les bulletins de sa candidate Manon Aubry "n'étaient pas disposés sur les tables de vote" à Domont (Val-d'Oise).

15h30

L'extrême droite espère bousculer le jeu politique

Des dizaines de millions d'Européens votent dimanche dans une vingtaine de pays pour élire un nouveau Parlement européen, où les équilibres politiques pourraient être modifiés par la poussée annoncée de l'extrême droite, notamment en Italie et en France.

Sous un soleil printanier, comme à peu près partout en Europe, la Grèce a donné le coup d'envoi, suivie par la plupart des autres pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, la France ou l'Espagne.

La "grande coalition" actuelle droite/socialistes/libéraux, qui forge les compromis dans l'hémicycle européen, devrait, selon les sondages, y conserver la majorité, mais elle pourrait voir sa marge de manoeuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations dans les semaines à venir.

Jordan Bardella, tête de liste du parti d'extrême droit français Rassemblement national, a voté dimanche à Paris. [AFP - JULIEN DE ROSA]
Jordan Bardella, tête de liste du parti d'extrême droit français Rassemblement national, a voté dimanche à Paris. [AFP - JULIEN DE ROSA]

15h00

Les dirigeantes et dirigeants des Etats membres aux urnes

Les cheffes et chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union européenne se sont déplacés aux urnes ce week-end.

>> Notre galerie photo:

11h00

La répartition actuelle des sièges

Alors que tous les pays concernés ont désormais ouvert leurs bureaux de vote, retrouvez dans l'infographie ci-dessous tous les noms et partis des députées et députés actuels du Parlement européen.

08h00

Ouverture des bureaux de vote en France

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08h00 en France métropolitaine pour les élections européennes, où le Rassemblement national pourrait réaliser un score historique et infliger un revers cinglant à Emmanuel Macron.

Plus de 49 millions de Français sont appelés aux urnes afin de désigner 81 députés français au Parlement européen, qui compte au total 720 membres élus pour un mandat de cinq ans, au terme d'une campagne dominée dans nombre de pays par un agenda fixé par l'extrême droite.

DIMANCHE 9 JUIN

Dernier jour du marathon électoral

La Grèce a commencé à voter dimanche, avant une vingtaine d'autres pays de l'UE, pour choisir ses eurodéputés, clôturant un marathon électoral susceptible de redessiner les équilibres politiques d'un Parlement européen où l'extrême droite est attendue en force.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche à 07h00 (06h en Suisse) en Grèce, avant que la plupart des autres pays de l'Union européenne, dont la France et l'Allemagne, ne débutent aussi cette dernière journée de scrutin.

A l'issue d'une campagne au climat tendu par la guerre en Ukraine et les soupçons de désinformation russe, de forts scores des droites radicales, nationalistes et eurosceptiques pourraient compliquer les majorités dans l'hémicycle et reconfigurer les alliances.

Au total, plus de 360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour désigner 720 membres du Parlement européen. Les Pays-Bas avaient donné le coup d'envoi jeudi en confirmant, selon des estimations, une poussée du parti d'extrême droite de Geert Wilders.

Italie, France et Allemagne particulièrement scrutées

En Italie, où le vote a débuté samedi et se poursuivait dimanche, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni est grand favori et pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.

Les résultats dans les deux plus grands pays de l'Union seront également scrutés. Les sondages prédisent en France une victoire historique du Rassemblement national (RN) dirigé par Jordan Bardella, loin devant la liste du parti du président Emmanuel Macron.

Les conservateurs allemands devraient, eux, arriver largement en tête (30,5% selon un sondage) dans un revers cuisant pour le chancelier socialiste Olaf Scholz. Mais les socialistes et Verts bataillent pour la seconde place avec l'AfD, parti d'extrême droite capitalisant sur une conjoncture morose.

Vote ouvert Outre-mer

Les électeurs français des Antilles et du continent américain se rendent aux urnes

Avec un jour d'avance sur la France métropolitaine, les électeurs français des Antilles et du continent américain se rendent aux urnes samedi pour un scrutin européen que le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella aborde en favori.

Derrière le parti d'extrême droite, les jeux ne semblent pas faits entre la liste de la majorité présidentielle et celle du Parti socialiste, tandis que La France insoumise (LFI) a amorcé une remontée sensible en fin de campagne.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert samedi à 12h00 (08h00 locales) à Saint-Pierre-et-Miquelon, où l'on recense quelque 5000 électeurs. Les électeurs de Guyane puis de Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe et la Martinique, ont suivi. La Polynésie française et les électeurs vivant sur le continent américain votent aussi samedi.

Scrutin sous haute sécurité en Nouvelle-Calédonie

Le scrutin des élections européennes s'est également ouvert dimanche à 7h00 (22h00 samedi en Suisse) en Nouvelle-Calédonie, sous haute sécurité, trois semaines et demie après le début des troubles qui ont secoué l'archipel du Pacifique sud.

Une électrice dépose sans bulletin dans une urne à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. [AFP - THEO ROUBY]
Une électrice dépose sans bulletin dans une urne à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. [AFP - THEO ROUBY]

Les horaires ont été aménagés de façon à pouvoir accueillir les 222'831 électeurs du territoire en tenant compte du couvre-feu, et les 296 bureaux de vote ont été regroupés en 50 lieux. A l'ouverture du scrutin, une vingtaine d'électeurs faisaient la queue devant l'hôtel de ville de Nouméa, placé sous la protection de plusieurs dizaines de membres des forces de l'ordre, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Ouverture des bureaux de vote en Italie

Le parti Fratelli d'Italia (FDI) donné grand favori

Les bureaux de vote ont ouvert samedi après-midi en Italie pour les élections européennes, un scrutin pour lequel la Première ministre Giorgia Meloni et son parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FDI) sont donnés grands favoris. Ils fermeront à 23h00 avant une nouvelle journée de vote dimanche.

Plus de 47 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire 76 eurodéputés. Fratelli d'Italia pourrait envoyer 22 députés au Parlement européen, contre six actuellement, de quoi contribuer à la poussée attendue de l'extrême droite dans ces élections s'échelonnant sur quatre jours dans les 27 pays de l'Union européenne.

Au pouvoir depuis octobre 2022, Giorgia Meloni, qui se présente en tant que tête de liste de son parti, a voté peu après l'ouverture des bureaux dans le sud de Rome. "(Cette élection) va déterminer les cinq prochaines années, donc je crois qu'il est très important d'aller voter", a-t-elle déclaré aux journalistes à sa sortie.

Giorgia Meloni, qui ne pourra pas siéger au Parlement, a personnalisé l'enjeu de ce scrutin, redisant vendredi vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle et les emplois, lutter contre la concurrence déloyale", dans un message vidéo diffusé sur X. Malgré la période de silence électoral, les candidats ont utilisé les réseaux sociaux pour continuer à faire passer leurs messages samedi, provoquant les critiques de certains internautes.

>> Ecouter les précisions de Blandine Hugonnet, correspondante en Italie, dans Forum :

Giorgia Meloni [Keystone - Mauro Scrobogna/LaPresse via AP]Keystone - Mauro Scrobogna/LaPresse via AP
Elections européennes: Giorgia Meloni, la leader italienne d'extrême droite veut s’imposer / Forum / 2 min. / le 8 juin 2024

Manifestations contre l'extrême droite en Allemagne

Appel à défendre la démocratie dans les urnes dimanche

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en Allemagne, à la veille des élections européennes. Elles se sont rassemblées pour "dire non" à l'extrême droite et pour appeler à défendre la démocratie dans les urnes.

A Berlin, le rassemblement au pied de la Colonne de la Victoire a mobilisé quelque 30'000 manifestants, selon l'alliance citoyenne Campact, l'un des organisateurs aux côtés d'associations de la société civile, antiracistes et écologistes.

"Il n'y a pas de meilleur moyen de défendre la démocratie que d'aller voter demain", a lancé depuis la tribune Tareq Alaows, de l'association de défense des droits des réfugiés ProAsyl.

>> Ecouter les précisions de Blandine Milcent, correspondante à Berlin, dans le 12h30 :

Reportage sur les manifestations contre l’extrême droite en Allemagne. [Keystone - DPA/Jens Büttner]Keystone - DPA/Jens Büttner
Reportage sur les manifestations contre l’extrême droite en Allemagne / Le 12h30 / 1 min. / le 8 juin 2024

Aussi à Stuttgart, Dresde et Francfort

Plusieurs milliers de personnes ont également répondu à l'appel à manifester contre l'extrême droite à Stuttgart, Leipzig, Dresde, Munich, Francfort.

Malgré les scandales qui ont émaillé sa campagne pour les Européennes, le parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne) espère réaliser dimanche sa meilleure performance dans ce scrutin. Alors qu'elle avait obtenu près de 11% des suffrages en 2019, la formation anti-immigration et critique envers l'UE est créditée de 15% des votes selon les derniers sondages.

Elle serait ainsi au coude à coude pour la seconde place avec le Parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz et les écologistes, alliés de la coalition gouvernementale.

>> Ecouter aussi les explications de Steven Mossaz dans le 19h30 :

En Allemagne, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés en opposition à l'extrême droite
En Allemagne, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés en opposition à l'extrême droite / 19h30 / 1 min. / le 8 juin 2024

Olaf Scholz à Duisbourg

Lors du dernier meeting de la campagne pour les Européennes en Allemagne, Olaf Scholz a également appelé les électeurs à se déplacer aux urnes dimanche, voyant dans le scrutin "une grande fête de la liberté"

"Nous nous réjouissons que l'on puisse voter sur l'orientation politique de l'Union européenne", a-t-il lancé à Duisbourg, dans l'ouest de l'Allemagne, appelant à "défendre l'Etat de droit et la démocratie".

SAMEDI 8 JUIN

L'Italie, la Slovaquie, la Lettonie et Malte votent

Les Slovaques se rendent aux urnes samedi pour les élections européennes, plus de trois semaines après une tentative d'assassinat contre le Premier ministre Robert Fico qui a renforcé le soutien à son camp, aux penchants pro-Poutine et hostile à l'aide militaire à l'Ukraine.

Dans l'après-midi, ce sera au tour des Italiens de commencer à élire leurs eurodéputés, un scrutin pour lequel le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni est grand favori.

Dans ce pays où les opérations de vote se poursuivront jusqu'à dimanche soir pour élire 76 eurodéputés, la formation de Giorgia Meloni est créditée de 27% des intentions de vote par les derniers sondages. Suivie du Parti démocrate (gauche) avec 21% et du Mouvement Cinq Etoiles (populiste) avec 15,5%. FDI pourrait envoyer 22 députés au Parlement européen - contre six actuellement - et contribuer à la poussée attendue de l'extrême-droite dans l'hémicycle.

Les Lettons et les Maltais entrent aussi en piste samedi pour ces élections.

Enjeux et tendances

Entre guerres proches et montée des nationalismes, des élections sous tension

Les élections européennes de dimanche sont les plus importantes de l'histoire de l'Union européenne. La guerre est aux portes de l'Europe et l'on s'attend à une montée en puissance des mouvements nationalistes. Quelque 60 millions d'électeurs se rendent aux urnes et certains ont déjà voté.

Le tour des enjeux et les dernières tendances en Italie, en Allemagne et en France, dans le 19h30:

>> Le point en Italie avec la correspondante Valérie Dupont :

Valérie Dupont, correspondante en Italie, fait le point sur la situation dans le pays à deux jours des élections européennes
Valérie Dupont, correspondante en Italie, fait le point sur la situation dans le pays à deux jours des élections européennes / 19h30 / 1 min. / le 7 juin 2024

>> Le point en Allemagne avec la correspondante Anne Maillet :

Élections européennes : Anne Maillet, correspondante en Allemagne, revient sur les enjeux cette campagne mouvementée
Élections européennes : Anne Maillet, correspondante en Allemagne, revient sur les enjeux cette campagne mouvementée / 19h30 / 58 sec. / le 7 juin 2024

>> Le point en France avec le correspondant Raphaël Grand :

Élections européennes : l’extrême-droite s’attend à un score historique. Les explications de Raphael Grand, correspondant en France
Élections européennes : l’extrême-droite s’attend à un score historique. Les explications de Raphael Grand, correspondant en France / 19h30 / 57 sec. / le 7 juin 2024

Un eurodéputé, ça sert à quoi?

Portraits croisés de deux élus

A quoi sert un député européen? Siéger au Parlement de l’Union européenne n'est pas forcément la même chose, selon que l’on est pro- ou anti-européen.

L’Allemand Gunnar Beck, par exemple, a été élu sous les couleurs du parti d’extrême droite AfD. Le Français Christophe Grudler, lui, est sur la liste centriste des macronistes.

Sur le papier, ces deux hommes partagent le même quotidien: depuis cinq ans, leur vie est un tourbillon, entre leur circonscription et les interminables couloirs du Parlement à Bruxelles et Strasbourg. Mais les similitudes entre les deux eurodéputés s’arrêtent là.

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Portrait croisé de deux eurodéputés, l'un europhile, l'autre hostile à l'Union européenne
Portrait croisé de deux eurodéputés, l'un europhile, l'autre hostile à l'Union européenne / 19h30 / 2 min. / le 7 juin 2024

L’europhile centriste Christophe Grudler appartient à une famille politique influente au Parlement. Spécialiste des questions énergétiques, il négocie mot par mot les textes de loi avec ses collègues des autres partis pro-européens.

Gunnar Beck, lui, est exclu de ce travail législatif. Les autres groupes tiennent l’extrême-droite à l’écart. Au Parlement européen, on s’appelle ça le "cordon sanitaire".

L’eurodéputé espère que ses alliés auront bientôt davantage d’influence. En attendant, il mise sur ses prises de parole en plénière pour toucher ses électeurs potentiels. Pour son collègue centriste, le dernier moment fort du mandat, c’était plutôt l’adoption de la réforme du marché européen de l’électricité, à laquelle il a contribué.

Deux bilans très différents à présenter aux électeurs et électrices… Les deux eurodéputés espèrent revenir pour un second mandat.

Les Tchèques commencent à voter à leur tour

Les bureaux de vote ouverts jusqu'à samedi après-midi

Les électeurs et électrices tchèques ont commencé à voter en début d'après-midi et auront jusqu'à samedi 14h00 pour déposer leur bulletin dans l'urne.

"Il est important de voter aux Européennes parce que nous faisons partie de l'UE et nous voulons avoir notre mot à dire sur qui nous représente" en Europe, a affirmé à l'AFP Karina Rehakova, 36 ans, venue voter avec ses deux enfants, dans une école élémentaire au sud de Prague.

Ouverture des bureaux de vote en Irlande

Quelque 3,5 millions d'électeurs appelés aux urnes

Les Irlandais ont à leur tour commencé à voter. Quelque 3,5 millions d'électeurs sont appelés à élire 14 eurodéputés. Le Premier ministre Simon Harris a été l'un des premiers à déposer son bulletin dans l'urne, à Delgany, dans le sud de Dublin.

L'immigration s'est imposée dans nombre de pays européens comme l'un des thèmes principaux de la campagne. Avec quelque 20% de sa population née à l'étranger et un nombre record cette année de demandeurs d'asile, l'Irlande n'a pas échappé à la règle.

Des candidats issus de l'immigration ont été menacés pendant leur campagne et des centres d'accueil incendiés, après des émeutes anti-migrants sans précédent à Dublin en décembre dernier, suite à une attaque au couteau contre des enfants.

Le Premier ministre irlandais Simon Harris a été l'un des premiers à déposer son bulletin dans l'urne vendredi matin. [Reuters - Clodagh Kilcoyne]
Le Premier ministre irlandais Simon Harris a été l'un des premiers à déposer son bulletin dans l'urne vendredi matin. [Reuters - Clodagh Kilcoyne]

Impact des élections

La Suisse directement concernée

Près de deux millions de personnes vivant en Suisse sont appelées à voter lors des élections européennes. Il s’agit de binationaux et de citoyennes et citoyens européens. La plupart des ambassades ouvriront des bureaux de vote pour leurs ressortissants ce dimanche.

La France ouvrira par exemple 50 bureaux de vote rien qu’en Suisse romande, notamment à Genève, Lausanne, Porrentruy et Sion. "La Suisse est au centre de l'Union européenne", rappelle vendredi dans La Matinale Andreas Schwab, eurodéputé allemand de la CDU et président de la Délégation pour les relations avec la Suisse.

"La Suisse est économiquement très fortement impliquée", estime l'eurodéputé. Selon lui, il ne faut pas nier "cette grande influence, même si la Suisse est un pays tiers".

>> Ecouter les explications de Julie Rausis dans La Matinale :

Un quart de la population suisse est concernée par les élections européennes
Un quart de la population suisse est concernée par les élections européennes / La Matinale / 4 min. / le 7 juin 2024

Des lois européennes qui concernent la Confédération

De nombreuses lois et règlements européens concernent également la Suisse, notamment dans les domaines de la protection de l'environnement ou de la défense. Certains dossiers au cœur de la législature 2024-2029 pourraient particulièrement intéresser la Confédération, par exemple la révision du Code des douanes ou la création d’une union des marchés des capitaux.

Des négociations sont en cours depuis mars pour revoir les accords bilatéraux entre Berne et l'Union européenne. Ces négociations se tiennent entre la Commission européenne et le Conseil fédéral. Mais le Parlement européen aura le dernier mot et donnera – ou non - son feu vert au résultat final de ces accords.

La future sensibilité du Parlement européen aura donc un impact également à ce niveau pour la Suisse. En cas de progression des nationalistes, l'Union européenne sera plus dure, analyse Andreas Schwab, car "la seule chose qui intéresse les nationalistes, c'est d'être dur avec les gens des pays extérieurs".

>> Lire aussi : Un quart de la population suisse concernée par les élections européennes 

VENDREDI 7 JUIN

Premières tendances aux Pays-Bas

Les élections européennes aux Pays-Bas se résument à un coude-à-coude entre l'alliance rouge-verte et le parti de droite radicale du populiste Geert Wilders, indiquent les premiers pronostics.

Selon ces premières indications données jeudi soir à la télévision, l'alliance rouge-verte du parti social-démocrate du Travail et du parti vert GroenLinks obtiendrait huit des 31 mandats en jeu, le parti eurosceptique pour la liberté (PVV) de Geert Wilders sept.

On s'attendait auparavant, d'après les sondages, à ce que le parti de Geert Wilders remporte pour la première fois des élections européennes. Il y a cinq ans, il n'avait fait son entrée au Parlement européen qu'avec un seul député.

S'il a renoncé à son engagement d'organiser un référendum contraignant sur un "Nexit" - une sortie des Pays-Bas de l'UE - son manifeste reste farouchement eurosceptique.

L'extrémiste de droite avait créé la surprise en novembre en remportant les élections législatives nationales avec son parti anti-islam. Il va désormais gouverner avec trois autres partis de droite.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Un technicien prépare l'hémicycle du Parlement européen avant les résultats électoraux. [Keystone/EPA - Olivier Hoslet]Keystone/EPA - Olivier Hoslet
Elections européennes: les Pays-Bas ont ouvert le bal / Le 12h30 / 1 min. / le 7 juin 2024

JEUDI 6 JUIN

Les électeurs néerlandais se rendent aux urnes

Les Pays-Bas ont ouvert le bal des élections européennes jeudi à 07h30. Les Irlandais suivront le vendredi 7, les Lettons, Maltais et Slovaques le samedi 8. Les Tchèques votent sur deux jours, le vendredi et le samedi. Vingt-et-un pays sur les 27 que compte l'Union européenne votent le dimanche 9 juin.

Le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d'extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête dans les sondages. S'il a renoncé à son engagement d'organiser un référendum contraignant sur un "Nexit" - une sortie des Pays-Bas de l'UE - son manifeste reste farouchement eurosceptique.

Les Pays-Bas font partie de la liste de pays dont le principal contingent d'eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l'image de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l'Italie, où la première ministre Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d'Italia sont donnés gagnants.

>> Relire : Les Pays-Bas lancent le marathon des élections européennes

Essor des partis nationalistes et conservateurs

Possible virage à droite

L'hémicycle pourrait pencher plus à droite lors de ce scrutin, car une forte progression de l'extrême droite est annoncée. Ce basculement pourrait notamment remettre en cause les engagements climatiques de l'UE et voir l'arrivée d'un nombre plus important d'eurosceptiques au sein du Parlement. La question de la migration pourrait aussi connaître un tournant.

En Italie, la campagne se transforme en une bataille de la droite dure entre deux personnalités fortes: la Première ministre Giorgia Meloni, pour qui les élections doivent être un plébiscite, et Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, qui a durci sa ligne.

>> Lire aussi : A quelques jours des élections européennes, la guerre des droites dures bat son plein en Italie

En Allemagne, Alternative für Deutschland (AfD) a vécu une campagne mouvementée. Le parti d'extrême droite a sanctionné Maximilian Krah, sa tête de liste pour les élections européennes, en raison de plusieurs dérapages. L'AfD est désormais créditée d'environ 15% d'intentions de vote aux élections européennes, reléguée à la deuxième ou troisième position.

>> Lire aussi : L'AfD prive sa tête de liste aux Européennes de campagne

Alors que le Danemark a fortement durci le ton en matière d'asile ces dernières années, la politique des sociaux-démocrates danois est souvent citée en exemple partout en Europe par la droite conservatrice. Pour convaincre les électrices et électeurs, le parti social-démocrate, pourtant de centre gauche, milite pour une ligne ferme sur l'immigration.

>> Lire aussi : Le Danemark est devenu l'un des pays les plus restrictifs en matière d'asile

Cet automne en Pologne, les nationalistes ont perdu les élections après huit ans au pouvoir. La nouvelle majorité de centre-droit aimerait refermer cette parenthèse ultra-conservatrice, mais tourner la page s'avère compliqué. Le pouvoir doit également compter sur le président Andrzej Duda et sa ligne conservatrice, notamment concernant les droits des femmes.

>> Lire aussi : Le président polonais met son veto à la libéralisation de la pilule du lendemain

En France, le Rassemblement national de Jordan Bardella pourrait être le grand gagnant de ces élections. L’extrême droite est créditée de plus de 30% des intentions de vote. Le parti capitalise notamment sur la colère des agriculteurs après les défilés de tracteurs et les blocages du début d’année.

>> Lire aussi : Vif débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella à deux semaines des européennes

Les enjeux généraux

Transition verte et guerre en Ukraine

Le futur Parlement européen se prononcera sur des enjeux jugés prioritaires, comme la transition "verte" de l'UE pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, une politique industrielle compétitive face aux Etats-Unis et à la Chine, l'union de l'énergie et des capitaux ou encore le renforcement des capacités de défense de l'Europe sur fond de guerre en Ukraine.

>> Le grand débat de Forum sur les enjeux généraux des élections européennes :

Le grand débat - Quels enjeux pour les élections européennes?
Le grand débat - Quels enjeux pour les élections européennes? / Forum / 41 min. / le 16 mai 2024

Le prochain Parlement devra aussi décider avec les Vingt-Sept du budget de l'UE pour la période 2028-2034. Ce budget à long terme devrait être augmenté et ses priorités de dépenses devraient être modifiées pour tenir compte de l'éventuel élargissement de l'UE à l'Ukraine, à la Moldavie et aux pays des Balkans occidentaux.

Le niveau de l'abstention sera par ailleurs scruté: après un taux record de 57,46% en 2014, il a atteint 49,88% en 2019.

>> Revoir aussi le détail des enjeux des élections européennes : Montée de l'extrême droite, guerre en Ukraine, transition verte: les enjeux des élections européennes

Le Parlement européen

L'organe législatif de l'UE

Les élections européennes se tiennent du 6 au 9 juin afin de désigner pour cinq ans les 720 membres du Parlement européen issus des 27 pays membres de l'Union européennes. Le nouveau Parlement comptera 15 députés de plus que le Parlement sortant, composé de 705 députés. 

Instaurées en 1979, les élections européennes permettent à quelque 360 millions d'électrices et d'électeurs européens de désigner leurs représentantes et représentants dans cet organe. Le vote est obligatoire en Belgique, en Bulgarie, au Luxembourg et en Grèce.

La répartition des sièges tient compte de la taille de la population des Etats membres ainsi que de la nécessité d'un niveau minimum de représentation des citoyens des petits pays. Cela signifie que si ces derniers ont moins de députés que les grands pays, les députés des grands pays représentent plus de personnes que les élus des petits pays. Le nombre minimum de sièges par pays est de six et le maximum est de 96. L'Allemagne sera par exemple représentée par 96 élus, la France 81, l'Autriche 20, l'Irlande 11 et Malte 6.

>> Voir la répartition des sièges par pays

Les eurodéputés, élus à la proportionnelle en un tour, siègent dans des groupes politiques basés sur des idéaux similaires. Chaque groupe compte au moins 23 députés européens d'au moins un quart des pays de l'UE.

Il y a actuellement sept groupes au Parlement: le Parti populaire européen (centre-droit/droite), l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen (sociaux-démocrates), le groupe Renew Europe (centre/libéral), le groupe des Verts/Alliance libre européenne (écologistes), les Conservateurs et Réformistes européens (droite), le groupe "Identité et démocratie" (extrême droite) et le groupe de la Gauche au Parlement européen - GUE/NGL. Enfin, certains eurodéputés, aux courants politiques variés, ne siègent dans aucun groupe politique et figurent parmi les "non inscrits".

Pas de droit d'initiative

Avec les gouvernements de l'UE, les eurodéputés se prononcent sur les lois appelées à régir les politiques communes et le marché européen. Ces élus choisissent par ailleurs la ou le président du Parlement européen et approuvent le ou la présidente de la Commission européenne, l'organe exécutif de l'UE, ainsi que les commissaires. Les eurodéputés partagent le pouvoir législatif avec le Conseil européen, qui réunit les ministres concernés de chaque pays. Le Parlement est indépendant du Conseil et de la Commission.

A l'inverse des parlements nationaux, le Parlement européen ne dispose pas du droit d'initiative, il ne peut donc pas proposer de lois. Il a en revanche la possibilité de soumettre un texte à la Commission européenne, en négocier le contenu ou le rejeter. Aucune loi ne peut être adoptée sans l'aval du Parlement européen. "Concrètement, les eurodéputés votent les actes législatifs européens, qui peuvent être des règlements (qui s'appliquent directement aux Etats) ou des directives (qui fixent des objectifs que les Etats membres doivent mettre en œuvre). Les élus passent également des résolutions, non contraignantes, qui permettent au Parlement de donner son avis", précise le site de l'institution.

>> Voir aussi les explications d'Estelle Braconnier dans le 19h30 :

360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement de l'UE. Les explications d'Estelle Braconnier
360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement de l'UE. Les explications d'Estelle Braconnier / 19h30 / 1 min. / le 3 juin 2024