Faut-il des avertissements sur les bouteilles d'alcool comme sur les paquets de cigarettes?
D'après un rapport publié vendredi par le médecin-chef des Etats-Unis Vivek Murthy, la consommation d'alcool est responsable chaque année aux Etats-Unis de 100'000 cas de cancer et de 20'000 décès par cancer, dépassant les 13'500 décès annuels par accident de la route liés à l'alcool. Pourtant, "la majorité des Américains ne sont pas conscients de ce risque", déplore Vivek Murthy.
L'alcool est associé à au moins sept types de cancer: du sein, du côlon-rectum, de l'œsophage, du foie, de la bouche, du pharynx et du larynx. Les risques concernent toutes les boissons alcoolisées, qu'il s'agisse de bière, de vin ou de spiritueux.
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Revoir les limites journalières
Le rapport rappelle qu'une étude récente a montré qu'une consommation inférieure à un verre par semaine peut déjà augmenter le risque de cancer de 10% chez les hommes et 16% chez les femmes, qui sont plus vulnérables.
Le médecin-chef des Etats-Unis appelle également à revoir les recommandations officielles sur les limites journalières, actuellement fixées à deux verres pour les hommes et un verre pour les femmes. Une étude citée dans le rapport révèle que 17% des décès liés à l'alcool surviennent chez des personnes respectant pourtant ces limites.
Des avertissements sur les bouteilles d'alcool
Les Etats-Unis affichent déjà des avertissements sur les produits alcoolisés, prévenant des risques pour les femmes enceintes et les conducteurs.
Vivek Murthy propose d'aller plus loin en y incluant les dangers cancérigènes, comme cela se fait en Corée du Sud et en Irlande. Une telle mesure nécessiterait toutefois l'approbation du Congrès.
"On boit énormément en Suisse"
Pour Solange Peters, cheffe d'oncologie médicale au CHUV, la consommation d'alcool ne devient préoccupante que lorsqu'elle conduit à une dépendance. "Un ou deux verres par semaine sont acceptables", explique-t-elle, dimanche dans le 12h30 de la RTS.
Et d'ajouter: "Ce n'est pas cet alcool-là qui est visé par la prévention. On parle plutôt de la mauvaise habitude, encouragée par nos vies stressantes et compétitives, qui peut devenir excessive. En Suisse, on boit énormément."
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vajo avec afp