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Qui est Alice Weidel, la nouvelle leader de l'extrême droite allemande au profil atypique?
Mère de deux garçons adoptés, Alice Weidel a été officiellement désignée ce week-end comme candidate à la chancellerie par les délégués réunis en congrès de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a le vent en poupe en vue des élections législatives allemandes du 23 février.
C'est une victoire personnelle pour cette politicienne encore méconnue hors d'Allemagne. Surtout que l’AfD laisse peu de place aux femmes: le parti n’alignera que 26 candidates, pour 205 hommes.
Un sondage publié samedi place ce parti anti-système, anti-migrants et pro-russe en deuxième position et en progression à 22%. Même si l'AfD n'a guère de chance de gouverner, dans la mesure où aucun autre parti n'est prêt à former une coalition avec elle, Alice Weidel a déjà réussi à s'imposer comme la figure dominante de la campagne.
La "feuille de vigne" de l'AfD
Alice Weider, que l'AfD qualifie de "femme de tête" de gondole du parti, profite notamment de la rampe de lancement que lui offre l'homme le plus riche du monde, Elon Musk. Ce proche de Donald Trump multiplie les soutiens, organisant même cette semaine un débat en direct avec elle sur sa plateforme X.
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Et la recette semble marcher. Alice Weidel "est la feuille de vigne parfaite pour le parti" souvent accusé de proximité avec les milieux néo-nazis, juge Der Spiegel. "Quand quelqu'un dit que l'AfD est misogyne, homophobe ou raciste, les cadres rétorquent qu'ils ont Alice Weidel et que donc l'AfD ne peut pas l'être, même si elle l'est en réalité", ajoute l'hebdomadaire.
Un profil atypique
Issue d'un milieu aisé, cette ancienne membre du parti libéral FDP a dit dans le passé avoir pour modèle Margaret Thatcher et sa restructuration à marche forcée de l'économie britannique.
Parlant couramment le mandarin, Alice Weidel, qui a vécu en Chine et aux Etats-Unis, a un profil nettement plus international que beaucoup de membres de l'AfD. Elle est aussi originaire de la riche région du Bade-Wurtemberg (sud-ouest), alors que son mouvement est surtout fort dans l'est du pays.
La coprésidente du mouvement appartient, selon le professeur Wolfgang Schroeder de l'Université de Kassel, à la branche modérée de l'AfD "qui aspire à une existence indépendante, à droite des conservateurs" et non à l'aile plus radicale "qui défend une position profondément ethnique, autoritaire et nationaliste".
"En tant que femme, de l'ouest de l'Allemagne et homosexuelle, elle a quelques problèmes à faire le lien avec l'idéologie de son parti", commentait récemment Anna-Sophie Heinze, politologue de l'université de Trèves.
Un discours radical
Malgré la radicalisation continue de l'AfD, et contrairement à d'autres personnalités "expurgées", cette docteur en économie passée par la banque Goldman Sachs, est restée.
Avec le temps, son image de modération s'estompe. A l'approche des élections, Alice Weidel, sous pression de la puissante aile identitaire de l'AfD de Björn Höcke, veut donner des gages pour ne pas se faire déborder.
Face à Elon Musk, elle n'a pas hésité à qualifier Adolf Hitler de "communiste" et "socialiste", ce qui lui vaut des accusations de révisionnisme historique. Lors du congrès de l'AfD à Riesa, qui s'achève dimanche, son discours "n'avait jamais été aussi radical", commente la chaîne de télévision NTV.
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Alice Weidel a pleinement assumé l'idée d'une expulsion massive de personnes étrangères ou d'origine étrangère: "Je le dis très honnêtement, si cela doit s'appeler remigration, alors cela s'appellera remigration", a-t-elle martelé. Contrairement à d'autres partis d'extrême-droite européens, elle joue la polarisation maximale, proche en cela du FPÖ autrichien.
La nouvelle leader du parti a aussi réussi à faire adopter à la majorité des deux tiers la mesure qui lui tenait à cœur: la reprise en main du mouvement de jeunesse particulièrement radical, placé sous observation des services de renseignements, et qui nuisait de plus en plus à l’image policée que veut se donner le parti pour ratisser au centre.
afp/boi