Vingt morts dans l'attaque du palais présidentiel tchadien par un commando

Le palais présidentiel tchadien à N'djamena en 2013. [AFP - Issouf Sanogo]
Dix-neuf morts dans l'attaque du palais présidentiel tchadien par un commando armé / Le Journal horaire / 40 sec. / hier à 03:02
Un commando a attaqué mercredi soir le palais présidentiel tchadien dans la capitale N'Djamena et fait deux morts avant d'être décimé, selon un premier bilan du gouvernement. Dix-huit des 24 assaillants ont été tués.

"La situation est totalement maîtrisée [...] Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée", a déclaré peu après l'attaque le porte-parole du gouvernement tchadien et ministre des Affaires étrangères dans une vidéo publiée dans la soirée sur Facebook.

Sur les "24 personnes" que comptait le commando, "il y a eu 18 morts et six blessés, et nous déplorons un mort, trois blessés dont un grièvement", a-t-il ensuite précisé. La mort d'un second garde a été annoncée plus tard.

Motivations peu claires

Interrogé ensuite sur la télévision nationale, le ministre a estimé que l'attaque n'était "probablement pas terroriste", alors que des rumeurs insistantes évoquaient une possible attaque des djihadistes de Boko Haram. Elle a été menée par un "ramassis de pieds nickelés" drogués et alcoolisés venus en civil d'un quartier pauvre du sud de la ville avec "des armes, des coupe-coupe et des couteaux", a ajouté le ministre.

Débarqués d'un semi-remorque devant le palais présidentiel, "ils ont poignardé les quatre gardes présents". Parmi les blessés, deux sont dans un état grave, a-t-il encore précisé. Les assaillants ont ensuite pénétré dans la présidence, puis un autre garde a tiré pour donner l'alerte et "ils ont été très facilement maîtrisés", a poursuivi le ministre. Selon lui, ils avaient avec eux de petites bouteilles "remplies d'alcool" de type whisky et les six survivants sont "complètement drogués".

Tirs nourris

Alors que certaines sources sécuritaires avaient parlé dans un premier temps d'un commando lourdement armé, le ministre a souligné que les assaillants n'avaient "aucune arme de guerre" avec eux.

Des tirs nourris ont néanmoins été entendus pendant près d'une heure dans les quartiers proches de la présidence, avant de cesser vers 20h50 locales, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Toutes les voies menant vers la présidence ont été rapidement fermées à la circulation. Des chars ont été déployés dans les rues, dont l'un devant le commissariat central, et des policiers en armes postés aux angles des rues. Dans ces quartiers du centre de la capitale, les gens, visiblement inquiets, se sont pressés de reprendre leur voiture ou moto pour rentrer chez eux.

Le chef de l'Etat, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait au palais présidentiel au moment de l'attaque, a indiqué le ministre, sans plus de précision.

Visite du ministre chinois des Affaires étrangères

L'attaque a eu lieu quelques heures après la visite à N'Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un à la présidence avec le chef de l'Etat Mahamat Idriss Déby Itno.

Le Tchad a annoncé par surprise à la fin novembre dernier qu'il mettait fin à l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française. En mai dernier se sont achevées à N'Djamena trois années de transition, avec l'élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021.

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ats/vic

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