Nouvelles manifestations en Corée du Sud à la veille de la date butoir pour arrêter Yoon Suk Yeol

Nouvelles manifestations pour et contre l'arrestation du président déchu Yoon Suk Yeol. [KEYSTONE]
Nouvelles manifestations pour et contre l'arrestation du président déchu Yoon Suk Yeol / Le Journal horaire / 26 sec. / samedi à 11:02
Des milliers de partisans et détracteurs du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol ont bravé la neige dimanche lors de nouvelles manifestations, à la veille de l'expiration d'un mandat d'arrêt émis contre lui pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale.

Devant sa résidence à Séoul, des soutiens de l'ex-procureur vedette sont venus dimanche en nombre pour réclamer l'annulation de sa destitution par le Parlement, ont constaté des journalistes de l'AFP, malgré le froid et le manteau blanc qui a recouvert la capitale pendant la nuit.

Les opposants à Yoon Suk Yeol, eux, exigent son arrestation, après un premier essai infructueux des enquêteurs mis en échec vendredi à son domicile par les gardes présidentiels, qui ont refusé de se plier à leur mandat.

>> Lire à ce sujet : Les enquêteurs chargés d'arrêter le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol bloqués

Les enquêteurs ont jusqu'à la dernière seconde lundi (16h en Suisse lundi) pour exécuter le mandat d'arrêt émis contre lui afin de le forcer à répondre aux questions sur sa brève imposition de la loi martiale. Ils avaient assuré que l'ordre serait appliqué dans ce délai. Les enquêteurs pourront néanmoins solliciter un nouveau mandat d'arrêt si le premier expire sans être appliqué.

Samedi, des milliers de Sud-Coréennes et Sud-Coréens avaient déjà manifesté dans la capitale Séoul. La plus importante intersyndicale sud-coréenne (KCTU) avait entrepris une marche vers la résidence du président déchu, cloîtré chez lui, mais a été bloquée par la police, faisant état de deux membres arrêtés et de plusieurs blessés.

Des partisanes et partisans du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol se sont rassemblés dimanche à Séoul sous la neige pour s'opposer à sa destitution. [KEYSTONE - AHN YOUNG-JOON]
Des partisanes et partisans du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol se sont rassemblés dimanche à Séoul sous la neige pour s'opposer à sa destitution. [KEYSTONE - AHN YOUNG-JOON]

Désaccords de ministres ignorés

Yoon Suk Yeol, 64 ans, est sous le coup de plusieurs enquêtes, notamment pour "rébellion". Il est accusé d'avoir fait vaciller la jeune démocratie sud-coréenne avec son coup de force dans la nuit du 3 au 4 décembre, ce qui a ravivé le douloureux souvenir de la dictature militaire.

Au Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés avait réussi à voter une motion exigeant la levée de l'état d'exception. Sous la pression des élus, de milliers de manifestantes et manifestants, et contraint par la Constitution, Yoon Suk Yeol avait dû obtempérer quelques heures après sa mesure choc.

>> Relire : Le président sud-coréen annonce la levée de la loi martiale quelques heures après l'avoir proclamée

Selon un rapport du parquet consulté dimanche par l'AFP, il avait, avant d'annoncer sa décision à la télévision, ignoré les désaccords du Premier ministre d'alors, du ministre des Affaires étrangères et de celui des Finances, Choi Sang-mok, actuellement président intérimaire.

Une arrestation de Yoon Suk Yeol serait la première d'un chef de l'Etat en exercice dans l'histoire du pays, car il reste officiellement le président titulaire en attendant que la Cour constitutionnelle confirme ou infirme sa destitution, adoptée par les députés le 14 décembre, d'ici à la mi-juin.

Présent à son procès?

Le président déchu a prévu de se présenter à son procès à la Cour, "pour donner son point de vue", a annoncé dimanche dans un communiqué son avocat, alors que la juridiction a, à ce stade, fixé cinq sessions entre le 14 janvier et le 4 février.

Ni Park Geun-hye ni Roh Moo-hyun, les deux autres anciens présidents à avoir été concernés, ne sont venus à leurs procès.

La Corée du Sud ne cesse de s'enfoncer dans le chaos politique depuis un mois, le premier président par intérim ayant lui aussi été destitué le 27 décembre par les députés, qui l'accusaient d'entraver les procédures contre Yoon Suk Yeol.

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu à Séoul, notamment pour un entretien lundi avec son homologue Cho Tae-yul.

ats/vajo/iar

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