En Europe, le ton monte contre le milliardaire et propriétaire de X Elon Musk
Le Premier ministre britannique Keir Starmer, l'une des cibles privilégiées d'Elon Musk ces dernières semaines, a dénoncé "ceux qui propagent mensonges et désinformation" après plusieurs jours de messages effrénés du milliardaire sur X pour attaquer la gestion par les autorités d'une affaire de pédocriminalité en Angleterre et soutenir un activiste d'extrême droite.
Elon Musk lui a répliqué, accusant le dirigeant travailliste d'être "tout à fait méprisable".
Au même moment, le président français Emmanuel Macron a regretté de voir l'homme le plus riche de la planète soutenir "une internationale réactionnaire" en Europe.
"Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l'aurait imaginé?", a-t-il ainsi lancé lors d'une allocution devant les ambassadeurs français.
Soutien à l'AfD
Emmanuel Macron faisait référence au soutien appuyé du milliardaire américain au parti d'extrême droite allemand AfD, notamment dans une tribune publiée dans le journal Die Welt en pleine campagne pour les élections anticipées.
>> Relire : Opposée à une tribune pro-AfD d'Elon Musk, une rédactrice en chef du journal Die Welt démissionne
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a condamné samedi les "déclarations erratiques" d'Elon Musk, qui l'avait traité de "fou" et "d'imbécile incompétent", avant de qualifier de "tyran" le président Frank-Walter Steinmeier.
>> Relire aussi : L'Allemagne reproche à Elon Musk d'essayer "d'influencer" les élections anticipées
En Norvège aussi, le Premier ministre Jonas Gahr Støre a fait part lundi de son inquiétude, jugeant sur la radio publique NRK, "préoccupant qu'un homme avec un accès considérable aux réseaux sociaux et d'importantes ressources économiques s'implique de manière si directe dans les affaires internes d'autres pays".
Montée de l'extrême droite
La tonalité contraste avec le temps où les dirigeants européens se battaient pour attirer les faveurs de l'homme d'affaires, espérant accueillir une future usine Tesla et louant le génie visionnaire du fondateur de SpaceX.
Depuis qu'il s'est engagé politiquement derrière Donald Trump et a joué un rôle de premier plan dans sa campagne, Elon Musk a multiplié les marques de soutien aux représentants de l'extrême droite en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Ces sorties, souvent publiées sur son réseau social X, inquiètent désormais certains dirigeants en place dans un contexte de montée en puissance de ces courants dans de nombreux pays, portés notamment par les préoccupations liées à l'immigration.
Elles mettent aussi certains d'entre eux dans une situation délicate, à quelques jours du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a confié à Elon Musk une mission sur la réduction de la dépense publique.
>> Relire aussi : Donald Trump nomme Elon Musk à la tête d'un nouveau ministère de "l'efficacité gouvernementale"
"Attaque contre la démocratie"
Exception notable parmi les principaux pays européens: la Première ministre italienne Giorgia Meloni a qualifié Musk de "génie" et d'"innovateur extraordinaire", dans un entretien au Corriere della Sera vendredi.
"Cela me fait sourire de voir ceux qui jusqu'à hier parlaient de Musk comme d'un génie et qui en revanche aujourd'hui le dépeignent comme un monstre, seulement parce qu'il a choisi le camp considéré comme 'mauvais' sur la barricade", a raillé la dirigeante italienne, qui a rendu brièvement visite à Donald Trump samedi en Floride.
Débat pas interdit
"Rien n'interdit" à Elon Musk, propriétaire de X, d'afficher son soutien à l'extrême droite, a souligné lundi la Commission européenne, tout en assurant qu'elle veillerait à ce que la plateforme ne soit pas détournée pour influencer l'élection allemande.
Le milliardaire participera jeudi à une conversation avec la dirigeante du parti d'extrême droite allemand, AfD, retransmise sur X.
vajo avec ats