"Patriote visionnaire" ou homme aux "idées nauséabondes", les réactions au décès de Jean-Marie Le Pen
La présidence française a exprimé dans un communiqué ses condoléances à la famille et aux proches de Jean-Marie Le Pen, estimant qu'il était une "figure historique de l'extrême droite" dont le "rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (...) relève désormais du jugement de l'Histoire".
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Jean-Marie Le Pen "aura été une figure de la vie politique française", au-delà "des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond", a déclaré le Premier ministre François Bayrou. "On savait, en le combattant, quel combattant il était", a-t-il ajouté sur X.
Hommages à l'extrême droite
"Pars tranquille, je n'abandonnerai pas la mission", a salué de son côté sa petite-fille Marion Maréchal. "Tu as suscité, tout au long de ta vie, des centaines de milliers de vocations. Tu as permis, longtemps seul contre tous, que des millions de Français soient de nouveau fiers d'eux-mêmes et de leur pays. Merci pour tout cela", a ajouté l'eurodéputée, nièce de Marine Le Pen.
Marine Le Pen se trouve, elle, dans un avion qui doit la ramener en métropole de Mayotte, où elle s'est rendue après le passage dévastateur du cyclone Chido. Elle n'a pas encore pris la parole.
Sa soeur, Marie-Caroline Le Pen, candidate malheureuse aux législatives de juillet, et épouse de Philippe Olivier, l'un des principaux conseillers politiques de Marine Le Pen, a pour sa part réagi sur X: "De ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler. À Dieu Papa."
"Engagé sous l'uniforme de l'armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l'Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté", a salué sur X l'actuel patron du Rassemblement national Jordan Bardella.
Sébastien Chenu, vice-président du parti, a estimé que "la disparition de Jean-Marie Le Pen est celle d'un immense patriote, visionnaire et d'une incarnation du courage". "C'est aussi la disparition d'un homme d'une immense culture, qui a porté l'espoir de millions de Français", a-t-il ajouté.
Le député RN Thomas Ménagé a salué un "précurseur du mouvement national" qui a "dénoncé avant tout le monde le chemin que prenait la France et avait annoncé les difficultés auxquelles elle est aujourd'hui confrontée".
L'ex-candidat à la présidentielle de 2022 Éric Zemmour, adversaire de Marine Le Pen, a également rendu hommage: "Par-delà les polémiques, par-delà les scandales, ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies, c'est qu'il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient". "Il restera la vision d'un homme, et son courage, à une époque où les hommes courageux n'étaient pas si nombreux", a ajouté le polémiste.
"Au-delà des polémiques, il aura marqué son temps par la force et la constance de ses convictions nationales", a renchéri Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
Éric Ciotti, qui s'est allié au RN lors des dernières législatives, a salué un "homme politique au parcours jalonné de zones d'ombres, mais aussi de courage, d'intuitions puissantes et de patriotisme sincère".
"Actes insupportables" ou "idées nauséabondes" pour la gauche
La gauche s'est montrée beaucoup plus critique, à l'image du chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé sur X les actes "insupportables" de Jean-Marie Le Pen. "Le combat contre l'homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus, continue", ajoute-t-il.
Sur le même réseau, l'élu communiste Ian Brossat retient les "idées nauséabondes" du défunt. "Combattons-les, sans relâche".
"Les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen SS, les 'Durafour crématoire' et les 'points de détail de l'histoire'. Un fasciste d'un autre temps s'en est allé. Mais laisse derrière lui des héritiers, très actuels", a aussi réagi le député François Ruffin.
"Il est légitime de respecter le deuil de la famille de Jean Marie Le Pen. En revanche, il n'y a aucune bienveillance à accorder au passé d'un homme qui a torturé en Algérie et qui pensait que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire", a enfin déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure. "Hier, aujourd'hui et demain, nous ferons face aux idées de l'extrême droite."
boi avec afp