Résumé de l’article
Karin Keller-Sutter en Autriche pour sa première visite en tant que présidente de la Confédération
C'est dans un froid polaire, mais sous le ciel dégagé d'une relation austro-helvétique au beau fixe depuis des années, que Karin Keller-Sutter a rencontré vendredi son homologue, Alexander Van der Bellen à Vienne.
Les relations entre la Suisse et l'Autriche, la politique européenne et les relations bilatérales avec l'UE ont été au centre des discussions.
Importance de l'OSCE
Les échanges ont aussi porté sur la situation sécuritaire en Europe et sur le rôle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la Suisse assumera la présidence en 2026. La présidente de la Confédération a réaffirmé l’importance de l’OSCE, dont le rôle est, selon elle, de permettre un échange entre de nombreux pays visant à mieux surmonter les conflits.
Dans la perspective de l’entrée en fonction du nouveau gouvernement des États-Unis, la Saint-Galloise, a plaidé pour des discussions ouvertes et constructives, afin de continuer à garantir un échange fructueux.
Nouvelle page de l'histoire de l'UE
Le politologue Oscar Mazzoleni estime à ce sujet que les propos manifestés par la nouvelle administration des Etats-Unis en termes de protectionnisme et l’importance croissante de partis d’extrême droite dans les pays fondateurs de l’intégration européenne ouvre une nouvelle phase dans l’histoire de l'UE.
En cause, il y a le futur des accords Schengen et des contrôles des frontières internes et plus largement le poids des gouvernements nationaux. Cela laisse planer des doutes également sur les accords bilatéraux en discussion avec la Suisse.
Une Suisse entourée par l'extrême droite
Le président autrichien a également exposé les dernières évolutions de la politique intérieure et présenté le processus de formation du gouvernement. Le chef du FPÖ (extrême-droite) Herbert Kickl négocie avec les conservateurs pour former un gouvernement.
La circulation internationale croissante des idées et des styles politiques de la droite extrême peut sans doute marquer des partis et des mouvements en Suisse
Dans le contexte de montée des partis d'extrême-droite, Oscar Mazzoleni, également professeur de sciences politiques à l'UNIL, pointe aussi la situation d'encerclement de la Suisse par des pays où ces groupements ont le vent en poupe.
Il souligne que "la circulation internationale croissante des idées et des styles politiques de la droite extrême peut sans doute marquer des partis et des mouvements en Suisse". Dans ce contexte, les médias ont un rôle à jouer.
Et de citer notamment le glissement de la NZZ, traditionnellement lié à un libéralisme modéré, vers la droite. "Les éloges envers Trump, Milei et Musk qu’on retrouve sur les pages de ce quotidien peuvent contribuer à renforcer les opportunités que l’UDC ou d’autres partis pourront saisir dans un futur proche", dit-il encore.
ats/doe