Nombre d'œuvres littéraires ont abordé des questions démographiques telles que la croissance de la population mondiale, l'urbanisation, la dénatalité, le vieillissement, les migrations... en poussant leurs évolutions à l'extrême pour en imaginer de redoutables conséquences. Tel est le constat tiré par le démographe Jacques Véron dans son livre "La démographie de l'extrême - Quand la fiction anticipe l'avenir des sociétés", écrit avec le philosophe Jean-Marc Rohrbasser.
"Nous ne pouvons pas nous fier à ces récits parce que ce sont des romans d'anticipation, mais il y a des choses qui se réalisent et qui nous poussent à être sensibles à toutes ces questions", relève-t-il dans La Matinale.
Questions de natalité
Ainsi la question de la natalité, avec les quotas de naissance imposés ou au contraire l'incitation aux naissances, est souvent présente dans des oeuvres de fiction. "Dans "La folle semence" d'Anthony Burgess, il existe la notion de quota de grossesse", indique-t-il. Une femme en début de roman perd son enfant. Mais elle n'a pas le droit d'avoir un autre enfant puisqu'elle a épuisé son quota de grossesse. "Cette histoire fait effectivement penser aux quotas de naissances, imposés en Chine lors de la politique de l'enfant unique", analyse le démographe.
"Il y a bien des éléments qui résonnent par rapport à des situations aujourd'hui. Jusqu'à quel point les Etats sont-ils en droit d'imposer telle ou telle politique et quelle est la marge de manœuvre dont doivent disposer les individus? Ce sont des questions centrales, très bien analysées dans les romans et qui se posent dans la réalité", conclut Jacques Véron.
Propos recueillis par Aleksandra Planinic
Adaptation web: lan