Résumé de l’article

  • Le réseau social TikTok pourrait être interdit aux États-Unis dès dimanche, affectant plus de 170 millions d'utilisateurs américains.
  • La Cour suprême doit se prononcer sur la loi imposant la vente de TikTok, avec des juges sensibles aux arguments de sécurité nationale.
  • Donald Trump, opposé à la disparition de TikTok, pourrait intervenir après son investiture pour sauver la plateforme tout en répondant aux inquiétudes.
  • Plusieurs scénarios de rachat sont envisagés, dont une possible acquisition par Elon Musk, bien que TikTok ait qualifié cette option de "pure fiction".
  • Les différents scénarios possibles sur le futur de l'application TikTok aux Etats-Unis

    Le réseau social Tiktok pourrait ne plus être accessible aux Etats-Unis dès dimanche. [REUTERS - Dado Ruvic]
    Le réseau social Tiktok pourrait ne plus être accessible aux Etats-Unis dès dimanche. - [REUTERS - Dado Ruvic]
    A quatre jours de la date butoir imposée pour la vente de TikTok aux Etats-Unis, l'incertitude demeure concernant l'avenir du réseau social qui pourrait survivre dans ce pays de plus de 170 millions d'utilisateurs, même en l'absence de cession par sa maison mère chinoise ByteDance.

    Une partie du sort de la plateforme repose sur la Cour suprême, saisie en urgence par le groupe pour bloquer l'application de la loi votée en avril au Congrès et qui ne lui laisse, en l'état, d'autre issue qu'une vente.

    A l'audience qui s'est déroulée vendredi, plusieurs magistrats de la plus haute juridiction américaine ont semblé sensibles aux arguments liés à la sécurité nationale soulevés par le Congrès, qui redoute l'exploitation par le gouvernement chinois des données des utilisateurs américains de TikTok. La décision de la Cour suprême est attendue d'un jour à l'autre, cette semaine.

    Plus accessible dès dimanche?

    En cas d'interdiction, il appartiendra au gouvernement américain de contraindre les boutiques d'applications mobiles de retirer le réseau social de leur plateforme.

    TikTok ne serait alors plus téléchargeable. Les utilisateurs déjà équipés de l'application la conserveraient mais ne pourraient plus effectuer de mise à jour ce qui, à terme, la rendrait difficile, voire impossible à utiliser.

    Selon le site The Information, l'entreprise se prépare toutefois à rendre totalement inaccessible son application dimanche, ce qui irait au-delà des dispositions de la loi.

    Le réseau social étant toujours accessible ailleurs qu'aux Etats-Unis, les internautes américains qui le souhaitent pourraient alors utiliser un VPN, logiciel qui permet de tromper sites et boutiques d'applications sur sa localisation géographique.

    Une application de la loi laissée au gouvernement Trump

    Dans une note interne, citée par le média spécialisé The Verge, l'entreprise a informé ses employés que ses bureaux resteraient "ouverts, même si la situation n'est toujours pas résolue d'ici le 19 janvier", date limite pour céder l'application à un autre propriétaire.

    Pour autant, l'application de la loi sera laissée à la main du nouveau gouvernement Trump et, plus particulièrement, de la future ministre de la Justice, Pam Bondi. Compte tenu de l'opposition de Donald Trump à la disparition de TikTok, elle pourrait choisir l'inaction, préservant ainsi de fait le réseau social.

    Dans le cadre de la procédure devant la Cour suprême, Donald Trump a demandé aux hauts magistrats de renvoyer leur décision à après son investiture, s'estimant en mesure de "sauver la plateforme tout en répondant aux inquiétudes en matière de sécurité nationale". Il pourrait notamment suggérer à la majorité républicaine au Congrès d'amender le texte pour offrir des marges de manoeuvre à TikTok.

    afp/ther

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    Plusieurs scénarios de rachat

    Jusqu'ici, ByteDance s'était opposé à l'idée de céder son joyau mais, selon l'agence Bloomberg, le gouvernement chinois serait ouvert à un rachat par Elon Musk, déjà actionnaire majoritaire d'un autre réseau social, X (ex-Twitter), et allié de Donald Trump. TikTok a qualifié lundi ce scénario de "pure fiction".

    D'autres candidats, déclarés eux, sont sur les rangs, notamment l'homme d'affaires Frank McCourt. Il a fédéré des investisseurs autour de son concept Project Liberty, qui veut faire de TikTok une plateforme axée sur la sécurité de ses usagers.

    Celui qui est aussi propriétaire du club de football français de l'Olympique de Marseille estime à 20 milliards de dollars la valeur de TikTok US.

    L'ancien patron de l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, Bobby Kotick, reste aussi intéressé, selon le site The Information.

    Si tous les serveurs sur lesquels tourne TikTok US sont désormais logés aux Etats-Unis, la question de la faisabilité technique d'une scission fait débat, une telle opération n'ayant pas de précédent connu.

    Une fin de TikTok aux Etats-Unis qui profiterait aux rivaux

    L'extinction éventuelle de la version américaine du réseau social apparaîtrait comme une bénédiction pour ses rivaux, en premier lieu YouTube (Shorts) et Instagram (Reels), qui ont décliné, ces dernières années, le format de vidéos très courtes ayant fait le succès planétaire de TikTok.

    Nombre des créateurs de contenus se sont déjà diversifiés sur plusieurs plateformes, les premières menaces sur l'avenir de TikTok remontant à près de cinq ans, sous le premier gouvernement Trump.

    Le site avait survécu grâce à des décisions judiciaires bloquant l'exécution d'un décret pris par Donald Trump qui condamnait, dans les faits, TikTok, sauf à ce que ByteDance ne le vende.

    Ces derniers jours, des créateurs ont aussi trouvé refuge sur l'application chinoise Xiaohongshu (Petit livre rouge), susceptible d'être également visée par les autorités américaines pour les mêmes raisons que TikTok.