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Informations contradictoires autour de la mort d’un ressortissant suisse dans une prison en Iran
La plus grande confusion règne au lendemain de l’annonce du suicide d’un ressortissant suisse dans une prison de l’est de l’Iran où il était détenu pour espionnage. Selon des médias locaux, l’homme opérait dans le pays parallèlement à des frappes israéliennes sur un site militaire, visé le 26 octobre 2024. Selon le DFAE, l’individu était entré dans le pays avec un visa touristique et ne travaillait pas pour la Confédération.
Mashregh News est un journal d’information en ligne réputé proche des Gardiens de la révolution islamique, le bras armé du régime iranien. Dans un article mis en ligne dans la nuit du 9 au 10 janvier 2025, ce média affirme que le ressortissant suisse retrouvé mort dans sa cellule s’est suicidé avec une méthodologie enseignée par les services secrets. Aucune autre précision n’est donnée. L’Iran a assuré à la Suisse être en mesure de prouver qu’il s’est ôté la vie. La Confédération a envoyé une équipe sur place.
Arrêté en pleine "collecte d'informations"
Mashregh News donne également sa version de l’interpellation: "Ce citoyen suisse a été arrêté par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique alors qu’il collectait des informations et prélevait des échantillons de sol dans le désert".
>> Lire aussi : Un Suisse accusé d'espionnage retrouvé mort en prison en Iran
Selon le même journal, l’homme opérait parallèlement à des frappes israéliennes sur le site militaire de Sharoud, visé le 26 octobre. Il aurait été arrêté à la même période, avec d’autres personnes.
>> Les précisions dans l'émission Forum :
"Visa de tourisme"
Le Département fédéral des affaires étrangères dit avoir été informé de son interpellation le 10 décembre et affirme que l’homme n’avait pas d’autres nationalités que la nationalité suisse.
Le DFAE assure également qu’il ne travaillait pas pour la Confédération, services de renseignements compris. "C’est un ressortissant suisse d’une soixantaine d’années, qui avait un visa de tourisme, qui faisait du tourisme en Iran. Il a quitté la Suisse depuis longtemps, il résidait en Afrique australe avec une famille en Suisse", détaille Nicolas Bideau, chef de communication du Département fédéral des affaires étrangères, dans le 19h30 vendredi.
La Suisse réclame "une enquête complète"
La Suisse "exige des autorités iraniennes des informations détaillées sur les raisons de cette arrestation ainsi qu'une enquête complète sur les circonstances de ce décès", écrit le Département fédéral des affaires étrangères dans un communiqué.
"Le rapatriement du corps en Suisse constitue également une priorité absolue et devrait avoir lieu dans les prochains jours", indique le DFAE, précisant qu'"à ce jour, aucun ressortissant suisse n'est détenu en Iran".
La commission de politique extérieure du Conseil national se réunira en début de semaine prochaine pour demander aux autorités des éclaircissements. Membre de cette commission, le conseiller national vert genevois Nicolas Walder s'interroge: pourquoi aucune information n'a-t-elle été donnée jusqu'à maintenant sur la détention de ce ressortissant suisse? Il attend aujourd'hui du gouvernement qu'il ne lâche pas l'affaire, même si ça doit "fâcher" le gouvernement iranien, affirme-t-il dans Forum vendredi.
Spéculations autour du nucléaire
La province du Semnan, où le ressortissant suisse était emprisonné, est une région éminemment sensible. Elle est connue pour abriter la principale base de lancement iranienne. C’est de là que sont lancés ses satellites mais aussi ses missiles.
La région est sous haute surveillance. En octobre dernier, un tremblement de terre dans la province a donné lieu à de nouvelles spéculations sur le programme nucléaire. Certains y ont vu la conséquence d’un premier essai en souterrain, information immédiatement démentie par le régime.
Sujet TV et texte web: Claude-Olivier Volluz, Pôle enquête
Sujet radio: Gabriela Cabré
Adaptation web: Julie Marty
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