Résumé de l’article
Des discussions sur le nucléaire iranien se tiennent ce lundi autour de Genève
Ces discussions vont se dérouler moins de deux mois après des négociations discrètes entre l'Iran et des représentants des trois pays européens à Genève, à un moment où les Occidentaux s'inquiètent de l'état d'avancement du programme nucléaire iranien.
>> Lire aussi : Une nouvelle réunion sur le nucléaire réunira l'Iran et les pays européens à Genève en janvier
"Ce ne sont pas des négociations", selon le ministère allemand des Affaires étrangères. Il s'agit seulement de "consultations", a renchéri l'Iran. La réunion de lundi est "le signe que les pays de l'E3", un format qui rassemble la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, "continuent d'oeuvrer en faveur d'une solution diplomatique au programme nucléaire iranien, dont l'état d'avancement est extrêmement problématique", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
"Escalade nucléaire"
Téhéran a annoncé début décembre commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo, l'un des plus importants du pays, dans le centre de l'Iran, "avec notamment pour effet à terme d'accroître significativement le taux de fabrication d'uranium enrichi jusqu'à 60%", selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
>> Lire également : L'Iran annonce de "nouvelles centrifugeuses avancées" suite aux remontrances de l'AIEA
Dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU datée du 6 décembre, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé leur vive "préoccupation" et exhorté la République islamique "à mettre immédiatement fin à son escalade nucléaire". Les trois pays européens ont évoqué le possible recours au mécanisme réimposant des sanctions contre l'Iran "pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire".
Nucléaire à des "fins civiles"
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a récemment indiqué que son pays créerait "davantage de confiance quant au caractère pacifique" de son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions.
Les Iraniens défendent un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour la production d'énergie, et nient vouloir se doter de l'arme atomique, ce dont doutent fortement les pays occidentaux. Selon l'AIEA, l'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à 60%, proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique.
Retour de Donald Trump
Les discussions doivent débuter à un moment où les groupes alliés de l'Iran au Moyen-Orient sont grandement affaiblis après des mois de guerre avec Israël. A la situation difficile des alliés de Téhéran vient s'ajouter le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, le 20 janvier.
Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche sous la présidence de Donald Trump, quand les Etats-Unis se sont retirés de l'accord de 2015 qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.
>> Lire : Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien
L'Iran a adhéré au pacte jusqu'au retrait unilatéral de Washington en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Depuis la prise de fonction en août du nouveau président réformiste iranien, Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour ranimer l'accord.
lia avec afp