L'opposition vénézuélienne dénonce le bref "enlèvement" de sa cheffe María Corina Machado
Selon l'opposition, "en quittant le rassemblement Maria Corina Machado a été interceptée et renversée de la moto qui la transportait. Elle a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d'enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite", souligne son équipe sur les réseaux sociaux.
"Elle s'adressera au pays pour expliquer les faits dans les prochaines heures", ajoute-t-elle. Un membre de son équipe avait annoncé son arrestation à l'AFP avant sa libération.
Le pouvoir a aussitôt nié cette version, évoquant une "invention, un mensonge", selon l'expression du ministre de l'Intérieur.
"Ils (l'opposition) voulaient alarmer tout le Venezuela et ils ont fini par faire la chose la plus ridicule qui soit, en mentant, en disant que le gouvernement avait capturé Maria Corina", a assuré Diosdado Cabello.
Présente dans les dernières grandes manifestations
La cheffe de l'opposition avait envisagé une éventuelle arrestation, confiant lundi à l'AFP: "Si quelque chose m'arrive, la consigne est très claire (...), personne ne négociera la liberté du Venezuela contre ma liberté".
Elle avait aussi assuré ne vouloir "manquer pour rien au monde (le) jour historique" de la manifestation.
Lors des dernières grandes manifestations en août, Maria Corina Machado, 57 ans, apparaissait subitement à un coin de rue pour monter sur un camion-podium, haranguait la foule puis disparaissait rapidement en moto pour échapper à une arrestation. Les forces de l'ordre semblent avoir contré jeudi ce modus operandi.
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"Nous n'avons pas peur!"
Jeudi, elle était une nouvelle fois arrivée en camion vêtue de blanc et brandissant un drapeau vénézuélien et avait prononcé un court discours dans lequel elle avait lancé: "Tout le Venezuela est dans la rue, nous n'avons pas peur ! A partir d'aujourd'hui, nous entrons dans une nouvelle phase. Le Venezuela est libre, nous allons continuer !"
Les autorités avaient massivement déployé les forces de l'ordre dans le pays, particulièrement dans la capitale.
Concluant à Saint-Domingue une tournée internationale, l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle, avait réclamé la "libération immédiate" de Maria Corina Machado. "Nous nous verrons tous très bientôt à Caracas, en liberté", avait-il lancé.
Des marches similaires ont eu lieu à travers le pays, selon des images de la télévision publique.
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ats/juma