En Syrie, les chefs de la diplomatie française et allemande plaident pour une transition inclusive

La ministre des affaires étrangères allemande Annalena Baerbock et son homologue français Jean-Noël Barrot visite la prison de Saydnaya à Damas. [AFP - ANWAR AMR]
Les ministres des Affaires étrangères français et allemande à Damas pour rencontrer le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh / Le 12h30 / 2 min. / vendredi à 12:35
Les chefs de la diplomatie française et allemande ont insisté vendredi sur la nécessité d'une transition pacifique et inclusive en Syrie, lors de la première visite à ce niveau à Damas de responsables des grandes puissances occidentales.

Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, dont la visite intervient sous mandat de l'Union européenne, doivent rencontrer le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, dont les premiers pas sont scrutés avec attention.

Ils se sont d'abord rendus à la prison de Saydnaya, symbole de la répression de masse du pouvoir de Bachar al-Assad, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Visite de la prison de l'horreur

Accompagnés par des membres des Casques blancs, des secouristes syriens, ils ont visité les cellules et les geôles souterraines où les conditions de détention étaient inhumaines et où de nombreux détenus sont morts sous la torture.

Selon l'Association des détenus et des disparus de la prison de Saydnaya (ADMSP), plus de 4.000 détenus y ont été libérés le jour de la chute de Damas aux mains des rebelles.

Les deux ministres doivent rencontrer conjointement Ahmad al-Chareh, à la tête d'une coalition dirigée par son groupe islamiste radical, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a chassé du pouvoir Bachar al-Assad le 8 décembre.

"Ensemble, la France et l'Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité", a écrit sur X le ministre français. Les deux pays veulent "favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale", a-t-il ajouté.

"Mon voyage d'aujourd'hui, avec mon homologue français et au nom de l'UE, est un signal clair adressé aux Syriens: un nouveau départ politique entre l'Europe et la Syrie, entre l'Allemagne et la Syrie est possible", a dit Annalena Baerbock.

"C'est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires à l'égard des nouveaux dirigeants, que nous nous rendons aujourd'hui à Damas", a-t-elle ajouté.

"Nous voulons les soutenir dans ce domaine: dans un transfert de pouvoir inclusif et pacifique, dans la réconciliation de la société, dans la reconstruction", a encore dit la ministre, poursuivant que "nous continuerons à juger HTS sur ses actes", "en dépit de notre scepticisme".

Représentants de la société civile

Face au défi d'unifier le pays, Ahmad al-Chareh s'est engagé à dissoudre les factions armées, notamment le groupe HTS.

Il a annoncé son intention de convoquer un dialogue national, sans en préciser la date ni qui y serait convié, et indiqué que l'organisation d'élections dans son pays pourrait prendre quatre ans.

>> Lire aussi : Le chef militaire du groupe HTS nommé ministre de la Défense en Syrie

Les deux ministres doivent rencontrer des représentants de la société civile, réprimée par le pouvoir d'Assad et marginalisée. La France doit accueillir en janvier une réunion internationale sur la Syrie, qui intervient après une réunion similaire en décembre de ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs.

afp/kkub

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La Syrie impose des restrictions à l'entrée des Libanais après un accrochage armé à la frontière

Les nouvelles autorités syriennes ont imposé des restrictions à l'entrée des Libanais par le poste-frontière de Masnaa entre les deux pays, a indiqué vendredi un responsable de la Sûreté générale libanaise, qui a requis l'anonymat.

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