Donald Trump de retour à la Maison Blanche: le suivi de son investiture
- A 12h00 précises lundi à Washington (18h en Suisse), Donald Trump deviendra formellement le 47ème président des Etats-Unis et succédera au démocrate Joe Biden comme commandant en chef de la plus puissante armée du monde.
- En raison des températures glaciales annoncées à Washington, Donald Trump a annoncé vendredi que la cérémonie se déroulerait à l'intérieur du Capitole, et non sur les marches comme il est d'usage. C'est dans la rotonde qu'il jurera, la main sur une bible, de "préserver, protéger et défendre la Constitution".
- La victoire de Donald Trump le 5 novembre contre la vice-présidente Kamala Harris n'a donné lieu à aucune contestation. Le président démocrate sortant Joe Biden a orchestré une transition pacifique.
- Le dispositif de sécurité sera exceptionnel, après deux tentatives d'assassinat du républicain cet été: 48 kilomètres de hautes barrières, 25'000 policiers déployés.
RTSinfo
12h45
Le pape François adresse à Donald Trump ses voeux
Le pape François a exprimé lundi l'espoir que le président américain élu Donald Trump, qui sera investi plus tard dans la journée, contribuerait à une société "plus juste" et "sans place pour la haine".
"Inspiré par les idéaux de la nation, terre d'opportunité et d'accueil pour tous, j'espère que sous votre direction le peuple américain prospérera et s'engagera dans la construction d'une société plus juste dans laquelle il n'y aura pas de place pour la haine, la discrimination ou l'exclusion", a écrit le pape dans un message adressé à Donald Trump et publié par le Vatican.
"Dans le même temps, alors que notre famille humaine est confrontée à de nombreux défis, sans parler du fléau de la guerre, je demande à Dieu de guider vos efforts pour promouvoir la paix et la réconciliation entre les peuples", a ajouté le pape, sans mentionner des conflits spécifiques.
11h30
Le pouvoir change de mains dans une Amérique fragilisée
La Virginie, État à la fois chargé d’histoire et marqué par de forts clivages politiques, offre un aperçu unique de l’Amérique contemporaine.
Richmond: Festivités et soutien inébranlable
Le voyage que propose l'émission de la RTS Tout un monde commence dans la salle de bal majestueuse de l’hôtel Jefferson à Richmond, bâtiment emblématique où se tient une soirée célébrant la réélection de Donald Trump. Enthousiasme, éclats de rire, et sourires illuminent la foule venue acclamer le président.
C’est fantastique de l’avoir encore comme président. Il est contre l’avortement, défend les familles, le 2ᵉ amendement, et l’Amérique
Des centaines de partisans se pressent dans cette soirée organisée par des mouvements républicains, applaudissant les valeurs prônées par Trump.
"C’est fantastique de l’avoir encore comme président. Il est contre l’avortement, défend les familles, le 2ᵉ amendement, et l’Amérique. Ces quatre dernières années ont été effrayantes avec des forces obscures cherchant à détruire notre histoire. Sa réélection, c’est une victoire pour ceux qui aiment la liberté et la vie", déclare une participante enthousiaste.
Parmi les invités, le député Jim McGuire, ancien vétéran des forces spéciales, exprime son soutien indéfectible: "Ces guerres en Ukraine et en Israël n’existaient pas sous Trump. Le monde manque de leadership, et lui est un véritable leader. Sur le champ de bataille, peu importe qui vous sauve, nous sommes des êtres humains capables d’accomplir l’impossible ensemble".
Une immigrée ukrainienne espère que Trump rétablira rapidement l’ordre mondial: "La situation est chaotique. Je crois vraiment qu’il peut mettre fin à ces guerres, en particulier en Ukraine, et rétablir un équilibre".
Charlottesville: Une opposition vive et inquiète
Dans la ville universitaire de Charlottesville, l’atmosphère est bien différente. Nombreux sont ceux qui ont été déçus et alarmés par la réélection de Trump.
"J’ai été dévastée. J’espère que ses idées, comme les tarifs douaniers, ne seront pas appliquées et qu’elles n’affecteront pas trop les marginalisés", confie une étudiante. "La manière dont Trump écarte ceux qui le contredisent menace la démocratie. Ses politiques contre l’inclusion, les droits des femmes et l’avortement érodent nos libertés fondamentales", abonde une autre.
Sa stratégie de communication, utilisant les réseaux sociaux et un discours direct, influence profondément la culture et polarise encore davantage la société
Charlottesville, marquée par les tragiques événements de 2017 et la manifestation suprémaciste blanche, incarne les fractures de l’Amérique.
Melody Bowns, directrice de l’Institut Karch pour la Démocratie, estime que Trump est mieux préparé cette fois-ci: "Il a planifié son retour et s’appuie sur une organisation efficace. Sa stratégie de communication, utilisant les réseaux sociaux et un discours direct, influence profondément la culture et polarise encore davantage la société".
Appomattox: Lieu d’unité et d’espoir
Le voyage se termine dans cette localité historique où la guerre de Sécession a pris fin en 1865. Aujourd’hui, c’est un bastion républicain avec 75 % des voix pour Trump.
Richard See Conor, maire d’Appomattox, se veut optimiste: "C’est ici que notre nation s’est réunifiée. J’espère que nous saurons tirer les leçons de cette histoire".
Mais la polarisation demeure palpable. Certains habitants expriment une admiration pour la gestion budgétaire promise par Trump et l’espoir d’un retour de l’industrie manufacturière.
Ce voyage en Virginie illustre à quel point l’Amérique reste profondément divisée. Entre espoirs de changement et inquiétudes face à la démocratie, cette période agit comme un véritable test de résistance pour les institutions et les valeurs américaines.
10h05
Le bilan de Joe Biden, un président de transition
La présidence de Joe Biden s'achève lundi avec un niveau de popularité historiquement bas, laissant derrière lui un bilan contrasté.
Lorsqu'il prend ses fonctions en janvier 2021, les États-Unis sont marqués par les divisions profondes issues de l'assaut du Capitole et par une économie fragilisée par la pandémie de Covid-19. Sa principale promesse était de pacifier le pays et de relancer l'économie. Il parvient rapidement à faire adopter un plan de relance de près de 2000 milliards de dollars, qui favorise la vaccination, la création d'emplois et réduit temporairement la pauvreté infantile de moitié. Son bilan législatif est également marqué par des investissements massifs dans les infrastructures, l'industrie et les technologies vertes, visant à renforcer la compétitivité américaine à long terme.
Cependant, malgré ces succès économiques, les Américains restent pessimistes, notamment en raison de la flambée des prix qui affecte leur quotidien. L'inflation persistante érode en effet rapidement la popularité du président Biden, qui passe de 60% à 40 % en quelques mois. Sa communication optimiste mettant en avant des chiffres records d'emplois et un faible taux de chômage ne parvient pas à dissiper le malaise ressenti par la population.
Un retrait tardif
Un autre point noir de sa présidence est la gestion de l'immigration. Les arrivées massives à la frontière sud alimentent un sentiment de crise permanent. Malgré un durcissement des politiques migratoires en 2024, la perception publique reste négative.
Enfin, la décision de Biden de se retirer de la course présidentielle après un débat télévisé désastreux en juin 2024 a entaché sa crédibilité et sans doute affaibli son parti. Son âge, sujet de préoccupation depuis le début de son mandat, a finalement conduit à son retrait tardif, perçu comme un coup dur pour les démocrates face à Donald Trump. Beaucoup voient en Biden un "président de transition" qui n'aura finalement été qu'une parenthèse entre deux mandats de son prédécesseur.
L'héritage de Joe Biden restera donc celui d'un président ayant tenté de redresser le pays à travers des réformes ambitieuses, mais dont l'impact a été éclipsé par des préoccupations économiques et des doutes sur sa capacité à diriger.
09h00
L'administration de Donald Trump a été minutieusement choisie
En 2017, Donald Trump débarquait sans crier gare comme outsider politique à Washington. En 2025, sa stratégie a radicalement changé. Pour son deuxième mandat, la transition a été faite à la vitesse de l'éclair.
Déjà prête, son équipe a été nommée quelques jours après l'élection - une organisation minutieuse qui démontre une volonté d'en découdre dès le premier jour. Donald Trump s'est entouré d'alliés fidèles, faisant la part belle à la loyauté.
"Les problèmes que l'on peut entrevoir, du fait du poids mis par Donald Trump sur la loyauté, sont les nombreuses incohérences en termes de positionnement et [a priori] d'idéologie de son casting", analyse Ludivine Gilli, directrice de l'Observatoire Amérique du Nord à la Fondation Jean-Jaurès.
Une administration conservatrice
L'administration Trump est faite de fortes personnalités, d'anciennes figures démocrates comme Robert Kennedy, de stars de la télé ou des entrepreneurs très influents comme Elon Musk. Autrement dit, des profils diamétralement opposés, mais avec des lignes idéologiques tout compte fait communes.
"La première, c'est évidemment un conservatisme très fort, notamment sur les questions de société", détaille Mathieu Gaillard, directeur d'études à Ipsos. "La deuxième, c'est l'aspect antisystème qui est très net. Toutes ces figures sont là pour mettre à mal les élites politiques, économiques et médiatiques traditionnelles aux Etats-Unis".
06h40
Des premières décisions rapides?
À l'inverse de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump est mieux armé politiquement. Il a la majorité, de peu, au Congrès. La Cour suprême est ancrée à droite. Il a choisi ses ministres et conseillers avec la loyauté pour principal critère.
Son emprise sur son parti est immense. Selon CNN, 56% des Américains pensent que ce second mandat sera réussi.
Décisions rapides?
Dès le premier jour, le futur président a promis des décisions choc: lancement d'un programme d'expulsions de migrants, taxes douanières à tout-va, grâces pour ses partisans condamnés pour l'assaut du Capitole et mesures visant les personnes transgenres.
Mais très vite se posera, avec encore plus d'acuité qu'en 2017, la question de la crédibilité de ses promesses les plus fracassantes. Par exemple abolir le droit du sol, garanti par la Constitution. Ou mettre fin à la guerre en Ukraine.
Donald Trump va aussi se heurter à ses propres limites. L'âge, d'abord: il devient le plus vieux président jamais investi.
La perspective de sa sortie politique, ensuite. Sauf coup de force contre la limite constitutionnelle de deux mandats, Donald Trump ne sera plus jamais candidat, son rôle de prédilection. Se résoudra-t-il à n'être "que" président, dans ce pays en perpétuelle campagne?
06h30
Nombreux invités attendus
Le parterre d'invités fera la part belle aux multimilliardaires de la tech. En plus de l'incontournable Elon Musk, l'homme le plus riche du monde devenu l'un des proches de Donald Trump en plus d'un précieux soutien financier, sont attendus les patrons d'Amazon, Jeff Bezos, de Meta, Mark Zuckerberg, et d'Apple, Tim Cook.
Dans les rangs des politiques, deux absences remarquées à la cérémonie d'investiture : celles de l'ancienne Première dame Michelle Obama et de l'ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
Mais Barack Obama, auquel Donald Trump avait succédé lors de son premier mandat en 2017, sera présent. Comme les deux autres anciens présidents et leur épouse, Bill et Hillary Clinton, et George W. et Laura Bush, selon la presse américaine.
Invités, les Premiers ministres d'extrême droite italienne Giorgia Meloni et hongrois Viktor Orban feront-ils le déplacement? D'autres figures d'extrême droite européennes ont elles annoncé leur présence: les Français Marion Maréchal et Eric Zemmour, le Britannique Nigel Farage ou encore l'un des dirigeants du parti allemand AfD Tino Chrupalla.
06h20
Village People et Carrie Underwood à l'honneur
Double dose de Village People annoncée: le groupe était présent au dernier meeting de Donald Trump dimanche et reviendra dans l'un des bals de lundi: leur tube disco "Y.M.C.A." (1978) est devenu un incontournable des meetings de Donald Trump, qui a pris l'habitude d'esquisser quelques pas de danse quand il l'entend.
Après les stars hollywoodiennes Lady Gaga et Jennifer Lopez en 2021, ce sont la chanteuse country Carrie Underwood et le ténor Christopher Macchio qui participeront à la cérémonie d'investiture. La première doit interpréter le morceau patriotique "America The Beautiful", le second l'hymne américain.
06h10
Sécurité renforcée à Washington
La capitale des Etats-Unis se prépare à l'investiture de Donald Trump, avec un niveau de sécurité sans précédent, après une campagne électorale marquée par la violence. La Maison Blanche, le Capitole et une partie du parcours de la parade sont déjà barricadés. Quelque 48 kilomètres de clôtures anti-escalade ont été érigées autour du périmètre de sécurité, un record.
Environ 25'000 policiers et militaires seront chargés de protéger la ville, selon Matt McCool, un agent du Secret Service, le service chargé de la protection des personnalités politiques.
"Nous avons un plan de sécurité un peu plus solide" que les années précédentes, a-t-il dit cette semaine, ajoutant qu'un "ensemble de mesures de sécurité visibles et invisibles" avaient été mises en place et que les invités à la cérémonie seront soumis à des contrôles approfondis. Des snipers seront postés sur les toits, des équipes sur le terrain et des drones sillonneront le ciel.
Campagne marquée par la violence
La campagne présidentielle a été marquée par la violence. Donald Trump a notamment réchappé à une tentative d'assassinat en juillet lors d'un meeting en Pennsylvanie durant laquelle un spectateur avait été tué.
Deux mois plus tard, il avait été visé par une deuxième tentative d'assassinat sur un parcours de golf en Floride. Le Secret Service avait été très critiqué dans ces deux affaires.
Et deux événements intervenus le 1er janvier, l'attaque à la voiture-bélier qui a fait au moins 14 morts à la Nouvelle-Orléans et l'explosion d'une Tesla devant l'hôtel Trump à Las Vegas, ont également inquiété les autorités.
"La plus grande menace pour nous tous reste celle du loup solitaire", a-t-il confié. Mais pour les autorités, il n'y a à ce jour aucune menace connue et crédible pour la cérémonie.
06h00
Une cérémonie à l'intérieur du Capitole
A 12h00 précises lundi, heure de la côte Est des Etats-Unis, Donald Trump deviendra formellement le 47ème président des Etats-Unis et succédera au démocrate Joe Biden comme commandant en chef de la plus puissante armée du monde.
En raison des températures glaciales annoncées à Washington, Donald Trump a annoncé vendredi que la cérémonie se déroulerait à l'intérieur du Capitole, et non sur les marches comme il est d'usage. C'est la première fois qu'une cérémonie d'investiture ne peut pas se tenir en plein air depuis celle de Ronald Reagan pour son second mandat en 1985.
C'est dans la rotonde que Donald Trump jurera, la main sur une bible, de "préserver, protéger et défendre la Constitution". Au même instant, les codes nucléaires changeront de main.
Puis le milliardaire républicain prononcera son discours d'investiture. Le président sortant et Kamala Harris, vice-présidente et candidate malheureuse à la présidence en novembre, feront ensuite leurs adieux.
Donald Trump a précisé qu'il rejoindrait après sa prestation de serment ses partisans dans la Capital One Arena, la salle où évolue notamment l'équipe de basket des Washington Wizards en NBA, afin d'assister à la traditionnelle parade présidentielle. La salle peut accueillir 20'000 personnes.
Cette journée historique se terminera dans la soirée avec une habituelle série de bals. Trois prises de paroles de Donald Trump y sont prévues.
05h50
Retour sur l'élection de Donald Trump
Donald Trump a réussi en novembre dernier son pari de revenir à la Maison Blanche. Cette victoire sans appel a provoqué une onde de choc aux Etats-Unis et à travers le monde.
Sa victoire a été nette et rapide: l'ancien président a raflé les deux Etats pivots de Caroline du Nord et de Géorgie en une poignée d'heures, avant que la Pennsylvanie et le Wisconsin ne lui servent de tremplin final.
Au final, Donald Trump a empoché 312 grands électeurs contre 226 à son adversaire démocrate, la vice-présidente Kamala Harris. Il a également remporté le vote populaire avec 77'303'573 votes (49.9%), contre 75'019'257 (48.4%).
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