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Marée noire: les plateformes se retirent

Une plateforme de forage dans le Golfe du Mexique
Le moratoire sur les forages en mer a des conséquences.
Les compagnies pétrolières intervenant dans le golfe du Mexique ont commencé à retirer des plateformes de prospection de cette zone. Cette mesure est intervenue à cause de la prolongation du moratoire imposée par l'administration américaine sur le forage en eaux profondes à la suite de la marée noire.

Au total, "trois plateformes sont déjà parties ou sont en train de partir du golfe du Mexique", a indiqué mercredi à l'AFP Chett Chiasson, directeur du port de Port-Fourchon (Louisiane), auquel est rattachée 90% de l'activité de forage pétrolier en eaux profondes dans le golfe.

"Si ce moratoire dure six mois, ces exploitants de plateformes et ces compagnies pétrolières n'auront d'autre choix que de s'en aller ailleurs", a-t-il aussi dit. Le président américain Barack Obama a lui annoncé le 27 mai qu'il prolongeait l'interdiction d'octroyer des permis de forages pétroliers en haute mer de six mois supplémentaires, jusqu'à fin novembre.

Les trois plateformes en question sont louées et exploitées par Anadarko. Elles faisaient partie des 33 plateformes de prospection pétrolière en eaux profondes - qui creusent au delà de 333 mètres sous la surface de la mer - à l'arrêt au large des côtes américaines.

L'emploi touché

Un porte-parole d'Anadarko a confirmé que la compagnie avait "notifié aux sous-traitants de trois de (ses) plateformes la fin de leurs contrats, car avec un moratoire de six mois sur l'exploration et le forage dans le golfe, il n'y a pas de travail pour ces plateformes". Il n'a pas été en mesure de confirmer toutefois si ces plateformes, qui sont la propriété de trois entreprises différentes, avaient déjà quitté les eaux du golfe.

Selon Chett Chiasson, l'exploitation pétrolière en mer fait vivre les deux-tiers des familles du sud de la Louisiane, les autres travaillant dans la pêche. Selon un sondage réalisé par les autorités portuaires de Port-Fourchon auprès des compagnies pétrolières qui y sont rattachées, le moratoire de six mois pourrait les amener à licencier 50 à 60% de leurs effectifs.

Familles reçues à Washington

Le président américain Barack Obama rencontre jeudi les familles des onze employés tués dans l'explosion de la plateforme pétrolière de BP le 20 avril dans le golfe du Mexique, explosion qui est à l'origine de la marée noire.

La rencontre se déroule à la Maison Blanche, où Barack Obama doit leur présenter personnellement ses condoléances. Les corps des 11 employés n'ont jamais été retrouvés.

Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, le président veut également entendre les familles sur la sécurité des plates-formes et leurs idées sur d'éventuels changements.

agences/cab

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BP paie cher et chute en bourse

Le géant pétrolier britannique BP a estimé jeudi que la marée noire dans le Golfe du Mexique, provoquée par l'explosion il y a plus d'un mois d'une de ses plateformes pétrolières, lui avait déjà coûté 1,43 milliard de dollars, soit environ 1,19 milliard d'euros.

Ce montant inclut les mesures de nettoyage et de confinement, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés, et les sommes versées aux autorités fédérales, a expliqué BP.

Cette somme inclut également une première tranche de 60 millions de dollars qui servira à financer la construction d'une série d'îles artificielles au large de la Louisiane, pour protéger son écosystème côtier très fragile.

Le groupe a au passage répété qu'il était impossible d'évaluer la facture finale de cette catastrophe, qui pourrait d'après certains analystes se chiffrer en dizaines de milliards de dollars.

Jeudi le cours de BP s'est effondré de plus de 15% en début d'échanges à la Bourse de Londres, après avoir chuté dans des proportions identiques la veille à Wall Street, les investisseurs s'inquiétant de plus en plus de l'impact de la marée noire sur le groupe pétrolier.