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Abus sexuels: le pape demande pardon

Le pape s'est exprimé devant plus de 15'000 prêtres à Rome. [afp]
Le pape s'est exprimé devant plus de 15'000 prêtres à Rome. - [afp]
Pour la première fois, Benoît XVI a explicitement "demandé pardon" pour les abus sexuels commis par des prêtres "à l'égard des petits", en clôturant vendredi une année sacerdotale entachée par une cascade de scandales pédophiles au sein de l'Eglise catholique.

Lors d'une messe concélébrée place Saint-Pierre, sous le soleil, avec 15’000 prêtres venus d'une centaine de pays, ce qui constitue une première, le pape a aussi "promis" que l'Eglise allait "faire tout ce qui est possible" pour que les "abus" sexuels sur des mineurs de la part d'hommes d'Eglise "ne puissent jamais plus survenir".

"Il est arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres - en particulier l'abus à l'égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l'égard de l'homme se trouve retourné en son contraire", a déclaré le pape.

"Jamais plus"

"Nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir", a ajouté Benoît XVI.

Il a ainsi "promis" que l'Eglise ferait "tout ce qui est possible pour examiner attentivement l'authenticité de la vocation" des futurs prêtres, et "mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie".

Ces scandales entraînent "un devoir de purification", a-t-il affirmé, alors que la hiérarchie catholique est accusée de ne pas avoir sanctionné ses prêtres coupables.

afp/cab

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Des révélations en cascade

Depuis la publication en novembre d'un rapport en Irlande faisant état de centaines d'abus sexuels commis sur des enfants par des prêtres couverts par leur hiérarchie, les révélations sur des affaires de ce type se sont multipliées dans plusieurs pays d'Europe, y compris en Allemagne, pays natal du pape, d'Amérique du Nord et d'Amérique latine.

Le pape, lui-même accusé d'avoir couvert des prêtres coupables, a durement condamné ces "péchés", affirmant notamment être "réellement désolé" dans une lettre aux catholiques irlandais. Et lors de son voyage au Portugal en mai, il a reconnu que "la plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Eglise".

Durant son premier voyage hors d'Italie de l'année, en avril à Malte, il avait également rencontré huit hommes victimes d'actes pédophiles commis par des prêtres, priant et pleurant avec eux, selon l'un d'eux.

Mais il n'avait jamais jusqu'à présent prononcé le mot "pardon", ni évoqué de façon aussi explicite "les abus contre les petits".

Vocation à raviver

L'année sacerdotale, censée raviver les vocations, a été décrétée le 16 juin 2009 par le pape à l'occasion du 150e anniversaire de la mort du curé d'Ars, Jean-Marie Vianney.

En avril, le cardinal Claudio Hummes, préfet de la Congrégation du clergé, avait appelé les 400’000 prêtres des cinq continents à venir "appuyer publiquement le Saint-Père" à cette occasion.