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Colombie: trois anciens otages des Farc libérés

Le président Alvao Uriba a rendu visite à ses troupes dimanche.
Le président Alvao Uriba a rendu visite à ses troupes dimanche.
Trois des plus anciens otages de la guérilla colombienne des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), enlevés en 1998, ont été libérés dimanche lors d'une opération de l'armée, à une semaine du second tour de la présidentielle dans ce pays.

"Le général Luis Herlindo Mendieta Ovalle et le colonel Enrique Murillo, otages des terroristes des Farc ont été délivrés lors d'une opération des forces armées", a annoncé la présidence dans un communiqué.

En fin de journée, le ministre de la Défense a confirmé la libération d'un troisième otage, le sergent de l'armée Arbey Delgado, qui aurait pris la fuite à la faveur des combats entre guérilleros et armée. Un quatrième otage, William Donato, qui se serait également enfui, était en outre recherché.

Il s'agit du premier sauvetage réussi depuis la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, le 2 juillet 2008.

Protégés, mais pas complètement libres

Selon le ministre de la Défense, les trois hommes étaient encore dans la région de leur libération en début de soirée, dans le département de Guaviare (sud-est). Selon le responsable, qui a livré très peu de détails sur les combats, ils étaient dimanche "sains et saufs et protégés par 300 hommes" et devraient pouvoir rejoindre les leurs lundi.

Luis Mendieta, promu au grade de général pendant sa captivité, et Enrique Murillo, un colonel, avaient été enlevés le 1er novembre 1998 dans le département de Vaupés (sud-est), non loin de la frontière brésilienne.  Lors de son enlèvement le colonel Murillo attendait avec son épouse un enfant qu'il n'a pas vu naître, Sebastian, aujourd'hui âgé de 11 ans. Arbey Delgado avait lui été enlevé en août 1998.

Après la libération de ces hommes, dont aucune image n'a été diffusée dimanche soir, les Farc auraient encore en leur pouvoir au moins 19 otages dits "politiques", des policiers et militaires qu'elles veulent échanger contre quelque 500 de leurs combattants emprisonnés. Samedi et dimanche les proches du général Mendieta, qui fête dimanche ses 53 ans, avaient justement lancé un appel aux autorités afin qu'elles acceptent le principe d'une négociation avec la guérilla.

afp/bri

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A une semaine du second tour de la présidentielle

Ces sauvetages interviennent à une semaine du second tour de la présidentielle en Colombie, le 20 juin, alors que l'un des candidats en lice, Juan-Manuel Santos, est le ministre de la Défense qui avait donné son feu vert à l'opération Jaque (qui libéra Ingrid Betancourt) en fut l'une des "stars".

Juan-Manuel Santos a annoncé que s'il l'emportait, il poursuivrait sa politique de sauvetage par la force des otages, sans négociation. "La seule chose que les Farc peuvent faire est de les libérer de manière unilatérale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse: "Un échange (contre des combattants emprisonnés, ndlr) ne ferait que stimuler à nouveau les enlèvements".

Juan-Manuel Santos affronte un ancien maire de Bogota, le candidat du Parti Vert Antanas Mockus, qu'il dépasse largement dans les sondages, selon les dernières enquêtes d'opinion (65,1% des intentions de vote contre 28% pour M. Mockus, selon l'institut Datexco).

Antanas Mockus a également estimé qu'aucune négociation n'était possible avec la guérilla tant qu'elle aurait recours à l'enlèvement et au trafic de drogue.

La libération d'Ingrid Betancourt

Le 2 juillet 2008, l'armée avait libéré, lors de l'"opération Jaque", quinze otages de la guérilla des Farc.

Parmi eux figurait Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002. La Franco-Colombienne était alors candidate à la présidentielle colombienne.

Trois Américains avaient aussi pu être libérés.

Pour effectuer son opération, l'armée avait infiltré les réseaux de communication de la guérilla et fait croire à leurs géôliers qu'ils devaient être regroupés.