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Marée noire: un 11-Septembre écologique

Barack Obama rencontre le chef des garde-côtes.
Barack Obama rencontre pour la 4e fois le chef des garde-côtes.
Barack Obama compare désormais la marée noire du golfe du Mexique à un 11-Septembre écologique. Le président américain a entamé lundi sa quatrième visite sur les côtes souillées par le brut alors que BP perdait 10% à la Bourse de Londres en raison des indemnisations

Le président Barack Obama est arrivé lundi matin dans la région du golfe du Mexique, sa quatrième visite sur place depuis le début de la marée noire. A Gulfport, Barack Obama va rencontrer une nouvelle fois le chef des garde-côtes chargés de coordonner les opérations de colmatage et de récupération du brut, l'amiral Thad Allen, qu'il avait déjà vu en Louisiane lors de ses trois précédents voyages depuis début mai dans la région sinistrée.

Le président américain a estimé dans un entretien au quotidien "Politico" que, de la même manière que les attentats de 2001 ont modifié la politique étrangère des Etats-Unis, la catastrophe écologique en cours "va nous pousser à repenser notre politique environnementale et énergétique".

La tragédie qui se joue au large des côtes montre qu'il est temps "d'effectuer la transition" vers de nouvelles sources d'énergie, a ajouté Barack Obama, dont l'administration tente de faire adopter au Congrès une loi de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

15'000 barils récupérés par jour

Le président Obama inspectera ensuite en Alabama un dépôt d'équipements utilisés dans les opérations de récupération. Mardi, le président sera à Pensacola, dans l'ouest de la Floride, zone touristique où des boulettes de goudron se sont déjà échouées, avant de reprendre l'avion pour Washington, où il doit prononcer un discours solennel consacré à la marée noire depuis le Bureau ovale.

Mais huit semaines après l'explosion meurtrière de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par le groupe britannique BP au large des côtes de Louisiane, la priorité immédiate reste de colmater le puits duquel s'écoule du brut à plus de 1,5 km de profondeur, objectif qui devrait être atteint au mieux en août, lorsque des puits de dérivation en cours de forage seront terminés.

BP, qui parvient à capter 15'000 barils par jour grâce à un "entonnoir" à l'efficacité imparfaite, a annoncé lundi, en réponse à une demande de l'administration Obama, prévoir de porter ce chiffre à 50'000 barils par jour (8 millions de litres) d'ici fin juin.

agences/lan

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BP s'effondre à Londres

Le groupe pétrolier britannique BP repartait en très forte baisse lundi après-midi à la Bourse de Londres.

Le titre a perdu plus de 10% alors que le marché s'inquiète du montant de la réserve que les Etats-Unis pourraient demander au groupe de constituer en vue du dédommagement des effets de la marée noire.

Selon certains médias lundi, les sénateurs démocrates pourraient faire pression pour que BP mette de côté jusqu'à 20 milliards de dollars pour payer les dommages causés, soit l'équivalent de ce que consacre BP chaque année à ses dépenses d'investissement ou de deux années de dividendes versés par le groupe.