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Obama fait un plaidoyer pour les énergies vertes

Barack Obama a adressé son premier discours à la nation depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Barack Obama a adressé son premier discours à la nation depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Alors que l'ampleur de la fuite de pétrole a été une nouvelle fois revue à la hausse, Barack Obama a adressé mardi soir un discours à la nation très attendu. Le président américain a comparé la marée noire à une "épidémie" prouvant que "le temps des énergies propres est venu".

Lors d'un discours consacré à "la pire catastrophe écologique" de l'histoire de son pays, Barack Obama n'a en revanche pas détaillé la façon dont il espérait débloquer au Sénat la loi sur l'énergie et le climat censée permettre aux Etats-Unis de ne plus dépendre à terme des carburants fossiles.

Barack Obama, qui s'adressait à ses compatriotes depuis le cadre solennel du Bureau ovale pour la première fois de sa présidence, a remarqué que "contrairement à un tremblement de terre ou à un cyclone, ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours". Même si BP espère bientôt capter à la source "jusqu'à 90% du pétrole" en déperdition avant de parvenir à colmater le puits en août grâce à un forage de dérivation, "nous allons combattre pendant des mois et même des années" cette marée noire, a ajouté Barack Obama lors de ce discours télévisé de 17 minutes.

Un fond d'indemnisation réclamé

Mais "ne vous y trompez pas: nous combattrons cette pollution avec tout ce que nous avons et aussi longtemps qu'il le faudra", a juré Barack Obama, quelques heures après son retour d'une tournée de deux jours sur les côtes de trois Etats du Golfe. Il a ainsi annoncé avoir autorisé le déploiement de 17'000 membres de la Garde nationale et appelé les gouverneurs des Etats touchés à les mettre au travail "le plus vite possible".

Barack Obama, qui doit rencontrer mercredi matin à la Maison Blanche le président de BP Carl-Henric Svanberg, a affirmé que "nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués". Il a aussi confirmé qu'il allait ordonner à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant afin de dédommager les victimes de la marée noire.

Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n'a pas pour l'instant accepté. "Je l'informerai qu'il doit mettre à disposition toutes les ressources nécessaires pour dédommager les travailleurs et les entrepreneurs qui ont été les victimes de l'inconscience de cette entreprise", a affirmé Barack Obama à propos de Carl-Henric Svanberg.

Le temps des énergies propres

Mais le président, qui plaide depuis sa campagne électorale pour une indépendance énergétique des Etats-Unis, a aussi affirmé que la marée noire montrait que "le temps d'adopter les énergies propres est venu". "Le moment est venu (...) de se lancer dans une mission nationale pour libérer l'innovation américaine et de s'emparer de notre propre destin", a-t-il ajouté, comparant cette entreprise aux efforts consentis pendant la Seconde Guerre mondiale, ou encore au programme spatial des années 1960.

"L'approche que je n'accepterai pas est celle de l'inaction", a lancé M. Obama. Une loi sur l'énergie et le climat est bloquée au Sénat, après avoir été adoptée en des termes différents par la Chambre des représentants. Il a aussi annoncé avoir nommé un responsable chargé du rétablissement à long terme des zones sinistrées dans le Golfe, l'actuel secrétaire à la Marine et ancien gouverneur du Mississippi, Ray Mabus.

Barack Obama a par ailleurs chargé mardi un ancien procureur de mener le processus de réforme du service de gestion des ressources minières (MMS), critiqué pour son laxisme dans l'application des normes de sécurité et accusé d'être trop proche des sociétés qu'il est censé surveiller. Les opérations de récupération du pétrole à la source ont enregistré mardi un revers avec la suspension du pompage pendant cinq heures à la suite d'un "incendie limité" dans un bateau en surface, provoqué par la foudre et qui a été rapidement éteint.

agences/ps

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Bien pire que l'Exxon Valdez

Le flux de pétrole s'échappant au fond du golfe du Mexique pourrait atteindre 60.000 barils par jour, soit environ 9,5 millions de litres, ont annoncé mardi les autorités américaines, révisant sensiblement à la hausse leurs précédentes estimations. Selon cette nouvelle estimation, la fuite serait comprise entre 35'000 et 60'000 barils par jour.

Selon cette nouvelle estimation, 300 à 500 millions de litres de pétrole se sont déversés dans l'océan depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, le 22 avril, deux jours après son explosion. C'est comme si l'équivalent de la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989, au cours de laquelle quelque 38 millions de litres de pétrole s'étaient déversés sur les côtes de l'Alaska, se produisait tous les quatre jours.

"Cette estimation, que nous allons continuer à affiner au fur et à mesure que les scientifiques obtiennent de nouvelles données et conduisent de nouvelles analyses, est la plus complète à ce jour sur la quantité de pétrole qui se déverse à 1,5 km sous la surface de l'océan", déclare le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, dans un communiqué. De précédentes estimations faisaient état d'une fourchette de 20'000 à 40'000 barils par jour. Les scientifiques ont expliqué que leurs estimations se fondaient sur des données et des images vidéo prises au cours des dernières 24 heures.