"Notre estimation du nombre de déplacés est désormais de 300’000 personnes", a indiqué jeudi une porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, Elisabeth Byrs.
Un décompte encore incomplet
Le nombre de réfugiés en Ouzbékistan voisin est quant à lui passé à 100’000 personnes, "en comptabilisant seulement les adultes", a précisé la porte-parole, laissant entendre que le chiffre devrait être nettement supérieur une fois que les enfants y seront intégrés.
La frontière avec l'Ouzbékistan, débordé par l'afflux de réfugiés, est restée ouverte malgré des restrictions, et 9000 personnes ont pu la traverser mercredi, indique encore la note de l'ONU. Ils ont en majorité rejoint les régions d'Andijan, de Fergana et de Namangan. "Le plus grand nombre de réfugiés est concentré dans 48 camps temporaires de la région d'Andijan", précise-t-elle.
Large mobilisation
Face à cette situation humanitaire de crise, les agences onusiennes se sont mobilisées pour augmenter leur aide. Un avion cargo du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est arrivé mercredi à Andijan avec 800 tentes, suivi d'un deuxième sur un total de six appareils qui doivent apporter au total 240 tonnes d'aide d'ici à la fin de la semaine, selon le HCR.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a de son côté envoyé sept camions avec des kits santé d'urgence, tandis qu'une équipe médicale de l'ONG Médecins sans frontières est présente depuis le 14 juin pour estimer les besoins, souligne encore l'ONU.
Le Comité international de la Croix-Rouge, qui a qualifié d'"immense" la crise humanitaire, a annoncé mercredi l'arrivée à Andijan de 40 tonnes de biscuits hautement énergétiques, ce qui constitue un premier pas pour l'assistance aux dizaines de milliers de réfugiés ouzbèkes qui ont passé la frontière.
afp/mej
Certains fuient, d'autres se barricadent
Les violences interethniques dans le sud du Kirghizstan ont fait au moins 191 morts et près de 2000 blessés, selon le dernier bilan du ministère kirghiz de la Santé.
Des actes de barbarie, des viols, des violences contre des enfants et des personnes sans défense se sont produits.
Les agences de l'ONU s'inquiètent également du sort des personnes qui n'ont pas fui et qui restent barricadées au Kirghizstan alors qu'elles ont un besoin pressant de soins médicaux.
Rien que mercredi, il y a eu 78 naissances, ce qui montre l'importance d'assister ces personnes.