A la Bourse de Londres, l'action BP a
terminé vendredi sur une chute de 6,35% à 304,6 pence, après être tombée en
cours de séance à son plus bas niveau depuis près de 14 ans.
Naufrage boursier
Cette nouvelle chute porte à 55% l'effondrement
du cours du groupe depuis le naufrage fin avril de la plateforme Deepwater
Horizon qu'il exploitait dans le golfe du Mexique, à l'origine
de la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.
BP a annoncé vendredi que ses dépenses
liées à la marée noire avaient atteint 2,35 milliards de dollars à ce jour, soit
environ 1,9 milliard d'euros.
Cette somme comprend l'ensemble des
dépenses effectuées par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le
forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages
déjà remboursés et les sommes payées aux autorités fédérales, a détaillé BP.
BP, qui s'est engagé sous la pression de la Maison Blanche à
mettre 20 milliards de dollars de côté pour indemniser les victimes de la
pollution, a répété qu'il était trop tôt pour chiffrer le coût final de la
catastrophe, au moment où une possible tempête tropicale menace la région.
Nouvelle menace venue du ciel
Les prévisionnistes s'attendent à ce qu'une dépression tropicale qui s'est
formée au sud de la péninsule du Yucatan (Mexique) se renforce et devienne
rapidement une tempête tropicale, qui va se diriger vers le golfe du Mexique.
"Nous avons un plan. Nous commençons à
redéployer les gens et les équipements à partir du moment où nous pensons
devoir affronter des vents cinq jours plus tard", a expliqué Thad Allen, le
commandant des garde-côtes américains interrogé par CNN sur l'arrivée de cette
perturbation.
Le patron des garde-côtes a aussi annoncé
que le vice-président Joe Biden se rendrait en visite sur les côtes mardi, à La
Nouvelle-Orléans (Louisiane) et en Floride (sud-est), afin "d'estimer les
efforts qui devront être menés pour répondre" à la marée noire.
Les autorités ont décidé jeudi d'interdire
la baignade dans le nord-ouest de la Floride, une des plus importantes
destinations touristiques de la planète avec 80 millions de visiteurs par an.
Les autorités ont mis en place des
opérations pour empêcher le pétrole d'atteindre les plages de Floride, qui
compte 2000 kilomètres
de côtes, source de revenus et d'emplois par le tourisme et la pêche.
BP a repris mercredi soir ses opérations de
pompage du pétrole après un arrêt de près de onze heures lié à une fuite de gaz
accidentelle.
Nouveau bras de fer judiciaire
Le lendemain, un juge fédéral a maintenu sa
décision d'annuler le moratoire sur les forages pétroliers en haute mer, alors
que l'administration Obama lui demandait de revenir sur ce geste. L'administration
a 30 jours pour se conformer à cette décision et revenir sur le moratoire.
La décision du juge constitue une victoire pour les
32 sociétés pétrolières qui avaient déposé un recours contre le moratoire de
six mois décidé par Obama le temps de comprendre les raisons de la catastrophe
actuelle. Les autorités ont toutefois demandé de nouveau vendredi à une cour d'appel
que la décision du juge soit suspendue.
agences/jeh
David Cameron à la rescousse
Le Premier ministre britannique David Cameron a mis en garde vendredi contre une possible "destruction" du groupe pétrolier britannique BP.
Il s'exprimait à la veille d'une rencontre en tête-à-tête avec le président américain Barack Obama, en marge du G8 à Huntsville.
La marée noire qui frappe le sud des Etats-Unis "fend le coeur", a déclaré le nouveau Premier ministre britannique à la chaîne canadienne CBC.
Mais David Cameron a souhaité que les autorités américaines expriment clairement leurs intentions, notamment en termes de compensations financières.
"Je pense qu'il est aussi dans notre intérêt à long terme à tous, que tout cela ait une certaine transparence et des objectifs définis, afin que nous n'assistions pas au même moment à la destruction d'une entreprise qui est importante pour nous tous", a-t-il plaidé.