"Des habitants nous ont demandé de maintenir le couvre-feu, mais nous avons décidé d'examiner cette question en fonction de la situation après le référendum", a déclaré le vice-ministre de l'intérieur Baktybek Alymbekov.
Cependant, des barrages de contrôles ont été maintenus dans la ville et la région et les contingents de forces de l'ordre ont été renforcés à certains endroits, a-t-il ajouté.
Bilan des violences encore très incertain
Le couvre-feu avait été décrété dans la région d'Och après le début des violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke à la mi-juin, qui ont fait au moins 264 morts, selon le bilan officiel, mais pourrait atteindre en réalité jusqu'à 2000 tués, selon les autorités intérimaires.
Dimanche, les électeurs du Kirghizstan sont appelés à se prononcer sur la nouvelle Constitution. Le principal amendement du nouveau texte affaiblit considérablement le président au bénéfice du parlement afin d'éviter la concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne.
Ce vote est suivi de près à l'étranger, notamment par Washington, qui dispose à l'aéroport de Bichkek d'une base militaire essentielle pour les opérations en Afghanistan. "Nous espérons un référendum équitable et transparent, qui représente un pas sur la voie de la gouvernance démocratique", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley.
Démocratisation sur fond de tentions
Certains experts redoutent que l'empressement des nouvelles autorités à vouloir organiser cette consultation dans un contexte de tensions n'ait l'effet inverse et ne mine davantage l'autorité du jeune régime.
Un avis partagé par Human Rights Watch (HRW). La décision d'organiser ce référendum et de rapatrier des dizaines de milliers de réfugiés dans des zones "presque inhabitables" risque de rendre la situation "encore plus instable" entre la majorité kirghize et la minorité ouzbèke, écrit l'ONG samedi.
agences/jeh
Une situation qui reste à éclaircir
Human Rights Watch a réclamé samedi une enquête internationale sur les affrontements de la mi-juin. Elle estime que ces violences, "particulièrement les attaques visant les quartiers ouzbeks, étaient systématiques et, au moins dans certains cas, bien organisées".
L'ONG de défense des droits de l'homme en revanche admis que, malgré les accusations de la communauté ouzbèke, elle n'était pas en mesure de dire si les forces gouvernementales kirghizes avaient été directement impliquées dans les attaques visant les Ouzbeks.
Cette question devrait être un point majeur à éclaircir dans le cadre d'une enquête.
Dans une résolution adoptée à l'unanimité, le Sénat américain s'est également prononcé vendredi pour que soit menée une enquête "complète et équitable" sur ces violences.
Il a exhorté toutes les parties à s'abstenir de toute action violente et appelé à envoyer de l'aide aux civils déplacés ou blessés.
Retour des réfugiés
La totalité des quelque 75'000 Kirghiz réfugiés en Ouzbékistan sont rentrés au Kirghizstan, ont indiqué samedi les autorités kirghizes.
"Tous les camps de réfugiés (kirghiz) en Ouzbékistan sont fermés maintenant", a déclaré aux journalistes le directeur adjoint du service kirghiz de surveillance des frontières, Tcholponbek Touroussbekov.