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Le Kirghizstan a adopté une nouvelle Constitution

Les résultats définitifs de la votation sont attendus dans plusieurs jours.
Les résultats définitifs de la votation sont attendus dans plusieurs jours.
Le Kirghizstan a validé une nouvelle Constitution, a annoncé la présidente par intérim, Rosa Otounbaïeva peu après le référendum de dimanche. Ce vote devrait l'aider à surmonter son instabilité politique et tourner la page sur les violences des derniers mois.

"Aujourd'hui est un jour très important, historique pour le pays. (...) La nouvelle Constitution a été adoptée en dépit des attaques sauvages de ses opposants", s'est-elle félicitée, deux heures après la clôture des bureaux de vote dans ce petit pays d'Asie centrale pauvre et instable. "Le monde entier a suivi attentivement le référendum et a pu voir que le Kirghizstan est un pays uni !", a-t-elle ajouté.

Près de 70 % des électeurs se sont rendus aux urnes, a indiqué la commission électorale. "A notre joie et notre étonnement, on ne nous a pas signalé d'incident grave ou de plainte d'importance", a déclaré le président de la commission, Akilbek Sariev.

Les résultats provisoires sont attendus lundi matin, a-t-il dit, notant de son côté qu'il était "tôt pour dire que la nouvelle Constitution est adoptée". Toutefois, les premiers résultats semblaient donner raison à la présidente. Le "oui" a obtenu 89,6 % des voix après le dépouillement des bulletins dans 44,37 % des bureaux de vote, selon le site de la commission.

Stabilisation espérée

Environ 2,5 millions d'électeurs devaient répondre par oui ou par non à la nouvelle Loi fondamentale jugée vitale par le gouvernement provisoire pour rétablir la stabilité dans ce petit pays pauvre d'Asie centrale. A Och, épicentre des violences de la mi-juin entre Kirghiz et la minorité ouzbèke, qui ont fait selon les autorités jusqu'à 2000 tués, les mesures de sécurité ont été renforcées par craintes de nouvelles violences.

Les autorités provisoires comptent beaucoup sur ces réformes pour stabiliser le pays, qui a connu plusieurs vagues de violences ces derniers mois. "Le peuple a mis un point final à l'époque de la gestion autoritaire et familiale", a dit Rose Otounbaïeva en allusion aux précédentes présidences de Askar Akaïev et Kourmanbek Bakiev, tous deux renversés lors de soulèvements populaires.

Situation précaire

Kourmanbek Bakiev a fui le Kirghizstan en avril, et l'opposition s'était alors emparée du pouvoir, formant un gouvernement provisoire. Beaucoup d'observateurs locaux et étrangers avaient mis en garde contre la tenue de ce vote alors que la situation demeure très précaire dans le sud du pays après les violences inter-ethniques de la mi-juin, qui ont fait plusieurs centaines de morts selon un bilan provisoire.

Les violences avaient poussé quelque 40'000 personnes à fuir leur domicile, dont beaucoup sont rentrées chez elles, mais font face à une situation humanitaire très difficile. Historiquement, les relations entre la minorité ouzbèke (15 à 20% de la population du Kirghizstan) et les Kirghizes sont tendues dans le sud, notamment en raison des disparités économiques entre communautés.

afp/ther

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Vers un nouveau gouvernement

"Maintenant, nous allons former un nouveau gouvernement légitime, qui ne sera pas par intérim", qui restera en poste jusqu'aux élections législatives prévues à l'automne, a souligné la présidente.

Leur date devrait être annoncée "bientôt", a-t-elle ajouté. Rosa Otounbaïeva pour sa part devrait remplir les fonctions de présidente jusqu'à la présidentielle prévue en octobre 2011.

A l'occasion du vote, les autorités avaient temporairement levé samedi un couvre-feu imposé dans le sud à la suite des violences, mais il sera réintroduit après le référendum.

Les listes d'électeurs étaient l'un des principaux écueils du référendum et jusqu'à 16% de l'électorat n'a pas pu pas voter dans certaines régions, soit un total de 200'000 personnes, a indiqué le chef adjoint du gouvernement provisoire, Omourbek Tekebaïev.