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Flottille à Gaza: l'enquête israélienne débute

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Le gouvernement de Netanyahu avait vivement rejeté l'idée d'une enquête internationale. - [Keystone]
La commission publique mise en place par Israël après l'abordage de la flottille humanitaire pour Gaza le 31 mai s'est réunie lundi pour la première fois au complet à Jérusalem. Elle est chargée d'examiner les aspects juridiques de cette interception sanglante. La séance sera consacrée au calendrier et aux affaires de procédure.

Cette "commission
publique indépendante", composée de cinq membres dont deux observateurs
étrangers, est présidée par un juge à la retraite de la Cour Suprême, Yaakov
Tirkel.

Les deux participants internationaux, qui n'ont pas le droit de vote,
sont Lord Trimble, ex-Premier ministre protestant d'Irlande du Nord, et Ken
Watkin, un ex-avocat général de l'armée canadienne.

Un mandat limité

Le mandat de cette
commission, dont Israël a accepté la création sous pression des Etats-Unis, est
limité. Elle devra déterminer la validité, au regard du droit international, du
blocus maritime imposé par Israël à Gaza, et du raid contre la flottille d'aide
pro-palestinienne dans les eaux internationales, ainsi que les actes des
participants et des organisateurs de l'expédition maritime.

La commission va interroger le Premier ministre
Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak ainsi que les cinq autres
membres du "Forum des sept ministres", regroupant les principaux
membres du gouvernement, qui a donné son feu vert à l'abordage. Parmi les
militaires, seul le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazi, pourra
comparaître.

Détails de l'abordage encore attendus

Concernant les détails opérationnels de l'arraisonnement, la
commission devra se contenter d'un rapport interne que l'armée doit présenter
avant le 4 juillet. La commission tiendra des audiences publiques ou à huis
clos, sauf si une audience publique se révélait susceptible de porter atteinte
à la sécurité nationale ou aux relations diplomatiques d'Israël.

Aucune
information obtenue lors de témoignages devant la commission ne sera utilisable
dans le cadre d'une procédure judiciaire. La radio militaire a ainsi souligné
que la commission n'avait pas le pouvoir de "faire tomber des têtes".

afp/mej

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L'embargo s'est un peu fragilisé

Neuf passagers turcs ont été tués dans l'assaut israélien de l'un des bateaux de la flottille qui cherchait à violer le blocus israélien imposé à Gaza depuis quatre ans.

Pressé par la communauté internationale de desserrer l'étau sur Gaza après cet assaut, Israël a annoncé le 20 juin la levée de l'embargo terrestre sur les marchandises "à usage civil", tout en maintenant son blocus maritime pour empêcher l'importation de matériel de guerre dans l'enclave palestinienne.

Le président de cette commission d'enquête, Yaakov Tirkel, peut décider d'exclure les observateurs étrangers de la communication de certains documents ou informations s'il "estime que leur divulgation nuirait très probablement à la sécurité nationale ou aux relations diplomatiques" d'Israël.

Une commission pas assez internationale

La Turquie, les Palestiniens ainsi que l'ONU ont critiqué cette commission en exigeant la constitution d'une commission internationale indépendante, ce qu'Israël a refusé.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait réclamé "une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux".

Pour la plupart des commentateurs israéliens, la commission israélienne est destinée à justifier a posteriori le "fiasco" en haute mer.