Dans sa prestation de
serment, Rosa Otounbaïeva a promis une nouvelle ère fondée sur le "strict
respect de l'état de droit". "En tant que présidente, je n'épargnerai
aucun effort pour créer une nouvelle culture politique dans le pays fondée sur
le strict respect de l'état de droit", a-t-elle déclaré devant un millier
de personnes, rassemblées dans une salle de concert de Bichkek.
"Cette
nouvelle politique ne peut pas être construite sur des fantasmes et des
illusions. Elle doit devenir réelle et effective", a déclaré la nouvelle
présidente, appelant tous les membres du gouvernement à oeuvrer en ce sens.
Trois mois après le soulèvement
Ancienne ambassadrice du Kirghizstan au Royaume-Uni, Rosa Otounbaïeva avait été
nommée présidente par intérim après le soulèvement sanglant de début avril qui
avait fait 87 morts et provoqué la fuite à l'étranger du président déchu,
Kourmanbek Bakiev, en raison de la dérive autoritaire de son mandat. Le
gouvernement actuel compte une majorité de membres de l'ancien régime.
La nouvelle Constitution
prévoit l'établissement d'une démocratie parlementaire pour éviter la
concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne, et la
confirmation de Rosa Otounbaïeva à la fonction suprême jusqu'à l'élection
présidentielle prévue en 2011.
Législatives en octobre
Aux termes de la Constitution, Rosa
Otounbaïeva ne pourra pas être candidate à la présidence. Les élections
législatives sont prévues en octobre prochain. Adoptant un
ton de conciliation, la nouvelle présidente s'est gardée de mettre en cause un groupe ethnique dans
l'origine de ces violences.
"Aujourd'hui, le Kirghizstan traverse une des
périodes les plus dramatiques de son histoire. De tragiques événements ont eu
lieu dans les régions d'Och et Djalal-Abad... Le sang d'innocentes victimes a
été versé à cause de forces obscures", a-t-elle déclaré samedi.
ats/mej
Une nouvelle Constitution
Selon les résultats officiels du référendum du 27 juin publiés vendredi, les électeurs du Kirghizstan ont voté à 90,55% en faveur de la Constitution, quelques semaines à peine après des violences interethniques dans le sud du pays qui ont fait des centaines de morts et plus de 400’000 déplacés.
Ces affrontements entre la majorité kirghize et la minorité ouzbèke ont fait 294 morts, selon le bilan officiel. Mais les autorités ont reconnu que le nombre de morts pourrait être dix fois supérieur.
Des témoins ont raconté qu'il s'agissait d'une campagne menée essentiellement par des bandes de Kirghiz assistées de militaires contre l'ethnie minoritaire ouzbèke.