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Lockerbie: son auteur pourrait vivre encore dix ans

La controverse Al-Megrahi enfle - Après la libération du Libyen Al-Megrahi, responsable de l'attentat de Lockerbie, la polémique enfle en Grande-Bretagne sur un éventuel marchandage
Après sa libération en août 2009, une polémique était née sur un éventuel marchandage.
Le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, condamné à la prison à vie en 2001 pour l'attentat de Lockerbie perpétré en 1988, pourrait vivre dix ans ou plus, a estimé un cancérologue. Ce même médecin lui avait prédit l'an dernier trois mois de survie, amenant l'Ecosse à le libérer de prison pour raison de santé.

Dans des déclarations publiées dimanche par le Sunday Times, le professeur Karol Sikora, qui avait évalué l'état de santé de Megrahi à la demande des autorités libyennes, a estimé "embarrassant" que celui-ci ait vécu au-delà de son pronostic.

Libéré pour aller mourir en Libye

Le gouvernement écossais avait provoqué la colère des Etats-Unis en libérant Megrahi en août 2009 au motif qu'il souffrait d'un cancer terminal, pour lui permettre de "mourir en Libye".

Megrahi est le seul condamné pour l'attentat à la bombe perpétré en 1988 contre un avion jumbo de la Pan An au dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts.

Le Sunday Times affirme que Karol Sikora, doyen de la faculté de médecine de l'université de Buckingham, au sud de l'Angleterre, était le seul expert que les autorités libyennes aient pu trouver pour estimer l'espérance de vie de Megrahi à trois mois. L'avis de deux autres experts qui jugeaient qu'il pouvait vivre 19 mois avait été écarté, affirme le journal.

Un pronostic "très inhabituel"

"Il y avait toujours une possibilité qu'il puisse vivre 10 ans, 20 ans. Mais c'est très inhabituel", a déclaré le docteur Karol Sikora au Sunday Times. Le cancérologue a indiqué que les autorités libyennes lui avaient clairement fait comprendre que s'il concluait que Megrahi devait mourir dans les mois suivants, ça augmenterait beaucoup ses chances d'être libéré.

"C'était clair qu'elles souhaitaient que ce soit trois mois", a-t-il ajouté. Dans le domaine des probabilités je pensais que je pouvais le justifier". Sikora a cependant démenti avoir subi des pressions. "Il y avait 50% des chances qu'il meure dans les trois mois, mais il y avait 50% des chances qu'il vive au delà", a-t-il ajouté.

Le fils aîné du leader libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, a affirmé en mai dernier que Megrahi, 58 ans, atteint d'un cancer de la prostate, était encore "très malade". Après sa libération Megrahi avait reçu un accueil triomphal à Tripoli. Le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill avait dû défendre devant le parlement écossais sa décision de le libérer, affirmant l'avoir pris seul, en dehors de toutes "considérations politiques, diplomatiques ou économiques".

ats/mej

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