Publié

Marée noire: le nettoyage reprend en Louisiane

Le navire taïwanais "A Whale", le plus grand du monde pour la récolte de pétrole en surface
Tous les espoirs reposent sur un monstre des mers.
Les opérations de récupération du brut ont partiellement repris dans le golfe du Mexique après plusieurs jours d'interruption. Le passage de l'ouragan Alex avait amené du vent et de la pluie, rendant tout pompage impossible.

"Nous sommes en train de pomper du pétrole en Louisiane, mais pas dans l'Alabama, le Mississippi et la Floride", a annoncé la porte-parole des gardes-côte dimanche. "Dans aucun de ces Etats nous ne brûlons du pétrole", a-t-elle ajouté, expliquant que la reprise des opérations de secours n'était que partielle en "raison des conditions météorologiques".

Dans ces quatre Etats, des équipes ont aussi recommencé à installer des barrières flottantes pour empêcher le brut de parvenir jusqu'aux côtes. BP a déjà déployé environ 900 kilomètres de barrages flottants le long des côtes américaines pour essayer d'empêcher le pétrole d'atteindre le rivage.

Un gigantesque navire taïwanais à la rescousse

Les espoirs se concentrent actuellement sur le navire taïwanais "A Whale", le plus grand du monde pour la récolte de pétrole en surface, qui réalise depuis samedi des tests de récupération du brut dans le golfe du Mexique. Ces tests vont se conclure lundi, a indiqué la porte-parole.

Le bateau, qui a la taille de quatre terrains de football et peut pomper jusqu'à 50'000 barils de pétrole par jour, est censé pomper un mélange de brut et d'eau, séparer les deux éléments et rejeter en mer l'eau ainsi nettoyée.

L'interdiction de la pêche étendue

Les autorités ont par ailleurs élargi la zone d'interdiction de pêche dans le golfe du Mexique au-delà de l'actuelle limite nord-ouest au large de la Louisiane, la portant à 210'258 km2, soit 33,5% des eaux fédérales du Golfe. Malgré la marée noire les autorités ont insisté sur le fait que la pêche locale vendue dans le marché a été analysée et est apte à la consommation.

Depuis le naufrage le 22 avril de la plate-forme Deepwater Horizon, qu'exploitait le groupe britannique BP à 80 kilomètres des côtes américaines, entre 30'000 et 60'000 barils de pétrole s'échappent chaque jour du puits situé à 1500 mètres de profondeur. Le pétrole a d'ores et déjà souillé plus de 700 kilomètres de côtes, selon les autorités américaines.

Quelque 44'500 personnes, 6563 bateaux et 113 avions sont désormais engagés dans la lutte contre la pollution. BP indique par ailleurs avoir reçu 95'000 demandes de dédommagements et avoir effectué plus de 47'000 paiements, pour un total d'environ 147 millions de dollars.

agences/boi

Publié

BP veut éviter une OPA hostile

BP a annoncé lundi avoir déjà dépensé 3,12 milliards de dollars pour réparer les dégâts causés par la marée noire.

Alors qu'elle est confrontée à une facture énorme, jusqu'à 60 milliards de dollars selon certaines estimations, la compagnie britannique se tourne vers des groupes pétroliers rivaux et des fonds d'Etat pour parer à une potentielle offre publique d'achat OPA hostile, indique la presse internationale.

Le journal émirati The National, basé à Abou Dhabi, affirme que des fonds d'Etat du Proche-Orient ont proposé de faire un investissement stratégique dans BP, et ainsi placer 20 milliards de dollars dans sur un compte fiduciaire afin de payer pour le nettoyage dans le golfe du Mexique.

Le journal britannique Sunday Times écrit que BP est à la recherche d'un investisseur stratégique pour lui acheter entre 5 et 10% des actions, pour un prix allant jusqu'à 9,1 milliards de dollars.