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BP prend des précautions contre une OPA hostile

Le directeur de BP Tony Hayward sur les lieux de la catastrophe. [REUTERS - � Sean Gardner / Reuters]
Le directeur de BP Tony Hayward visite les partenaires importants du groupe. - [REUTERS - � Sean Gardner / Reuters]
Le groupe pétrolier BP, englué dans la marée noire du golfe du Mexique depuis avril, a semble-t-il sondé des investisseurs en vue de se protéger contre une possible OPA hostile, sans envisager toutefois une augmentation de capital dont il n'a pas besoin pour l'instant.

La presse prête depuis dimanche au groupe, qui a perdu la moitié de sa valeur en deux mois (il valait mardi 64 milliards de livres 77 milliards d'euros), d'avoir approché des fonds souverains orientaux pour les encourager à prendre une participation ou renforcer leur participation actuelle à son capital, afin de l'aider à résister à un éventuel assaut d'un concurrent. Situation rendue plausible par son prix désormais relativement bon marché.

Mardi soir, alors que le directeur général de BP s'était rendu dans la journée en Azerbaïdjan et que la rumeur de sa présence à Abou Dhabi circulait dans le golfe Persique, la compagnie a admis qu'il "fait actuellement une série de visites à nos partenaires importants". En Azerbaïdjan où BP possède de très beaux actifs, Tony Hayward, loin d'évoquer leur possible cession pour payer les coûts de la marée noire, a au contraire renouvelé son engagement dans ce pays.

Pas d'augmentation de capital

Selon un spécialiste du secteur, Ilham Shaban, directeur du Centre des études pétrolières de Bakou, le patron de BP pourrait demander de l'aide au Fonds d'Etat pétrolier azerbaïdjanais sous forme de prise de participation. "Je pense que l'Azerbaïdjan pourrait satisfaire partiellement cette requête", a dit ce spécialiste.

BP a déjà dépensé 3,12 milliards de dollars suite à la marée noire. [REUTERS - � Ho New / Reuters]
BP a déjà dépensé 3,12 milliards de dollars suite à la marée noire. [REUTERS - � Ho New / Reuters]

L'arrivée au capital de tels fonds souverains, investisseurs stratégiques qui ne se précipitent généralement pas vers le plus offrant, pourrait ainsi dissuader une éventuelle offre publique d'achat (OPA) hostile d'un concurrent, estime la presse. Elle cite parmi les prédateurs possibles l'américain Exxon, plus grosse entreprise mondiale par la capitalisation, ou des géants plus petits comme Shell ou Total, ce dernier ayant toutefois démenti étudier un rachat.

BP a indiqué ne pas envisager d'augmentation de capital pour proposer des titres à ses partenaires, mais une porte-parole a confirmé que le groupe "accueillait volontiers de nouveaux actionnaires, ainsi que les actionnaires existants qui souhaiteraient augmenter leur part".

Londres inquiet

BP, qui a promis aux Américains de placer 20 milliards de dollars sur trois ans dans un fonds consacré à la catastrophe, a en effet pour l'instant davantage besoin de soutien que d'argent. La compagnie a en effet parfaitement les moyens de réunir cette somme en supprimant des dividendes cette année, en augmentant son programme annuel de cession d'actifs et en réduisant ses investissements pendant un an ou deux.

Tout le monde n'est pas d'accord cependant quant à l'intérêt de placer de l'argent dans BP. Alors que le responsable libyen du pétrole, (NOC), Choukri Ghanem, a estimé mardi que BP "représente actuellement une opportunité pour tout investisseur" - sans préciser si la Libye était intéressée -, un officiel koweïtien a estimé auprès de l'agence Dow Jones que "ce n'était pas forcément une bonne idée d'augmenter la part actuelle" de l'émirat, qui détient 2,8% du groupe.

Quant au gouvernement britannique lui-même, il s'inquiéterait actuellement de la situation, au point d'étudier selon le Times un possible scénario catastrophe. BP n'est pas une entreprise anodine au Royaume-Uni, où elle emploie plus de 10'000 personnes (80'000 dans le monde), veille sur des actifs énergétiques stratégiques pour le pays en mer du Nord et a rapporté au Trésor 5,8 milliards de livres d'impôts l'an passé.

afp/dk

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Du pétrole sur les plages texanes

De petites boulettes de goudron ont été repérées ce week-end le long des côtes du Texas. Des analyses sont en cours pour déterminer si elles proviennent de la marée noire du Golfe du Mexique, ont indiqué lundi les services des gardes-côtes des Etats-Unis.

Les plages de l'Etat sont restées ouvertes "car les petites boulettes de goudron ne représentent que peu de danger pour les personnes qui les fréquentent", a ajouté le communiqué. Ces boulettes mesurent de un à trois centimètres de diamètre et couvrent "moins de un pour cent" de la superficie des plages.

Par ailleurs, BP a indiqué lundi avoir déjà dépensé 3,12 milliards de dollars pour réparer les dégâts causés par la marée noire dans le golfe du Mexique. Quelque 44'500 personnes, 6563 bateaux et 113 avions sont désormais engagés dans la lutte contre la pollution.

BP indique avoir reçu 95'000 demandes de dédommagements et avoir effectué plus de 47'000 paiements, pour un total d'environ 147 millions de dollars.

Le pétrole a d'ores et déjà souillé plus de 700 kilomètres de côtes, selon les autorités américaines, qui ont indiqué qu'elles continuaient à installer des barrages flottants censés arrêter la progression du pétrole vers le rivage.