De petites boulettes de brut ont été ramassées au cours du week-end sur les plages de Galveston (Texas), une ville située à quelque 600 km à l'ouest de la Nouvelle-Orléans. Des analyses ont établi qu'elles provenaient bien de la marée noire, mais les autorités pensent qu'elles ont été répandues par un bateau chargé de pomper le brut. "Nous examinons actuellement cinq bateaux qui pourraient expliquer que le pétrole soit allé jusque-là", a expliqué mardi l'amiral Thad Allen, responsable des efforts de nettoyage.
Depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril à 80 km au large de la Louisiane, des traces de brut ont été constatées sur près de 800 km le long des côtes qui bordent les cinq Etats du golfe du Mexique: la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama, la Floride et maintenant le Texas. Les boulettes découvertes à Galveston et sur la presqu'île de Bolivar sont de petite taille: elles mesurent de un à trois centimètres de diamètre et couvrent "moins de 1%" de la superficie des plages.
"Agir par étapes"
Par ailleurs, l'amiral Allen a indiqué que le navire Helix Producer, capable de récupérer 53'000 barils de brut par jour - la fuite en dégage entre 35'000 et 60'000--, était en passe d'être connecté au puits malgré les mauvaises conditions météorologiques sur place. Actuellement, BP parvient à récupérer environ 25'000 barils de brut par jour.
"Il faut agir par étapes. D'abord nous raccordons l'Helix Producer et nous voyons ce qu'il peut récupérer. Ensuite, nous aurons une fenêtre de sept à dix jours pour faire un changement" et éventuellement installer un nouveau système d'entonnoir complètement étanche, a-t-il expliqué. Le creusement de puits de secours, censés mettre un terme à la fuite, est en avance de sept jours sur le calendrier prévu, a aussi noté l'amiral Allen.
BP dit avoir les épaules solides
BP, qui a indiqué avoir déjà dépensé 3,12 milliards de dollars pour la gestion de la catastrophe, a assuré qu'il avait les épaules suffisamment solides pour endosser les coûts de la marée noire sans l'aide de nouveaux actionnaires. "Nous n'émettons pas de nouvelles actions", a affirmé un porte-parole de BP, réfutant des informations dans la presse ce week-end selon lesquelles le groupe britannique cherche un partenaire stratégique. "Nous sommes ouverts à une augmentation de la participation de nos actionnaires existants", a indiqué BP.
Selon le quotidien britannique The Times, BP a accédé à la requête du département de la justice des Etats-Unis de l'informer 30 jours avant de toute transaction financière d'importance, "restructurations, réorganisations, acquisitions, fusions, joint ventures, ventes, déboursements".
afp/ps
Londres songe à un plan d'urgence
Malgré les garanties donné par BP, le gouvernement britannique réfléchit à un plan d'urgence au cas où le groupe pétrolier - le plus important groupe britannique avant la perte de la moitié de sa valeur depuis le mois d'avril - s'effondrerait ou serait la proie d'un rachat.
Selon le Times, l'une des possibilités envisagées serait que le gouvernement intervienne pour protéger BP. BP a aussi demandé à ses partenaires exploitants du puits, les japonais Anadarko Petroleum Corporation et Mitsui Oil Exploration qui possèdent 25% et 10% du puits, de participer pour près de 400 millions de dollars au coût des dégâts, selon le New York Times.
La presse britannique évoquait aussi une recherche de partenaires stratégiques auprès de fonds souverains. BP serait ainsi en discussion pour une hausse de la participation du Kuwait Investment Office, affirme le Guardian. Mardi, le patron de la compagnie libyenne de pétrole (NOC), Chokri Ghanem, a estimé que le capital de BP était une "opportunité" pour les investisseurs.