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Srebrenica, 15 ans après le massacre

Les cercueils de 775 victimes ont été portés en terre au centre mémorial de Potocari en 2010. [REUTERS - � Dado Ruvic / Reuters]
Les cercueils des 775 victimes ont été portés en terre au centre mémorial de Potocari. - [REUTERS - � Dado Ruvic / Reuters]
Des dizaines de milliers de personnes ont participé dimanche à la commémoration du 15e anniversaire du massacre de Srebrenica. Durant la cérémonie, le président américain Barack Obama et d'autres dirigeants ont appelé à l'arrestation de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic.

Cette tragédie survenue en juillet 1995, au cours de laquelle périrent quelque 8000 musulmans bosniaques et qui fut le massacre le plus sanglant commis en Europe depuis la seconde guerre mondiale, a été qualifiée de "génocide" par la justice internationale.

Les cérémonies, civile et religieuse, ont débuté en fin de matinée. Les cercueils des restes de 775 victimes recouverts d'un tissu vert, la couleur de l'islam, ont été portés en terre dans l'après-midi au centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie.

A ce jour, près de 6500 des quelque 8000 victimes ont été identifiées par des tests ADN. 3749 d'entre elles sont déjà enterrées à Potocari. Plusieurs personnalités étrangères avaient fait le déplacement, dont le président serbe Boris Tadic.

"Surtout Mladic"

Dans un message lu devant la foule, Barack Obama a qualifié le massacre de "tache sur notre conscience collective". Il a appelé à l'arrestation de l'ancien général Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie au moment du massacre, "qui a présidé aux tueries et reste libre".

Ratko Mladic a été inculpé de génocide par la justice internationale, en particulier pour le massacre de Srebrenica, mais il reste introuvable. Belgrade assure tout faire pour le retrouver.  L'Union européenne a fait de son arrestation une étape clé en vue d'une adhésion de la Serbie, où il pourrait se cacher.

Dans un message également lu, le premier ministre britannique David Cameron a assuré que les responsables du massacre seraient  "poursuivis sans relâche". "Que la justice arrête surtout le général Mladic", a lancé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, présent à Srebrenica.

Dans la foule, il y avait de nombreux proches des disparus, toujours hantés par ces journées durant lesquelles les forces serbes bosniaques se sont emparées de l'enclave musulmane de Srebrenica, pourtant sous protection de l'ONU.

Reconnaissance tardive du massacre

Le président serbe a expliqué samedi sa présence à Srebrenica comme "un acte de réconciliation et de construction de passerelles entre les nations de l'ancien Etat" yougoslave. Après des années en Serbie de déni du massacre, le Parlement serbe a adopté en mars une résolution condamnant Srebrenica.

Dans un geste de défiance, Radovan Karadzic, le chef politique des Serbes bosniaques pendant la guerre de 1992-1995, jugé pour génocide par la justice internationale, a été décoré samedi par son parti, à la veille de la commémoration.

afp/cht

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Mladic court toujours

Quelque 8000 hommes et adolescents musulmans ont été tués en l'espace de quelques jours, en juillet 1995, par les forces serbes bosniaques qui s'étaient emparées de l'enclave musulmane, une "zone protégée" des Nations unies.

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, inculpé de génocide pour ce massacre par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, échappe depuis des années à la justice internationale. Le TPI demande à la Serbie de tout faire pour retrouver l'ancien militaire.