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La France salue la libération de Polanski

Frédéric Mitterrand s'est défendu de faire l'apologie du tourisme sexuel.
Frédéric Mitterrand a salué la décision helvétique.
Les ministres français de la Culture Frédéric Mitterrand et des Affaires étrangères Bernard Kouchner se sont réjouis de la de la décision de la justice suisse de refuser l'extradition du cinéaste franco-polonais. L'avocat de Roman Polanski, de son côté, s'est dit ému par cette libération.

"Roman Polanski peut enfin rejoindre la communauté des artistes qui l'ont entouré avec chaleur et respect durant plusieurs mois d'une procédure contre laquelle se sont élevées des voix aussi incontestables que celle de Milan Kundera", s'est réjoui Frédéric Mitterrand dans un communiqué. "Voici venu le temps de l'apaisement. Le passé douloureux, la riche personnalité, l'oeuvre unanimement admirée de Roman Polanski retrouvent toute leur place", conclut-il.

De son côté, Bernard Kouchner a fait part de son "profond soulagement" à son homologue suisse Micheline Calmy-Rey. "Le grand réalisateur franco-polonais pourra désormais retrouver librement les siens et se consacrer pleinement à la poursuite de ses activités artistiques", se félicite-t-il.

Réaction émue de l'avocat

"Evidemment je suis très heureux et très ému, à la fois comme ami de Roman Polanski et parce que je pense qu'il vient de subir un long calvaire", a déclaré l'avocat de Polanski, Me George Kiejman. "Je rends hommage à la justice suisse. Son analyse juridique est très juste", a-t-il estimé.

"Je me réjouis parce qu'il va pouvoir retourner en France, et revoir librement son fils, sa fille et sa femme, Emmanuelle Seigner, à qui je rends hommage parce qu'elle a été d'un grand courage pendant toute cette période", a poursuivi Me Kiejman. "Je pense que le malentendu qui persiste avec les autorités américaines sera plus facile à régler, et j'espère qu'il pourra un jour retourner aux Etats-Unis", a ajouté l'avocat.

Persuader la justice américaine

Pour la défense du cinéaste, la prochaine étape consiste désormais à "convaincre les autorités américaines que la décision rendue à l'époque par le juge Rittenband n'avait pas été respectée par lui, et que la peine que Roman Polanski devait exécuter, l'avait été", a précisé l'homme de loi.

La Suisse a refusé d'extrader Roman Polanski vers les Etats-Unis, comme le demandait la justice américaine, qui le recherchait pour des "relations sexuelles illégales" avec une mineure âgée de 13 ans en 1977. Le cinéaste, arrêté sur mandat international américain le 26 septembre à son arrivée à Zurich pour un festival de cinéma, avant d'être incarcéré puis assigné à résidence, est désormais libre de ses mouvements.

afp/os

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