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Sarkozy soutient fermement Eric Woerth

Au journal de France 2, Nicolas Sarkozy s'est dit convaincu de "l'honnêteté" de son ministre du travail.
Au journal de France 2, Nicolas Sarkozy s'est dit convaincu de "l'honnêteté" de son ministre du travail.
Le président français Nicolas Sarkozy a défendu lundi soir sur France 2 son ministre du Travail Eric Woerth, affaibli par le scandale politico-fiscal autour de Liliane Bettencourt, et a nié fermement avoir lui-même reçu de l'argent de la femme la plus riche de France.

"Eric Woerth est un homme profondément honnête qui vient de subir la calomnie et le mensonge pendant trois semaines", a-t-il déclaré sur la chaîne France 2, lors de sa première intervention publique sur ces affaires qui déstabilisent son gouvernement.

"Il sera le ministre qui défendra cette réforme si nécessaire des retraites", texte phare de la deuxième partie de son mandat, a précisé le président français. Cette réforme, qui doit reculer l'âge minimal de départ de 60 à 62 ans, sera présentée mardi en Conseil des ministres, et doit être votée par le Parlement d'ici fin octobre.

Au plus bas dans les sondages, le chef de l'Etat s'exprimait en public pour la première fois depuis le début du scandale qui a fini par l'éclabousser et déclencher la crise politique la plus grave depuis son accession à la présidence en 2007. Il était pressé de s'expliquer par l'opposition et certains ténors de la majorité.

Eric Woerth a été accusé de conflits d'intérêts, notamment en matière fiscale, et de financement politique illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, dans des affaires aux multiples volets autour de Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal âgée de 87 ans.

Woerth entendu par la justice?

L'intervention de Nicolas Sarkozy survenait au lendemain de la publication d'un rapport administratif sur la gestion du dossier fiscal de Liliane Bettencourt selon lequel Eric Woerth n'a pas couvert de possibles fraudes lorsqu'il était ministre du Budget (2007-mars 2010).

Après la publication de ce rapport, Eric Woerth "est lavé de tout soupçon", a jugé le président français, alors que l'opposition demande que ce soit la justice qui fasse toute la lumière. Eric Woerth est critiqué pour des "conflit d'intérêts", car non seulement il était trésorier du parti présidentiel UMP à cette époque mais son épouse Florence gérait une partie de la fortune de Liliane Bettencourt.

Eric Woerth, au coeur de l'affaire Bettencourt, est discrédité auprès des Français.
Eric Woerth, au coeur de l'affaire Bettencourt, est discrédité auprès des Français.

Il pourrait être entendu par la justice dans le cadre des trois "enquêtes préliminaires" ouvertes sur les différents aspects de cette affaire qui a débouché lundi sur sept nouvelles perquisitions de la police.

Lutter contre les conflits d'intérêts

Pour agir "à l'avenir" contre les conflits d'intérêts, Nicolas Sarkozy va mettre en place une commission réunissant toutes les familles politiques afin d'élaborer des propositions. Il a également conseillé à Eric Woerth d'abandonner ses fonctions de trésorier de l'UMP.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs affirmé que c'était "une honte" de l'avoir accusé d'avoir "ramassé des enveloppes" d'argent chez Liliane Bettencourt, comme cela avait été suggéré par l'ancienne comptable de cette dernière.

Ces faits allégués auraient eu lieu avant l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence lorsque celui-ci était maire de la ville huppée de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, où réside Liliane Bettencourt. "On me décrit comme quelqu'un qui, depuis 20 ans, irait chez Liliane Bettencourt pour ramasser des enveloppes. C'est une honte!", s'est-il exclamé.

Remaniement confirmé pour octobre

Alors que son gouvernement a affronté une série de scandales relatifs à l'utilisation des deniers publics par des ministres deux ont démissionné - qui ont profondément choqué les Français, Nicolas Sarkozy a soutenu que "la classe politique n'était pas corrompue". Le président a enfin confirmé qu'il y aurait un remaniement ministériel en octobre après la réforme des retraites.

"Cette étape-là marquera le dernier tiers de mon quinquennat", le mandat de 5 ans qui s'achèvera en 2012, a annoncé Nicolas Sarkozy, en précisant que ceux qui préconisaient une "équipe resserrée" avaient "raison".

afp/os

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