Le texte de loi, soutenu par le gouvernement de centre-gauche de la présidente Cristina Kirchner, a été adopté par 33 voix pour, 27 voix contre et trois abstentions après près de quinze heures de débats.
Adoption également permise
Des centaines de manifestants qui attendaient face au Congrès ont éclaté en sanglots à l'annonce du vote, de nombreux couples s'embrassant et criant: "C'est le bonheur!". On entendait aussi: "Egalité ! Egalité".
"C'est un jour historique", s'est félicité le chef du groupe du parti au pouvoir, Miguel Pichetto, en rappelant que ce débat avait été entamé un 14 juillet, jour commémorant la Révolution française. "C'est la première fois qu'on légifère pour les minorités", a-t-il dit. "La société argentine a changé: il y a des nouveaux modèles de famille", a dit le chef du groupe radical (opposition) au Sénat, Gerardo Morales, ajoutant que cette nouvelle loi avait pour but de "garantir les droits des minorités".
Cette loi modifie le Code Civil, la formule "mari et femme" y étant remplacée par le terme "les contractants". Les mariés pourront en outre adopter des enfants et avoir accès aux mêmes droits: sécurité sociale, allocations ou jours de congé liés à la vie familiale.
Une société très divisée
L'Argentine devient ainsi le premier pays à autoriser le mariage homosexuel en Amérique latine et le dixième au monde à le faire sur tout son territoire après les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, le Canada, l'Afrique du sud, la Norvège, la Suède, le Portugal et l'Islande. En Amérique latine, seule la ville de Mexico autorise également le mariage homosexuel.
La Chambre haute était très divisée à l'image de la société. L'Eglise catholique, qui demeure très influente dans le pays, avait organisé une grande mobilisation face au Congrès le 13 juillet, veille du débat au Sénat. Elle avait fait parallèlement, en vain, campagne pour un référendum.
afp/cer