"C'est bon de voir que le pétrole ne s'échappe plus dans le golfe du Mexique", a déclaré le vice-président de BP, Kent Wells. "Nous démarrons tout juste le test", a-t-il toutefois mis en garde. BP a commencé dans la journée un test crucial visant à évaluer la résistance du puits de pétrole à l'origine de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.
Celle-ci a été provoquée par l'explosion, le 20 avril, puis le naufrage, le 22 avril, de la plateforme Deepwater Horizon au large des côtes de Louisiane. Le test doit permettre de déterminer si le nouvel entonnoir géant posé lundi sur la fuite peut entrer en fonction. Ce dispositif est censé récupérer l'intégralité du pétrole qui s'échappe du puits ou, selon un autre scénario, stopper définitivement la marée noire.
Cette opération a aussi pour but de vérifier si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites ailleurs dans le coffrage de l'installation, qui descend à 4 km de profondeur sous terre.
Jusqu'à 60'000 barils déversés par jour
M. Wells a précisé que l'écoulement de pétrole avait été stoppé lorsque la dernière des trois valves du nouveau dispositif avait été fermée vers 20h25 heure suisse jeudi. Les ingénieurs du groupe restent vigilants afin de repérer toute fuite éventuelle, a-t-il précisé.
Le nouvel entonnoir remplace un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu'environ 25'000 barils de pétrole par jour, sur les 35'000 à 60'000 qui grossissent quotidiennement la marée noire.
Autre solution
Si le puits ne parvenait pas être colmaté définitivement à l'aide de l'entonnoir, le géant pétrolier compte voir entrer en oeuvre début août le premier des deux puits de secours censés stopper définitivement la fuite.
Toutefois, en attendant la réalisation du test sur le nouvel entonnoir, le forage du premier puits a été interrompu "par mesure de précaution", selon BP. Celui-ci ne se trouve plus qu'à 1,2 mètre du conduit d'où s'échappe librement le pétrole depuis samedi, a indiqué mercredi M. Wells.
Mardi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que le naufrage le 22 avril de la plateforme Deepwater Horizon avait provoqué le déversement de 2,3 à 4,5 millions de barils de pétrole dans le golfe du Mexique.
A titre de comparaison, lors du naufrage de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989, entre 58 et 112 fois moins de pétrole s'était déversé dans la mer.
ats/cht
Le titre BP bondit à New York
Les actions de BP ont bondi jeudi à la Bourse de New York lorsque le groupe pétrolier britannique a annoncé avoir arrêté l'écoulement de pétrole dans le golfe du Mexique. Le titre a fini la séance en hausse de 7,57% à 38,92 dollars.
"Mettre fin à l'écoulement est un pas important vers la réhabilitation" des actions BP, ont noté les analystes de Citi. Le groupe a annoncé en toute fin de séance être parvenu a arrêter pour la première fois l'écoulement de pétrole qui souille depuis près de trois mois le golfe du Mexique.
Depuis l'explosion le 20 avril, la valeur boursière de BP a fortement chuté.