"Ces tests ne continueront qu'à la condition que BP respecte ses obligations de surveiller rigoureusement tout signe montrant que ces tests pourraient faire empirer la situation", a annoncé dans un communiqué l'amiral Thad Allen, responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour le compte de l'administration américaine.
Selon l'amiral Allen,cette décision a été prise alors que des membres de l'équipe d'experts fédéraux et des représentants du groupe pétrolier se sont entretenus dimanche sur la détection d'une possible fuite à proximité du puits et sur la possible présence de méthane au-dessus de celui-ci.
Le gouvernement met la pression
Au cours de la discussion, l'équipe d'experts scientifiques fédéraux a reçu les réponses aux questions qu'elle se posait et l'engagement de BP à respecter ses obligations en matière de surveillance", a ajouté l'amiral Allen. "La surveillance et une analyse complète de la fuite et du méthane va se poursuivre en coordination avec l'équipe d'experts", a-t-il assuré.
Dimanche, le gouvernement américain avait ordonné à BP de l'informer sur "une fuite détectée" et sur "d'autres anomalies" près du puits de pétrole. BP a été chargé de transmettre par écrit la procédure à suivre, si la fuite d'hydrocarbone à côté du puits est confirmée, pour ouvrir la vanne d'étranglement aussi vite que possible sans endommager le puits.
BP confiant
Dimanche, BP a fait savoir que le puits pourrait rester fermé jusqu'à ce qu'il soit définitivement bouché. Pourtant, tout laissait penser que le puits serait partiellement ou complètement rouvert à l'issue de la période de tests par crainte que le pétrole, emprisonné dans le puits, ne finisse par créer des brèches et se répandre à nouveau.
"Nous avons bon espoir --si les indicateurs restent aussi encourageants-- de pouvoir poursuivre notre test de résistance jusqu'à ce que le puits soit tué" et donc de laisser le puits fermé, a expliqué dimanche le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles au cours d'une téléconférence de presse.
Menés depuis jeudi, les tests ont permis de mettre enfin un terme à l'écoulement de millions de litres de brut chaque jour dans les eaux du golfe.
Deux puits de dérivation en construction
La compagnie britannique travaille sur deux puits de dérivation qui doivent intercepter le puits principal sous terre et permettre de le boucher de manière définitive en le colmatant à l'aide de béton. Cette opération extrêmement complexe est prévue entre fin juillet et la mi-août.
La marée noire après le naufrage le 22 avril de la plate-forme de BP Deepwater Horizon empoisonne la vie de tous les habitants des zones touchées, Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride, qui vivent de la pêche et du tourisme. Le fait que le plancton soit mis à mal par le brut "pourrait avoir un effet sur tout l'écosystème" de la région, a du reste prévenu Doug Inkley, un scientifique de la fédération nationale de la faune et de la flore.
afp/ap/bri
Près de 4 milliards de dollars
Le géant pétrolier britannique BP a annoncé lundi que la marée noire du golfe du Mexique lui avait coûté 3,95 milliards de dollars jusqu'ici (soit plus de 4 milliards de francs) en frais divers, y compris les dédommagements déjà versés.
Cette somme inclut l'ensemble des dépenses effectuées par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les sommes versées aux Etats riverains et aux autorités fédérales, a détaillé BP dans un communiqué.
Le groupe a ajouté que ce bilan provisoire incluait plus de 67'500 demandes de dédommagement déjà remboursées, à hauteur de 207 millions de dollars. BP a rappelé qu'il avait accepté de créer un fonds de 20 milliards de dollars qui sera consacré à l'indemnisation des victimes de la marée noire. Mais il a répété qu'il était trop tôt pour chiffrer le montant final de la facture, qui risque d'être bien plus élevé.
Pour couvrir une partie du coût de la marée noire, le géant pétrolier, pourrait se séparer de ses activités de raffinage et de distribution, peu rentables, a rapporté dimanche la presse britannique.