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HIV: l'OMS veut des traitements plus précoces

L'accès à des traitements efficaces explique en grande partie la baisse de la mortalité liée au sida.
L'OMS plaide pour une utilisation précoce des traitements antirétroviraux.
Au deuxième jour de la conférence internationale sur le sida à Vienne, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a plaidé lundi pour des traitements toujours plus précoces, rendus possibles par l'utilisation de molécules moins toxiques, mais plus onéreuses.

Quelque 5,2 millions de personnes séropositives recevaient un traitement contre le VIH à la fin de 2009, selon les dernières données de l'OMS. A la fin de 2008, elles étaient estimées à 4 millions.

En 2009, 1,2 million ont commencé à prendre des antirétroviraux, ce qui donne un total estimé à 5,2 millions de personnes. "C'est la plus forte augmentation en une seule année", s'est réjoui Hiroki Nakatani, vice-directeur général de l'OMS pour le sida.

Un traitement antirétroviral fait de l'infection une maladie chronique. Il peut rendre le virus indétectable mais ne le détruit jamais complètement : il reste tapi dans des réservoirs dont à ce jour on n'a pas trouvé les moyens de le déloger.

Pour des traitements généralisés

L'OMS a également publié lundi à l'occasion de la 18ème conférence internationale sur le sida ses nouvelles directives pour la lutte contre le VIH, qui prônent des traitements plus précoces, plus supportables, mais plus chers..

"Tous les adultes et les adolescents, y compris les femmes enceintes séropositives, présentant un niveau de CD4 de 350 cellules par mm3, doivent entamer un traitement antirétroviral, qu'il y ait ou non des symptômes cliniques", indique l'OMS, dans un texte de plus de 150 pages.

Certains chercheurs avaient défendu dimanche un début de traitement à 500 CD4, même si cela ne concernait que les pays riches. Mais "il ne faut pas de double standard", notait lundi Gottfried Hirnschall, directeur chargé du sida à l'OMS.

Dans ses dernières directives, qui datent de 2006, l'OMS recommandait de traiter les malades quand leur compte de cellules CD4, qui définissent le niveau immunitaire, était descendu à 200 ou moins par mm3 de sang. Le taux normal est de 1000 à 1500.

L'OMS suggère aussi que les patients présentant des symptômes importants commencent le traitement quel que soit leur compte de CD4.

Eternelle fracture économique

"Les nouvelles recommandations peuvent augmenter subtantiellement le nombre de personnes éligibles pour un traitement et donc augmenter le coût", relève l'OMS, qui admet qu'elles puissent ne pas être immédiatement appliquées par tous les pays.

Selon les estimations, mettre sous traitement tous les patients ayant un compte de 350 CD4 ou moins devrait "augmenter le nombre des personnes traitées de 49%", "faire baisser le nombre des décès de 20% d'ici 2015", et éventuellement réduire la transmission du virus, souligne l'OMS.

Bill Clinton souhaite voire disparaître les dépenses superflues des programmes de lutte contre le VIH. [AFP - SAMUEL KUBANI]
Bill Clinton souhaite voire disparaître les dépenses superflues des programmes de lutte contre le VIH. [AFP - SAMUEL KUBANI]

Il reste qu'être traité pendant plusieurs années de plus augmente les risques d'effets secondaires et de résistance au traitement, que l'on entame pour la vie. "Il n'est pas certain que les personnes sans symptômes accepteront le dépistage ou le traitement", reconnaît l'OMS.

Bill Clinton veut rationaliser les dépenses

De son côté, l'ancien président américain Bill Clinton a appelé à une utilisation plus efficace des fonds dans la lutte contre le SIDA afin de s'assurer que les personnes ayant besoin de traitements puissent en bénéficier.

Il a estimé que dans de nombreux pays, l'argent consacré à la lutte contre le SIDA n'était pas dépensé correctement et que les fonds devraient aller directement à des organisations locales et à des programmes nationaux dans les pays en développement qui peuvent dispenser des services à un coût moindre.

"Je pense que dans trop de pays, trop d'argent sert à payer trop de gens pour aller à trop de réunions, et prendre trop d'avions", a lancé Bill Clinton, ajoutant que les dépenses étaient trop élevées pour des études et des rapports qui finissent sur des étagères.

agences/jeh

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Alerte sur l'Europe de l'est

Nulle part ailleurs au monde le VIH ne compte autant de nouvelles infections qu'en Europe orientale et Asie centrale où 80% de ces nouveaux séropositifs ont moins de 30 ans, selon un rapport publié lundi par l'Unicef.

Intitulé "Blâme et bannissement, l'épidémie qui touche les enfants en Europe orientale et Asie centrale", ce rapport chiffre à près de 1,5 million le nombre de nouvelles infections au VIH dans cette région contre 900'000 en 2001.

Dans certaines parties de Russie la progression des nouveaux cas a même atteint près de 700%, selon l'agence de l'ONU pour l'enfance.

Les enfants des rues, les jeunes vivant en marge de la société incluant les prostituées mineures et les drogués sont les plus vulnérables. Une étude menée à Saint-Pétersbourg auprès de plus de 300 enfants des rues a révélé que 40% d'entre eux étaient séropositifs.

Un gel vaginal prometteur

Des chercheurs ont présenté lundi des résultats qui, s'ils sont confirmés, représentent une avancée majeure dans la lutte contre le SIDA: un gel vaginal contenant un médicament contre le virus VIH réduirait de moitié le risque pour la femme d'être contaminée par un partenaire infecté.

L'étude sud-africaine a été présentée à la conférence internationale sur le SIDA de Vienne et publiés lundi sur le site Web de la revue Science.

Les femmes n'ont utilisé le gel que 60% du temps. Celles qui l'ont employés plus souvent ont obtenu un taux de protection plus élevé. Le gel a également réduit de moitié le risque de contracter le virus HSV-2 de l'herpès génital.