Modifié

Le nettoyage de la marée noire suspendu

BP assure que le puits reste fermé malgré la suspension des opérations de nettoyage.
BP assure que le puits reste fermé malgré la suspension des opérations de nettoyage.
L'arrivée imminente de la tempête tropicale Bonnie dans le golfe du Mexique a forcé BP vendredi à suspendre ses opérations autour du puits à l'origine de la marée noire. Les équipes luttant contre la pollution quittaient eux la zone affectée.

A la mi-journée aux Etats-Unis, "Bonnie" balayait la côte Atlantique de la Floride avec des vents soufflant à 65 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami. La tempête se trouvait à 130 km au sud-sud-est de la métropole de Floride et devrait atteindre le golfe du Mexique dans la soirée à une vitesse de 31 km/h.

"Bonnie" devrait ensuite se diriger tout droit vers la région affectée par la marée noire et toucher terre dans le sud de la Louisiane dimanche matin, selon les projections du NHC.

En prévision de l'arrivée de la tempête, le géant pétrolier BP a annoncé vendredi la suspension temporaire "des activités sur le site du puits" dont la fuite a provoqué la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.

Bateaux évacués

Sur place, Thad Allen, le responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour l'administration américaine, a indiqué jeudi qu'"en raison du risque que la tempête tropicale 'Bonnie' fait peser sur la sécurité des quelque 2000 personnes travaillant à la lutte contre la marée noire dans la zone du puits, nombre des bateaux et plateformes vont se préparer à évacuer".

"Cela inclut la plateforme de forage des puits de dérivation qui permettront de colmater définitivement le puits", a-t-il précisé. Cette mesure durera "probablement 48 heures" si les prévisions quant à la trajectoire de la tempête Bonnie sont exactes, a indiqué un responsable américain vendredi.

Thad Allen a reconnu que l’évacuation pouvait "retarder les efforts visant à boucher définitivement le puits menés depuis plusieurs jours" mais, a-t-il ajouté, "la sécurité des personnes sur la zone est notre plus grande priorité". Le dispositif, mis en place il y a huit jours et qui a permis de stopper provisoirement le flot de pétrole, pourra en revanche rester en place et ainsi éviter une aggravation de la pollution.

Soutien de la famille Obama

Les autorités américaines et BP, qui récupéraient jusqu'à il y a quelques jours 25'000 barils de brut quotidiennement à la surface des eaux, n'en ont collecté mercredi que 56 barils. L'agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) a d'ailleurs annoncé jeudi la réouverture à la pêche d'un tiers de la zone du golfe du Mexique fermée après le début de la marée noire fin avril.

Enfin, la Maison Blanche a indiqué que le président Barack Obama, son épouse Michelle et leurs deux fillettes se rendront en vacances en Floride le week-end du 14 août pour montrer leur solidarité avec les habitants des zones touchées.

agences/mej

Publié Modifié

Alarme désactivée avant la catastrophe

Une alarme qui aurait dû avertir les employés de la plateforme naufragée de BP d'une accumulation de gaz dans le puits, à l'origine de l'explosion qui a provoqué la marée noire, avait été désactivée des mois avant la catastrophe. C'est ce qu'a assuré vendredi un ancien employé.

L'alarme était dotée de lumières et de sonneries visant à avertir d'un feu ou d'un niveau anormal de gaz toxiques ou explosifs, a expliqué Mike Williams, chef des techniciens électroniques sur la plateforme. Il s'exprimait au cours d'une audition devant les autorités américaines visant à déterminer les causes de l'explosion.

Il a assuré que les capteurs fonctionnaient mais n'étaient pas programmés pour déclencher une alarme en cas d'urgence. Des responsables de la plateforme exploitée par le groupe pétrolier britannique BP avaient demandé à ce que l'alarme soit désactivée car "ils ne voulaient pas que les gens soient réveillés à 3 heures du matin à cause d'une fausse alerte", a-t-il précisé.

BP accusé d'acheter le silence d'experts

Des universitaires américains ont accusé vendredi BP de tenter d'acheter le silence de scientifiques et professeurs d'université afin de se protéger dans le dossier de la marée noire à l'origine de la pollution dans le golfe du Mexique.

Selon les termes d'un contrat proposé par BP aux scientifiques, dont la BBC indique avoir eu copie, les chercheurs ne sont pas autorisés à publier les résultats des recherches qu'ils effectuent pour le compte du géant pétrolier.

Ils ne sont pas non plus autorisés à communiquer les données de leurs études pendant au moins trois ans ou jusqu'à ce que le gouvernement donne son aval définitif au plan de réhabilitation du golfe du Mexique, affirme la même source.

BP a annoncé avoir embauché plus d'une douzaine de chercheurs "avec une expertise en matière de ressources du golfe du Mexique", selon un communiqué du groupe reçu par la BBC.

De son côté, BP a réfuté toute "restrictions sur la communication de données scientifiques par les chercheurs", selon la BBC.

La marée noire, provoquée par le naufrage le 22 avril de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP devrait affecter durablement l'écosystème et le tourisme dans cinq Etats américains riverains golfe du Mexique.

Selon une étude publiée mercredi, elle pourrait causer la disparition de 17’000 emplois dans la région d'ici fin 2010.