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Ordre d'évacuation levé dans le golfe du Mexique

L'ordre d'évacuation des navires avait été donné face à l'arrivée de la tempête Bonnie.
L'ordre d'évacuation des navires avait été donné face à l'arrivée de la tempête Bonnie.
Les autorités fédérales ont levé samedi l'ordre d'évacuation des navires du groupe pétrolier BP dans le Golfe du Mexique, où la tempête Bonnie a été rétrogradée au niveau de dépression tropicale.

Le groupe britannique a annoncé samedi que l'un de ses
dispositifs clefs retournait sur la zone, située à quelque 80 km au large des côtes de
Louisiane (sud). Il s'agit d'une plateforme de forage travaillant sur un puits
de secours censé permettre de stopper définitivement la fuite de brut.

"Le Development Driller 3 est sur le chemin du
retour", a dit un porte-parole de BP, Bryan Ferguson. "Il a été
estimé que la tempête avait baissé en intensité", a-t-il expliqué.
"Aussi décision a été prise dans la nuit de faire revenir" la
plateforme.

Bonnie faiblit

L'arrivée imminente de Bonnie a forcé le géant
pétrolier à suspendre ses opérations autour du puits à l'origine de la marée
noire, tandis que le gros des équipes luttant contre la pollution a quitté
vendredi la zone. Mais Bonnie, qui était alors une tempête
tropicale, n'a cessé de faiblir depuis pour se transformer en dépression.

Et les dernières prévisions météorologiques sont de bon
augure. "Un renforcement est devenu moins probable" et Bonnie
pourrait se dissiper", a indiqué le Centre national des ouragans (NHC)
américain, dans un point sur la situation, samedi matin.

A 10h00 locales (17h00 GMT), Bonnie se trouvait
dans le golfe du Mexique à 265
km à l'est-sud-est de l'embouchure du Mississippi. La
dépression progressait à la vitesse de 28 km/h dans la direction ouest-nord-ouest avec
des vents soufflant à 45
km/h, selon le NHC.

Bonnie devrait évoluer dans la zone où se trouve
le puits au cours de la journée, avant d'atteindre la côte américaine dans la
soirée. Les opérations de lutte contre la marée noire avaient déjà été
perturbées fin juin par Alex, le premier ouragan de la saison dans
l'Atlantique.

Opérations retardées

Depuis, BP a installé sur la fuite un entonnoir conçu pour
résister à de telles conditions climatiques. Ce dispositif maintient fermé le
puits qui déversait auparavant quotidiennement des millions de litres de brut
dans les eaux du Golfe. L'amiral Thad Allen, qui supervise la lutte contre la
marée noire pour l'administration américaine, a indiqué vendredi le puits
restera fermé tout le temps que durera la dépression.

Même si les équipes chassées par Bonnie peuvent
revenir rapidement sur zone, leur absence risque d'avoir des conséquences sur
les opérations visant à mettre un terme à la marée noire, la pire de l'histoire
des Etats-Unis, causée par le naufrage le 22 avril de la plateforme de BP
Deepwater Horizon.

Il faudra ainsi quelque 21 heures pour reconnecter la
plateforme "Development Driller 3" au puits de secours. Quant à une
tentative pour obturer définitivement le puits responsable de la marée noire,
elle pourrait commencer dans "trois à cinq jours à partir de maintenant
(samedi), c'est une estimation brute", a déclaré l'amiral Thad Allen.

Cette tentative consisterait à injecter un mélange d'eau et
de matières solides par la tête du puits avant de le sceller avec du ciment.

agences/bkel

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L’alarme de la discorde

Sur le plan de l'enquête, la commission fédérale chargée des investigations a entendu vendredi à Kenner (Louisiane) le témoignage de Mike Williams, un technicien qui travaillait sur Deepwater Horizon.

D'après Mike Williams, technicien chargé des systèmes électroniques, le dispositif de surveillance des incendies, gaz explosifs et toxiques était partiellement désactivé: il continuait à effectuer des relevés de données, mais les alarmes lumineuses et sonores avaient été coupées.

Une accumulation anormale de gaz au fond du puits aurait normalement dû les déclencher avant l'explosion, a ajouté Mike Williams. Le technicien a ajouté avoir demandé à BP pourquoi ces alarmes avaient été débranchées. L'exploitant, précise-t-il, a déclaré qu'il ne voulait pas que les employés de la plate-forme soient réveillés la nuit par une fausse alerte.

D'autres employés de la plate-forme ont déjà fait état devant les enquêteurs de leurs inquiétudes concernant les conditions de sécurité avant l'explosion.

Le propriétaire de la plate-forme, Transocean, a contesté le témoignage de Mike Williams, soulignant que la configuration de l'alarme était "intentionnelle" et conforme aux pratiques maritimes. "Ce n'était pas un oubli concernant la sécurité ou une question de confort", indique le groupe dans un communiqué.

"Deepwater Horizon disposait de centaines d'alarmes individuelles détectant des incendies ou des gaz, toutes étaient testées, en bonne condition, non court-circuitées et contrôlées depuis le pont", ajoute Transocean. Une telle organisation empêchait l'alarme générale de se mettre en route en cas de problèmes mineurs. "De fausses alarmes à répétition augmentent les risques et diminuent la sécurité de la plate-forme", estime la compagnie.