Publié

BP affirme avoir réussi à "tuer" le puits endommagé

Les ingénieurs testaient le dispositif afin de déterminer la-capacité du puits à résister à l'injection de boue et de ciment.
BP a injecté des boues dans le puits afin de le "tuer".
Plus de cent jours après le début de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, le géant britannique BP a annoncé mercredi être parvenu à boucher le puits, une étape cruciale en vue du colmatage définitif de la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique.

L'opération "static kill", consistant à injecter suffisamment de boue de forage pour repousser le pétrole au fond du puits et le condamner, avait commencé dans le golfe du Mexique mardi à 20h00 GMT. Elle s'est poursuivie pendant huit heures, la durée nécessaire aux ingénieurs de BP pour mesurer la pression dans le puits après les injections de matières et s'assurer du succès de l'opération.

"La pression du puits est à présent contenue par la pression hydrostatique des boues injectées, ce qui était l'objectif souhaité de l'opération static kill", selon le groupe. Le puits "reste sous surveillance". Selon BP, les résultats de pression observés dans les heures à venir permettront de décider de procéder ou non à de nouvelles injections de boues, avant de verser au fond du puits du ciment qui jouera le rôle de bouchon définitif.

Lourde amende en vue

Le groupe a annoncé qu'il poursuivrait sa collaboration avec les autorités américaines "pour déterminer la prochaine étape, où nous déciderons si nous injectons du ciment dans le puits par la même voie". Car, si des fuites sont détectées, le versement de ciment n'aura pas lieu, et les ingénieurs procéderont directement à l'opération "bottom kill" prévue quoi qu'il arrive à la mi-août. Le procédé consistera à mettre en service deux puits de secours, qui permettront notamment de cimenter définitivement le puits par en-dessous.

Si cette réussite est encourageante pour le géant britannique, BP n'en a toutefois pas fini avec la marée noire. Selon la loi américaine, si le groupe est reconnu coupable de négligence, il pourrait être contraint de payer de 1100 à 4300 dollars d'amende par barils déversés et non récupérés, soit une amende totale qui pourrait atteindre jusqu'à 17,6 milliards de dollars. Le groupe a déjà annoncé 20 milliards de dollars de provisions pour couvrir les frais judiciaires liés à la catastrophe.

Malgré l'espoir de tourner enfin la page de la catastrophe, les Américains demeurent préoccupés par ses conséquences écologiques à long terme. Selon un sondage réalisé par le Centre national de préparation aux catastrophes (NDCP) auprès de 1200 habitants des zones concernées, 40% d'entre eux disent avoir été touchés directement, 20% rapportant des conséquences économiques. Les parents interrogés ont évoqué des problèmes de santé chez leurs enfants : éruptions, difficultés respiratoires, tristesse, nervosité ou encore troubles du sommeil.

afp/dk

Publié

La fin du cauchemar pour BP

Ce succès intervient 106 jours après l'explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril qui ont provoqué la mort de 11 personnes et engendré la plus gigantesque marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

En tout, quelque 4,9 millions de barils (780 millions de litres) se sont échappés du puits - dont 800'000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés - mettant en péril le riche écosystème des cinq Etats côtiers du golfe du Mexique et menaçant l'économie locale.

Ce succès met aussi fin à un cauchemar de plus de trois mois pour le géant britannique, à qui la marée noire a déjà coûté plusieurs milliards de dollars et qui a vu sa réputation ternie après les échecs de plusieurs tentatives de colmatage et les bourdes de son directeur général démissionnaire, Tony Hayward.