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BP a achevé la cimentation du puits de pétrole

L'opération "static kill" se prépare depuis ces plateformes, sur le site de l'accident.
Après la réussite de l'opération "static kill", BP a cimenté le puits.
Le groupe pétrolier BP a terminé jeudi la cimentation du puits de pétrole qui a provoqué la plus gigantesque marée noire de l'histoire des Etats-Unis. Il s'agissait d'une des ultimes étapes pour condamner définitivement la fuite.

Cette opération, dans le cadre de la procédure baptisée "static kill", a duré cinq heures et s'est achevée à 19H15, a indiqué BP dans un communiqué. Elle intervient plus de cent jours après l'explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril, ayant provoqué la mort de 11 employés et fait s'écouler quelque 780 millions de litres de brut dans la mer jusqu'à la mi-juillet.

"Une surveillance a été mise en place pour vérifier l'efficacité de la procédure", dit le communiqué. L'administration américaine avait donné son feu vert à cette opération mercredi soir, moins de 24 heures après que BP eut annoncé la réussite de la première phase de rebouchage grâce à l'injection de boue de forage destinée à repousser le pétrole au fond du puits.

Un bouchon définitif

Le ciment injecté doit jouer le rôle de bouchon définitif. Mais mercredi, le responsable des opérations de lutte contre la marée noire, l'amiral Thad Allen, a toutefois souligné que la cimentation du puits n'exemptait "en aucun cas" BP de procéder également à la "mise en place de puits de dérivation" dans le cadre de l'opération "bottom kill" prévue mi-août.

Ces puits de secours doivent permettre de vérifier le succès de la cimentation, voire de cimenter le puits par en-dessous et clore pour de bon le chapitre de la catastrophe écologique qui a affecté les cinq États américains du golfe du Mexique.

Le président Barack Obama a néanmoins salué mercredi un rapport officiel selon lequel "une grande majorité" du pétrole répandu en mer depuis avril "a été dispersé ou retiré de l'eau". "La longue lutte pour arrêter la fuite et maîtriser le pétrole est près d'arriver à son terme. Et nous en sommes très contents. Nos opérations de dépollution, toutefois, vont continuer", a souligné le président.

afp/ant

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La fin du cauchemar pour BP

L'opération "static kill", consistant à injecter suffisamment de boue de forage pour repousser le pétrole au fond du puits et le condamner, avait commencé dans le golfe du Mexique mardi soir. Elle s'est poursuivie pendant huit heures, la durée nécessaire aux ingénieurs du groupe pétrolier britannique pour mesurer la pression dans le puits après les injections de matières et s'assurer du succès de l'opération.

En tout, quelque 4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres, se sont échappés du puits - dont 800'000 barils ou 127 millions de litres ont été récupérés - mettant en péril le riche écosystème des cinq Etats côtiers du golfe du Mexique et menaçant l'économie locale.

Cette opération met surtout fin à un cauchemar de plus de trois mois pour le géant britannique, à qui la marée noire a déjà coûté plusieurs milliards de dollars et qui a vu sa réputation ternie après les échecs de plusieurs tentatives de colmatage.

Trois quarts du brut déjà éliminés

Environ trois quarts du brut qui s'est déversé dans le golfe du Mexique ont déjà été éliminés, a déclaré Carol Browner, une responsable de la Maison Blanche pour les questions d'énergie et d'environnement.

"Les scientifiques nous disent qu'environ 25% (du pétrole) n'a pas été récupéré, ne s'est pas évaporé ou n'a pas été pris en charge par Mère nature", a-t-elle dit sur la chaîne ABC.

Malgré l'espoir de tourner enfin la page de la catastrophe, les Américains et l'administration demeurent préoccupés par ses conséquences écologiques à long terme.

Jane Lubchenco, la directrice de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), a dit rester inquiète "de l'impact à long terme" de la marée noire sur l'écosystème qui pourrait se faire ressentir "pendant des années et peut-être des décennies".

Selon un sondage réalisé par le Centre national de préparation aux catastrophes (NDCP) auprès de 1200 habitants des zones concernées, 40% d'entre eux disent avoir été touchés directement, 20% rapportant des conséquences économiques.