De célèbres bâtiments de la capitale russe comme les tours du Kremlin ou des gratte-ciel de l'ère stalinienne restaient totalement invisibles à quelque distance et l'air pollué irrespirable de ces derniers jours ne se dissipait aucunement.
Les Moscovites fuient la ville
De nombreux Moscovites se couvraient le visage avec des masques et certains cherchaient à fuir des niveaux de monoxyde de carbone 6,6 fois supérieurs à la normale en quittant tout simplement la Russie.
Des agences de voyages ont ainsi très vite affiché complet pour des séjours organisés ce week-end en Egypte, au Monténégro et en Turquie. "Au cours de la semaine écoulée, la demande pour des billets au départ de Moscou vendus en ligne a augmenté de 20%", a indiqué à la radio Echo de Moscou Irina Tourina, porte-parole de l'Union russe des tours opérateurs.
"Pour ce week-end, il n'y a aucune place sur des vols pour des destinations balnéaires et il en reste très peu pour le week-end prochain", a-t-elle dit, relevant que "la fumée avait brusquement alimenté l'envie des Moscovites de quitter la ville".
Le maire de Moscou Iouri Loujkov, 73 ans, qui avait provoqué la polémique en refusant d'interrompre ses congés, assurant s'être "blessé en faisant du sport", a finalement décidé de revenir dans la capitale dimanche, a indiqué son adjoint Vladimir Ressine à l'agence Interfax.
Problèmes de santé publique
Selon les services météorologiques russes, la fumée ne se dissipera pas avant mercredi prochain. Des responsables de la santé publique continuent de conseiller aux personnes fragiles de rester chez elles.
Le ministère des Situations d'urgence a indiqué que les incendies continuaient à se propager dans le centre du pays, les météorologues n'ayant prévu aucun répit dans les prochains jours pour la canicule sans précédent qui frappe la Russie depuis plus d'un mois. Samedi, 193'500 hectares étaient en feu.
Selon le bilan officiel, 52 personnes sont mortes dans les incendies qui ont ravagé des villages entiers. Des inquiétudes persistent quant à la possibilité que des flammes atteignent le principal site de recherche nucléaire à Sarov, une ville fermée aux étrangers, mais des responsables russes affirment que la situation est sous contrôle et que des soldats déployés là-bas allaient être dépêchés ailleurs. La France a proposé samedi soir à la Russie de lui envoyer 120 hommes, 37 véhicules, 15 motopompes et un avion bombardier d'eau.
afp/hof
Le trafic aérien perturbé
La fumée est si intense à Moscou que les automobilistes circulent tous phares allumés en plein jour et, selon l'agence ITAR-TASS, de sérieuses perturbations sont signalées à l'aéroport international Domodedovo où quelque 2000 passagers sont bloqués.
Domodedovo, au sud de Moscou, est l'aéroport le plus affecté par un brouillard ocre avec des dizaines de vols retardés au départ et seulement une poignée d'avions en mesure d'atterrir, indiquent des panneaux d'information.
"Les passagers doivent être prévenus que des retards sont inévitables", a déclaré à la télévision Sergueï Izvolski de la commission nationale de l'aviation Rosaviatsia, précisant que ces retards peuvent varier de 30 minutes à plusieurs heures.
Un autre aéroport international, celui de Vnoukovo à l'est de Moscou, est lui aussi confronté à des retards, bien que l'impact du smog y semble moins grave, tandis que celui de Cheremetievo au nord est largement épargné, ont précisé dimanche matin des responsables locaux.