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La pandémie de grippe A/H1N1 est terminée

La grippe A/H1N1 avait provoqué une vague d'inquiétude durant plusieurs mois. [AFP - PETER PARKS]
La grippe A/H1N1 avait provoqué une vague d'inquiétude durant plusieurs mois. - [AFP - PETER PARKS]
La pandémie de grippe A/H1N1 est officiellement terminée. L'Organisation mondiale de la Santé l'a annoncé mardi, précisant qu'au moins 18'449 personnes sont mortes dans le monde à la suite de cette grippe depuis le début de l'épidémie en avril 2009. Le bilan exact sera toutefois sans doute plus élevé.

"Le monde n'est plus en phase six d'alerte pandémique. Nous entrons maintenant dans une période de post-pandémie", a annoncé la directrice de l'organisation, Margaret Chan, lors d'une téléconférence. "Le nouveau virus H1N1 est en fin de course", a-t-elle ajouté.

L'OMS a suivi les recommandations de son comité d'experts, réuni mardi matin, pour faire le point sur l'évolution de la pandémie et décider s'il fallait mettre un terme à la pandémie déclarée le 11 juin 2009 face à un virus d'origine porcine, aviaire et humaine jugé menaçant.

Rester vigilant

Le comité de 15 experts était consulté pour la troisième fois depuis février, alors que la propagation de la maladie donnait de sérieux signes de ralentissement dans l'hémisphère nord. Ils avaient jusqu'à présent refusé de déclarer la fin de la pandémie, disant attendre des informations sur la situation dans l'hémisphère sud, traversant actuellement l'hiver austral.

Les experts dirigés par l'Australien John Mackenzie se sont montrés d'autant plus rassurants qu'ils ont également décidé que la situation d'urgence sanitaire déclarée peu après la découverte de la maladie le 23 avril 2009 au Mexique n'était "plus d'actualité", a encore expliqué la responsable de l'organisation onusienne.

Tout en reconnaissant que le virus A/H1N1 n'était plus dominant face aux autres virus grippaux et se comportait comme une grippe saisonnière, Margaret Chan a appelé les gouvernements à ne pas baisser la garde devant une maladie toujours présente qui peut encore muter en une forme plus sévère.

Moins dévastateur que prévu

Cette baisse de l'alerte n'est pas une grande surprise, car les données de l'OMS montrent une très nette accalmie dans la propagation depuis plusieurs mois. Elle a pour conséquence un changement des recommandations en vigueur pour les 193 membres de l'OMS, alors que le virus s'est finalement avéré nettement moins dévastateur que la grippe saisonnière, qui tue chaque année entre 250'000 et 500'000 personnes.

Margaret Chan a aussi une nouvelle fois rejeté les critiques qui ont afflué contre l'OMS sur sa gestion de la grippe qui n'a pratiquement épargné aucun pays sur la planète. Pour beaucoup, l'organisation onusienne a "crié au loup" à propos du virus et a provoqué l'achat par les gouvernements de millions d'antiviraux et de vaccins, finalement boudés par les populations. Des députés européens et certains politiques ont accusé plus directement l'organisation d'avoir agi sous l'influence des laboratoires pharmaceutiques, dont les résultats ont été dopés par ces commandes massives.

L'agence onusienne a réfuté catégoriquement ces allégations et a créé en début d'année un comité d'experts indépendants chargé d'évaluer sa gestion de la crise.

agences/boi

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Surtout des malades déjà affaiblis

Le virus de la grippe A/H1N1 est apparu en mars 2009 au Mexique sous une forme génétique inédite.

Il a dans un premier temps été baptisé grippe porcine parce qu'il a tout d'abord émergé chez cet animal.

Le virus s'est rapidement propagé dans le monde entier, notamment via les Etats-Unis.

La mortalité est toutefois demeurée assez faible et a surtout concerné des personnes déjà affaiblies ou malades.

Sans la plupart des cas, les malades n’ont présenté que des symptômes bénins et leur guérison a été rapide et complète.

De nombreux pays se sont toutefois lancés dans des campagnes de vaccination massives et coûteuses pour enrayer l'épidémie, mais cette décision a soulevé la polémique.

20 morts en Suisse

Selon des chiffres de l'OFSP, 300'000 personnes ont consulté un médecin pour la grippe A H1N1 en Suisse.

Le nombre de malades de la pandémie de grippe a certainement atteint 1,5 million de personnes, mais nettement moins ont été confimés.

Au total, la grippe A H1N1 a provoqué 570 hospitalisations et 114 patients ont nécessité des soins intensifs.

Vingt personnes sont décédées en Suisse, mais ce chiffre est difficile à établir par confusion avec les décès de la grippe saisonnière.